Nina Jaillet a débuté dans la Région Gros-de-Vaud – Venoge au début du mois de septembre dans la paroisse du Plateau du Jorat. Afin de faire plus ample connaissance, elle a accepté de répondre à quelques questions.

Qui est Nina Jaillet ?
Je suis une suissesse (et aussi allemande du côté de ma mère) de 27 ans. Née de deux parents pasteurs, avec mon frère et mes deux sœurs, l’Église m’a vraiment accompagnée dans toutes les phases de ma vie. Je suis une grande curieuse de l’autre et du Tout-Autre, passionnée par cette étincelle qui habite chaque personne et qui fait d’elle ce qu’elle est. Durant toute mon adolescence puis pendant mes études, je me suis engagée pour le secteur jeunesse de l’EERV, au niveau régional ou cantonal. Avant mon stage pastoral dans la paroisse de Crissier que j’ai terminé en août 2024, j’ai également travaillé quelques temps à l’Espace Saint-François à Lausanne et me suis formée à l’accompagnement spirituel au CHUV. Et maintenant me voilà au Plateau du Jorat pour débuter mon ministère.

D’où viens-tu ?
J’ai passé toute ma vie dans le canton de Vaud, née dans le Nord Vaudois pour ensuite grandir sur la Côte, d’abord dans le Jura vaudois à St-Cergue puis à Lonay, près de Morges. Actuellement, j’habite à Penthalaz avec mon compagnon Quentin mais dès la fin du mois d’octobre, j’emménagerai à la cure de St-Cierges. Passer de St-Cergue à St-Cierges, il n’y a décidément pas de hasard !

Que signifie pour toi être chrétien ?
Je comprends le fait d’être chrétienne comme le choix d’emprunter un chemin de vie, au long duquel je me laisse guider, interpeller, réconforter par le message que Jésus est venu annoncer. Pas besoin d’être toujours certain·e ou d’accord avec tout ce qu’on en comprend – selon moi, il s’agit surtout de faire le choix de continuer ce compagnonnage avec Lui. Un choix à faire et refaire au gré des événements et phases de sa vie.

Quelle est ta relation à Dieu ?
Je vais reprendre le terme de compagnonnage que j’ai cité à la question précédente. Il a toujours fait partie de ma vie. J’ai cheminé, grandi à ses côtés et au côté de celles et ceux qui m’ont reflété Son Amour pour moi en actes et paroles. Si j’aime beaucoup la prière, le silence et le chant pour me sentir en lien avec Lui, c’est surtout en discutant avec autrui que je me sens le plus proche de Lui.

Comment as-tu découvert la Foi ?
J’aurais été tentée de dire qu’il ne s’agissait pas d’une découverte, tant elle a fait partie de ma vie dès mon plus jeune âge et que je ne me souviens pas d’un déclic précis, mais je crois que ce terme de découverte m’interpelle dans un bon sens : en fait, je re-découvre sans cesse ce que Dieu représente pour moi. Je re-découvre continuellement comment je lui fais confiance et comment il me fait confiance. Ça m’invite à ne pas voir la foi comme une découverte une fois pour toute mais comme une confiance à cultiver et re-découvrir régulièrement.

As-tu toujours été croyante ?
Oui, même si ma manière de croire en Dieu a bien évolué et continue d’évoluer. Cela a toujours été de l’ordre de l’évidence, même si croire n’était, en soi, pas toujours « évident ». À chaque temps de doutes ou de questionnements, de changements ou de ruptures, ma foi a élargi ses frontières et englobé de nouvelles manières de comprendre ma relation à Dieu – cela a amené encore plus de richesse !

