Après l’appel, la confiance (Matthieu 8,23-27)

2023-08-03

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Voilà donc venu le temps de suivre l’appel du Christ. «Passons sur l’autre rive», nous dit le Jésus de Marc (4,35) et celui de Luc (8,22). Alors les disciples embarquent, s’aventurent sur cette mer pleine d’inconnues… avec foi! Pourtant, cette foi est fragile et lorsque les éléments se déchaînent, elle vacille. Et il dort, le Seigneur, au milieu de la détresse de ses «disciples» (du grec mathètai, v. 23) qui ne sont alors plus que des «humains» (anthrôpoi, v. 27). «Seigneur, au secours! Nous périssons!», c’est un cri du cœur, du corps, de leur manque de confiance. Alors celui qui dormait se relève – préfiguration de sa résurrection, de sa victoire sur la mort – et s’écrie: «Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi?» Inspirer, expirer, répéter l’opération trois fois, à pleins poumons. Prendre conscience de soi. Du texte, de l’autre et de l’Autre. Alors vient le calme. Et l’on ne peut qu’y reconnaître la grandeur de notre Seigneur. Tous comme les «humains» de cette barque qui redécouvrent encore et encore qu’ils et elles sont des «disciples». Les «hommes de peu de foi» sont, en grec, des oligopistoi. Donc pas exclusivement des hommes mâles, mais littéralement de «petites fois». Dans la grandeur de notre foi, autorisons-nous donc à ne pas genrer la foi et la loyauté au masculin uniquement. Mais au cœur de l’activité missionnaire de Jésus, anticipons déjà que la Passion les conjugue au féminin.

Marie Duruz

Prière:  

Tu es Père, mais pas que. Tu es autre et indéfinissable. Et par ton appel je suis libre.