Quel symbole reflète le plus ce début d’hymne ? Le coq, cet animal présent sur beaucoup de clocher de nos églises et qui à l’approche de l’aube, annonce son arrivée…
Pour notre Église, il est le symbole de la résurrection, car il annonce l’aurore du jour nouveau et les récits ne s’y trompent pas en débutant ainsi « Le premier jour de la semaine, à l’aurore… ».
Pour notre Église, le coq est aussi symbole d’obscurité, car il fait aussi référence à un temps plus sombre, dans un récit où Pierre renie trois fois son lien avec Jésus pendant le procès. Jésus lui avait affirmé que cela allait se produire et qu’après, Pierre entendrait le coq chanter. Le coq ainsi nous appelle à une double vigilance.
La première vigilance, celle d’être des veilleurs dans la nuit, de rester fidèle à nos liens, nos convictions au cœur même des difficultés, comme le proclame le prophète Esaïe : « J'ai placé des veilleurs. Ils ne devront jamais se taire, ni le jour ni la nuit. » (62,6)
Être des veilleurs dans ce monde où règne nombre de crises, de guerres, d’injustice et de perte de sens, c’est veiller au bien-être des personnes qui nous entourent.
Être des porteurs de paix sociale dans notre commune, dans notre canton.
Et s’engager pour la cohésion sociale et la paix, telles que la plateforme interreligieuse de notre canton y veille à travers cette conviction : « rejeter tout discours qui appelle à la haine et à la guerre, à rechercher le respect mutuel et la cohésion sociale. ».
Être des veilleurs, c’est également susciter des réflexions au niveau des valeurs, qu’un esprit critique permettant à chacune et à chacun de vivre et trouver du sens dans une société complexe.
La deuxième vigilance, celle d’être des guetteurs d’aurore, d’oser annoncer l’espérance d’un jour nouveau alors qu’il fait encore nuit comme le proclame le psaume « Je devance l’aurore et je crie ; j’espère en tes promesses » (119, 147). C’est un appel à regarder attentivement ce qui autour de nous est porteur d’aurore. Ce dernier mois, nous avons signé la convention de subventionnement avec l’État de Vaud et pour nous en tant qu’Église, c’est porteur d’aurore.
D’une part, cela met en lumière nos liens avec vous, citoyens et citoyennes de ce canton.
D’autre part, l’apport financier de l’État nous permet de nous mettre au service de toutes et tous.
En tant qu’Église, nous sommes heureux de contribuer ainsi à parler comme le dit notre hymne « à l’âme attendrie » afin de diffuser, avec d’autres acteurs et actrices de notre société, une joie pleine de sens.
Être des guetteurs d’aurore, c’est aussi un appel à mettre en lumière celles et ceux qui autour de nous sont des porteurs d’espérance. A l’image de cette chanson actuelle de Zaho de Sagazan intitulée « La bonne étoile » et qui dit « T’es rien, juste une poussière dans un système solaire, une chose mystérieuse… Mais ce soir, en regardant les étoiles, j’ai vu dans le ciel quelque chose qui brille… Quelques étoiles filantes, et toi, la bonne étoile autour de toutes ces figurantes, visibles à l’œil nu si on veut, il fallait ouvrir les yeux sur ce point lumineux ».
Nous sommes convaincus, qu’aux yeux de Dieu, nous sommes chacune, chacun la bonne étoile. Au travers du travail dans les paroisses et régions auprès des enfants, des jeunes, des familles et des personnes âgées, mais aussi dans les aumôneries, que cela soit en EMS, dans les gymnases, auprès des réfugiés mais aussi auprès du monde paysan et en situation d’urgence avec la police.
Nous avons à cœur de transmettre cette dignité et cette valeur et voulons vous la dire : vous êtes toutes et tous une bonne étoile.
Alors à l’image du coq, nous vous invitons à être des veilleurs dans la nuit pour découvrir les signes de l’aurore, car notre Dieu est celui, comme le dit le prophète Amos (4,13a) « Oui, c'est lui qui a formé les montagnes ; il a créé le vent, il révèle aux humains ses projets. Il change la nuit en aurore.»
Nous vous invitons à cela en ayant la forte conviction qu’ainsi nous pouvons demeurer dans la joie comme l’indique notre hymne « Le cœur se sent plus heureux près de Dieu. Loin des vains bruits de la plaine, l'âme en paix est plus sereine. »
Paix et Joie pour chacune et chacun de vous.
Bon 1er août à chacune et à chacun !
* titre inspiré par les paroles d’une chanson de Scouarnec et Akepsimas