Y a-t-il eu un moment particulier dans ta vie qui t’a mis ou a mis ta foi à l’épreuve ?
C’est surtout lorsque mes proches ou des connaissances vivent des situations très difficiles que je me sens le plus mise à l’épreuve. Dans ces moments, je me souviens qu’avoir la foi, ça ne règle pas tous les problèmes d’un claquement de doigt (et tant mieux d’ailleurs !). Souvent, je me sens démunie et je me demande comment être présente de la bonne manière, sans commettre d’impair. Dans ces moments, je dois faire davantage d’effort pour m’ancrer dans ma foi et ma confiance en Dieu, parce que j’ai tendance à vouloir tout penser et régler par moi-même. 

Y a-t-il un moment dans ta vie qui a renforcé ta Foi ?
Ce sont ces mêmes moments que ceux qui me mettent le plus à l’épreuve. Face aux pressions que je me mets à moi-même à vouloir agir de la manière parfaite, je redécouvre sans cesse cet Amour sans conditions qu’Il me porte – et cela me fait tellement de bien ! Parfois, c’est une discussion avec une personne, un temps d’amitié ou encore de repos qui me permet de m’en rendre à nouveau compte.

Que signifie pour toi être pasteure ?
Je crois et j’aime ce Dieu incarné en Jésus-Christ qui nous parle d’un amour inconditionnel si fort qu’il nous permet à notre tour d’aimer inconditionnellement nos frères et sœurs en humanité. En tant que pasteure, je souhaite pouvoir transmettre ce message d’Amour. Cela, je le fais non seulement en parlant de ma lecture de l’Évangile et en accompagnant les personnes sur leur chemin de vie. Mais je le fais aussi en soutenant les activités qui permettent aux personnes d’en faire l’expérience puis en leur donnant les moyens d’en témoigner à leur tour. J’aspire à accompagner les personnes à pouvoir s’exprimer de leur propre manière et avec leurs passions et dons sur comment elles vivent cet Amour.

Que souhaites-tu apporter dans les paroisses ?
Plus que mon propre apport, je souhaite que chacun·e puisse se sentir libre et appelé·e à partager aux autres ce qui l’anime et à faire profiter la vie de la paroisse de ses dons. C’est en tout cas ce que je vais essayer de faire moi-même. Je suis convaincue par le travail d’équipe et la collaboration, pas qu’entre professionnel·le·s mais avec chaque membre de la paroisse ou toute personne intéressée à partager quelque chose à la communauté : c’est toutes et tous ensemble que nous formons et contribuons à l’Église. Peut-être donc que je souhaite être au service de cet état d’esprit, que je perçois comme déjà présent dans la paroisse.

Que ressens-tu lorsque tu vas au culte ?
Je me sens plus disponible pour me laisser interpeller par l’Évangile. Être en bonne compagnie, ça aide ! Pendant le culte, je me sens reliée aux autres d’une manière différente que d’habitude, particulièrement pendant la cène où je pense à toutes les personnes qui ont, elles aussi, vécu ce rite, ici-même ou ailleurs, depuis des centaines d’années et avec qui je me sens subitement en lien. L’Amour de Dieu traverse le temps et les frontières.

Que représente Noël pour toi ?
Ça représente la famille ! Tout d’abord, parce que, pour celles et ceux qui le peuvent, on prend le temps de fêter et de se retrouver avec ses proches, un moment où on se rappelle l’affection qu’on se porte les uns les autres. Aussi, parce que ce récit inaugure une nouvelle manière de faire famille avec la naissance de Jésus : que ce soient Joseph et Marie, les mages ou les bergers, tous sont unis devant le Christ.

Que représente Pâques pour toi ?
De mes 14 à mes 25 ans, j’ai participé chaque année au camp de mon groupe JP qui se déroulait à Pâques. C’était l’occasion de se rassembler, de passer une semaine hors du temps où on pouvait avoir un avant-goût de l’ambiance du Royaume de Dieu, une ambiance de Résurrection. Ces souvenirs m’accompagnent et font que Pâques représente pour moi la fête de la Joie, de la communauté qui se rassemble pour célébrer le fait que la Vie est plus forte que la Mort.

Pensée du jour

Noël (Luc 2,1-7)

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