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Mortel.le

Oui, dès la conception, vie et mort sont entrelacées. À chaque instant je peux mourir, aujourd’hui, demain, dans un an, dans 10 ans… J’ignore quand et comment : subitement, de maladie, avec beaucoup de souffrances, de vieillesse... 

Mais tout cela reste pour moi très théorique, à distance, comme si je n’y croyais pas, comme si j’allais y échapper. Mon existence s’est construite avec ce sentiment d’éternité, non pas qu’il n’y ait une part indestructible de l’être en moi, ce que je crois, mais dans le déni de quitter cette vie un jour. L’attachement qui en découle, l’importance démesurée pour tout ce qui est et qui est aussi appelé à disparaître me berce dans une illusion. 

Si je laissais un peu de place à cette finitude, peut-être que l’existence deviendrait plus légère, libérée de toutes ces situations dans lesquelles je crois qu’il en va d’une question de vie ou de mort. La mort n’est pas là, elle n’est pas là où je crois, dans les événements imaginés, là où la peur prend toute la place, là où je la mets pour éviter de me confronter à la réalité que je vais mourir sans pouvoir l’anticiper ni l’éviter.

La possibilité de mourir est source d’angoisse face à l’abîme, l’impensable. Elle se tient là où la toute-puissance a son revers : l’impuissance totale. C’est peut-être en restant dans ce tourment, sans chercher à le fuir que pourrait apparaître, une sérénité inattendue. Et sur ce chemin est présent pour m’aider Celui qui peut tout : 

« … délivrer ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves. » He 2, 15

Enfin je pourrais déjà être morte depuis fort longtemps. Dès lors me serait-il possible de considérer chaque instant comme un surplus d’existence ? 

Un pas vers la liberté.

Pensée du jour

Proverbes 17,22

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