Vos lieux de culte Église 29

 « Quand je donne du pain à un pauvre, on dit de moi que je suis un saint ; quand je demande pourquoi cette personne n’a pas de pain, on me traite de communiste ». Cette phrase à l’humour caustique de l’archevêque brésilien Dom Hélder Câmara m’a intercepté en plein carême : bang, touché ! Cet infatigable serviteur de Dieu, qui a fait de sa vie un combat contre la pauvreté, avait le sens de la formule ! « Communiste » il y a 50 ans ; « écologiste, activiste » aujourd’hui… la tentation de disqualifier celui qui ose les questions qui dérangent reste toujours d’actualité. D’autant que la question qui interpelle face à la situation du monde, celle de la sobriété, paraît dure à avaler. Paraît… et si, comme le dit Pape François, il en allait autrement ?

« La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, mais tout le contraire ; car, en réalité ceux qui vivent mieux chaque moment, sont ceux qui cessent de picorer ici et là en cherchant toujours ce qu’ils n’ont pas, et qui font l’expérience de ce qu’est valoriser chaque personne et chaque chose. Ils ont ainsi moins de besoins insatisfaits, et sont moins fatigués et moins tourmentés. On peut vivre intensément avec peu, surtout quand on est capable d’apprécier d’autres plaisirs et qu’on trouve satisfaction dans les rencontres fraternelles, dans le service, dans le déploiement de ses charismes, dans la musique et l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière.

Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. » (Laudato Si’ §233)

 Jean-Christophe Jaermann

Pensée du jour

4e dimanche de l’Avent (Luc 1,57–66)

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