Dans notre région, plusieurs concerts de gospel auront lieu entre novembre et décembre. L’occasion de revenir sur l’origine et le sens spirituel que l’on peut trouver derrière ces chants entraînants.

Oh happy day ! Peut-être que, quand vous pensez à la musique gospel, c’est ce chant qui vous vient à l’esprit, rendu célébrissime grâce au film Sister Act. On associe souvent ce genre musical à des chants joyeux, rythmés et pleins d’énergie. S’il est vrai que le côté entraînant du gospel en fait aussi son charme, sa vraie force ne réside-t-elle pas plutôt dans le subtil équilibre qu’il propose entre expression de la souffrance et appel à l’espérance ?

Ce qui est fascinant quand on écoute du gospel, c’est son excellente capacité à communiquer une émotion, que ce soit la joie ou la colère. Et ce n’est pas un hasard ! D’abord sous le genre des negro spirituals, le gospel est né du fond des tripes ! Il prend racine dans l’expérience des personnes noires en esclavage aux États-Unis. Dans leur situation de grande souffrance, ils et elles se sont reconnu·e·s dans l’expérience de l’esclavage du peuple hébreu en Égypte, lui aussi déraciné de sa culture. Par ces chants nés dans les champs de coton, ils et elles ont affirmé leur confiance et leur foi en cette libération annoncée par le Dieu de l’Exode. Libération qui a ensuite pris forme humaine en la personne de Jésus, cet humain qui lui aussi a souffert et été traité avec violence. Cette espérance en la libération permet ainsi de chanter et de vivre une joie qui ne dépend pas de leur condition de vie mais de cette foi et relation à Dieu.

Chanter aujourd’hui du gospel lors de nos cultes ou l’écouter à l’occasion de concerts, c’est finalement reprendre et vivre cette affirmation forte de l’apôtre Paul : « Il n'y a plus ni Juif ni païen, il n'y a plus ni esclave ni citoyen libre, il n'y a plus ni homme ni femme ; en effet, vous êtes tous un, unis à Jésus Christ » (Galates 3,28). Qu’importe notre identité ou notre origine, nous pouvons recevoir cette Joie qui comble les cœurs même au cœur des plus terribles souffrances. Cette espérance n'appelle pourtant pas à rester passif·ve·s face à cette souffrance mais à toujours se battre et à travailler aux côtés du Christ pour que l’injustice cesse un jour ! C’est bien ce que dit aussi la suite de Oh happy day, « he taught me how to fight and pray » (Jésus m’a appris comment me battre et comment prier). Et si se battre pouvait aussi passer par le chant ?

Pensée du jour

Daniel 5,1-9

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