Dans les Evangiles, on pourrait résumer le message de Jésus par ce slogan : « le Règne de Dieu s’est approché de vous, il est au milieu de vous, il est même au-dedans de vous ».
Une semaine avant l’Avent, les Eglises rappellent que le Christ est considéré comme le Roi de l’Univers. Rien que ça… Notons qu’il annonce un royaume différent de ceux de ce monde. Alors quoi ?
Un roi sans programme politique précis, si ce n’est de résumer les centaines de règlements religieux à l’amour de Dieu, de soi-même et des autres. Il ne s’est pas gêné de dépasser lesdits règlements lorsque la vie et le respect de l’autre s’y font coincer. Liberté, finalement. Et responsabilité.
Un roi-serviteur qui s’est fait proposer, seul au désert, des empires par le diable. Tentation d’un empire économique (« transforme ces pierres en pains si tu es le Fils de Dieu »), d’un empire technologique (« jette-toi du haut du temple, tu vas bien trouver un truc avec des ailes pour ne pas te faire mal en bas »), et d’un empire politique et géographique (« je te donne les royaumes du monde si tu te prosternes devant moi », dit le diable). Ce à quoi Jésus répond chaque fois par une parole de la Bible. Dieu d’abord. Les soifs d’empires, le goût du pouvoir, ça « empire » souvent la situation.
L’Eglise qui s’organisera à la suite de la prédication de Jésus a été d’abord une communauté solidaire, pas sans défauts, mais toujours prête à se remettre en question de manière plutôt collective, pas strictement hiérarchique. Malheureusement ça n’a pas duré, lorsque la religion chrétienne (on ne parle là plus de foi…) est devenue la religion officielle de -devinez quoi ?- l’Empire romain. Caramba ! Incorrigibles, ces humains. Mais Dieu n’abandonne pas la partie, laissons-nous ré-inspirer par les élans du début !
F. Steinhauer,