Abram et Melkisédeq (Genèse 14,17-24)
2024-02-21
Le nom Melkisédeq, en hébreu, est une contraction des mots «roi» et «justice». Ce personnage est assez mystérieux, il n’apparaît que deux fois dans l’Ancien Testament: ici en Genèse 14, comme roi de Salem (qui signifie «paix» en hébreu, certainement une appellation ancienne de la ville de Jérusalem) , ainsi que dans le psaume 110, v. 4: «Tu es prêtre pour toujours, à la manière de Melkisédeq.» Dans notre texte, c’est bien en prêtre qu’il se comporte, apportant les offrandes du pain et du vin – éléments à l’usage des prêtres dont on trouve la trace notamment en Exode 29,40. C’est lui également qui reçoit d’Abram l’offrande de la dîme et qui le bénit, le consacrant ainsi comme vainqueur face aux rois agresseurs. En outre, ce récit attire notre attention de lecteurs chrétiens, car la figure de Melkisédeq est exploitée par l’auteur de l’épître aux Hébreux (7,1), au sujet du Christ venu à notre rencontre pour nous amener à une vie de paix et de justice. Quelle que soit notre lecture, ce qui saute aux yeux ici est l’humilité d’Abram. Vainqueur, il donne pourtant la dîme de ce qu’il a gagné, et ce faisant, se soumet à Melkisédeq, roi de justice, prêtre de paix. Puis il renonce encore une fois à abuser de sa position de vainqueur en laissant ses biens au roi de Sodome, pourtant prêt à lui livrer son butin. Ce qui semble compter plus que tout pour Abram, c’est la liberté pour sa famille et la paix dans le pays.
Georgette Gribi
Prière:
Seigneur, aide-nous à suivre les traces d’Abram, dans l’humilité et le renoncement, aux richesses de ce monde.