Septembre 1219, déjà la 5e croisade… François d’Assise, ancien chevalier devenu moine, y participe, non pas pour guerroyer contre les Sarrasins, mais pour tenter une autre approche. Celle des fous de Dieu : « soit je me fais tuer avant de pouvoir parler, soit je peux aller jusqu’aux responsables de cette guerre, parler du Christ et essayer de les faire cesser le massacre ».
Lors d’une trêve, à Damiette, il traverse le front avec un compagnon. Ils se font arrêter durement par la garde sarrasine. Comme ils sont non armés et qu’ils réclament de voir le Sultan, déclarant venir de la part de Dieu et non de l’armée franque, ils y sont conduits. Un échange courtois et plein de respect mutuel s’ensuit, qui fera date dans les mémoires des deux camps. Il est vrai que la guerre n’a pas été stoppée là, les soldats voulant en découdre et leurs chefs les laissant faire finalement. Douloureuse humanité.
« Aujourd’hui -dit le fou de Dieu-, qui s’interposera en Ukraine, en Syrie, en Afghanistan, en …, en … ? » Ca fait comme un ricochet qui ne parvient pas à tomber dans l’eau. Je me demande pourquoi l’ONU ne va pas organiser une assemblée à Kiev, à Damas, etc, car c’est sur ce terrain qu’on l’attend, avec des gilets pare-balles et des casques, pas dans les salons feutrés de Genève ou de New York ! Et les Eglises, celle d’Ukraine et de Russie, officiellement sœurs en vertu de l’Evangile, pourquoi ne vont-elles pas s’interposer ensemble entre les belligérants ? On a vu l’autre jour des prêtres bénir des canons. Horreur suprême, déni d’Evangile !
Dieu lui-même parle de s’interposer dans un psaume (Ps 46) : « arrêtez les combats, reconnaissez que je suis Dieu ! » Il a d’autres plans pour les peuples, habitants d’une même terre ronde.
Frédéric Steinhauer