Une célébration oecuménique inspirante
C’est l’église Saint-Laurent à Lausanne qui a accueilli cette année, dimanche 16 mars, la célébration œcuménique Détox’la Terre. L’occasion, pour la quarantaine de participants de tous âges, de s’interroger, à partir de textes bibliques, sur leur consommation et leurs attachements et de changer de regard en mettant en œuvre un projet de décroissance personnel en ce temps de carême.
La célébration était conduite par la pasteure Marie Cénec, coordinatrice de la transition écologique et sociale pour l’EERV, Calen Gayle, assistant pastoral à l’Armée du Salut à Lausanne et, côté catholique et Laurence Pesenti, agente pastorale catholique spécialisée dans l’accompagnement et les huiles essentielles. Elle était animée par un groupe de musiciens – piano, clarinette, flûte traversière et batterie.
En ouverture, après un chant de louange au Dieu de la Création, une prière de Louis Evely a exhorté chacun.e à s’ouvrir: «Lâche les commandes, meurs à tes ambitions, renonce à tes calculs, abandonne tes projets» pour entrer dans un «cœur à cœur» avec Dieu. Les enfants ont alors été invités à rejoindre Ursula Peutot, une des responsables de Détox’la Terre, afin de confectionner un abri pour les perce-oreilles.
A suivi un temps de repentance où chacun.e, en silence, a noté sur un papier un attachement problématique pour s’ouvrir à un «allègement dans l’abandon à Dieu». Un temps soutenu par la lecture d’un extrait de Romains 8 qui évoque les gémissements de la Création.
Du renoncement à la joie
Puis Marie Cénec a commenté un extrait du chapitre 12 de l’Evangile de Luc évoquant la parabole du riche insensé. Elle a souligné que «cette histoire nous fait reconsidérer nos envies d’amasser, de posséder, à la lumière de la mort» et «le lien à tout ce qui nous appartient».
Enchaînant avec le texte bien connu qui invite à ne pas s’inquiéter de ses besoins de base – se nourrir, se vêtir –, elle a rappelé que «Jésus questionne ici la racine même de nos attachements en mettant en lumière notre peur du manque, si compréhensible».
Cependant, commentant la troisième partie du texte évangélique, qui parle du «vrai trésor», elle a montré que si «Jésus enjoint ses auditrices et ses auditeurs à renoncer aux soucis matériels, c’est qu’il souhaite réorienter leurs soucis» vers ce qui compte vraiment.
Invitant chacun.e à exercer avec courage «la puissance du renoncement», elle a ajouté que «partir en quête de l’essentiel va nous permettre de découvrir les trésors de la foi et de trouver une joie qui va bien au-delà de la satisfaction de posséder… la joie de sentir son âme véritablement vivante et vibrante».
Diffuser la gratitude
Les participant.e.s ont ensuite accroché le morceau de papier sur lequel était inscrit l’attachement qui leur pèse en ce moment à une croix dressée sur l’autel. Une croix décorée de manière toute printanière afin de symboliser «la vie en nous, toujours là, et l’action de l’Esprit saint, toujours là pour nous aider à nous épanouir». Chacun.e a ensuite partagé en petit groupe son projet personnel de décroissance. Puis tous ont formé un cercle pour confier au Seigneur ce qui les habitait et les inspirait et les enfants sont venus déposer leurs créations sur l’autel.
Avant de chanter le Notre Père, chacun.e a enduit les mains de son voisin d’huile essentielle de fragonia pour lui dire merci et courage sur le chemin qui mène à Pâques, «car tous nous sommes, chacun.e à sa manière, des diffuseurs de la Bonne Nouvelle», a relevé Laurence Pesenti.
Durant la collation qui a suivi, dans les locaux de l’Armée du Salut, chacun a pu partager ses découvertes, son étonnement et sa joie d’avoir vécu une célébration riche de symboles et de communion.
Geneviève de Simone-Cornet
de la Plateforme enjeux spirituels de la transition écologique et sociale (TES) de l’EERV
