Sacrée intolérance !
Un éclat de rire au moment où je passais devant une maison. Il faisait gris, ce « rire soleil » m’a illuminé le cœur.
C’est si bon d’entendre rire, si sain de pouvoir rire. Rire est un privilège précieux, il y a tellement de larmes dans ce monde et d’occasions d’en verser.
Mais il y a rire, et rire. Il y a le rire « dur » qui se réjouit lorsque tombe celui dont on se moque, c’est un triste rire. Il y a le rire « doux » qui déborde de plumes des polochons lancés en bondissant sur les lits… rire porteur de joie, pétillant de tendresse doucement féroce. Comme ce rire aussi qui s’en prend à soi, rire de l’humour qui tient l’absurde à distance, rire qui crée un espace d’humanité qu’il est toujours possible d’habiter. Rire de Jésus, pleinement homme, dont l’écho résonne dans ces passages des Evangiles mis en lumière par Didier Decoin dans sa joyeuse histoire du Christ « Jésus, le Dieu qui riait ».
Je mesure mon privilège de protestant du XXIe siècle qui peut rire avec Dieu ! La RTS ne s’y est pas trompée, avec sa série humoristique « La vie de J.C. ». Son humour me rejoint, - je suis bon public, c’est vrai – et même si certains rechignent, moi je ris. Dans d’autres lieux, sous d’autres cieux avec une autre compréhension de Dieu, il en va hélas tout autrement. Personne n’a plus droit au rire, les femmes surtout. Et Dieu, là-bas, doit peut-être lui aussi pleurer.
Jean-Christophe Jaermann