Une apprentie me demande l’autre jour, en me parlant de son chat : « les animaux ont-ils une âme, vont-ils au paradis ? ». M’est alors venu à l’esprit ce verset de la Bible (Ecclésiaste 3.21) qui, depuis 3’000 ans, lance cette question encore d’une étonnante actualité : « Un même souffle de vie (ce serait ça, l’âme ?) anime tant les humains que les animaux, … alors qui pourrait dire que le souffle de vie propre aux humains va vers le haut (sous-entendu vers Dieu, le paradis ?) alors que celui des animaux va vers la terre ? ». C’est mon interprétation.
Dans le beau poème de la Création, les animaux apparaissent juste avant les humains, le même jour, 6ème, couronnement du travail de Dieu. A moins que ce soit le 7e jour, le couronnement, parce que c’est le repos et la fête… A discuter ! Dieu donne une mission particulière aux humains à qui il offre sa Création : ils sont responsables de cultiver et de garder ce jardin pour tout le temps qui s’ouvre.
Aujourd’hui, on pourrait croire que bien des humains pensent que la terre, presque vue comme illimitée, est faite par eux et pour eux, alors que non, c’est elle qui nous a faits… Dieu a pris de la terre pour faire l’humain (celui qui sort de l’humus, étymologiquement), il ne l’a pas fait à partir de lui-même. On n’est pas des dieux, n’en déplaise au « serpent » qui a voulu nous le faire croire.
A méditer, dans nos rapports avec les animaux, notamment ceux dont on prend la vie pour les manger, ou en pensant à la recherche scientifique sur les animaux, par exemple vers des cochons-pièces de rechange pour humains. On n’a qu’une terre, et pas de pièces de rechange pour ce qu’on détruit irrémé-diablement. Et j’insiste sur le …-diablement !
Frédéric Steinhauer,