Au risque de les surpasser sans te rejoindre (Psaume 119,97-104)
2024-04-05
Le juste se tient devant Dieu dans une parfaite solitude. Expérience classique, parmi les sommets, que courtise une fois ou l’autre toute vie spirituelle. «De deux choses l’une», nous semble-t-il dit ici. Ou bien ses succès (vv. 97-100) – et la fierté qu’ils génèrent – ont-ils créé le vide autour de ce passionné, ce «fou de Dieu» (1 Co 4,10). Il se trouverait alors dans la situation du coureur cycliste creusant entre lui et le peloton un «no man’s land» plein d’une exaltation victorieuse ou de la crainte d’être dépassé in extremis par un rusé? Ou bien – compréhension à privilégier – ce vide est l’image inversée du plein absolu que requiert la course et sa raison d’être, la victoire. Rappelons-nous 1 Co 9,24-27: le film de «l’athlète paulinien» s’oubliant lui-même pour se donner à un entraînement exigeant. En vérité, c’est de Dieu seul, but ultime, que notre passionné s’occupe. Les obligations de la vie sportive ont perdu de leur importance face à ce lien personnel enrichi, pour honorer Dieu, d’observances scrupuleuses en tous domaines.
Hugo Baier
Prière:
Que mes progrès dans l’Evangile ne me séparent pas des frères: ce serait devenir distant de toi, Père.