Célébrer, oui, mais comment? (Esther 9,20-28)

2022-10-14

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Après la victoire sur «l’ennemi», le temps du repos et de la fête est venu pour les vainqueurs. Afin de commémorer le renversement de situation en faveur des juifs, une célébration annuelle de deux jours est instituée: il s’agit de faire mémoire de la machination combinée par Haman et de «l’effet boomerang» qui en a résulté (vv. 24-25). Rappel que Dieu, qui n’est toutefois pas mentionné dans le récit, se cache derrière tout retournement en faveur de son peuple, cette fête sera désormais l’occasion de manger ensemble, de se réjouir et d’offrir des cadeaux aux pauvres (v. 22). Un élément me frappe: le pardon ne semble pas y avoir de place. Certes, pardonner ne signifie pas oublier. Cela ouvre cependant un espace pour accueillir l’autre et se rendre disponible à un mouvement de réconciliation, plutôt qu’à s’enfermer dans le souvenir du mal subi. Alors, comment faire mémoire ensemble d’événements douloureux sans ressasser? Comment éviter la fossilisation du rite et le repli identitaire afin de laisser jouer pleinement la dynamique entre souvenir et avenir, enracinement et élargissement? Qu’ainsi, malgré le mal infligé et subi, la vie trace peu à peu un chemin en nous et à travers nous.

Anne Sandoz Dutoit

Prière:  

Pardonne-nous, Dieu de réconciliation, le mal infligé. Prends pitié de nous pour le mal subi. Elargis notre espace intérieur afin que nous puissions accueillir ton mouvement de bénédiction.