L’harmonie des premières années n’était plus qu’un souvenir. Le couple traversait une crise conjugale de grande ampleur. Sur la recommandation d’un ami, le mari se résolut à chercher conseil auprès d’un vieux moine dont la sagesse était louée loin à la ronde.
Le sage le reçu avec bienveillance. Puis il l’écouta, longuement, le guidant d’un mot ou d’un geste lorsque ça lui paraissait nécessaire, se recueillant aussi parfois, silencieusement. A la fin de l’entretien, dans le silence troublé seulement par le chant des oiseaux au-dehors, il lui dit simplement : « Ecoute… tu dois apprendre à écouter ta femme ». Et il l’invita à revenir après quelques semaines.
L’homme prit ce précieux conseil à cœur.
Deux mois plus tard, il revint au monastère pour confier au sage qu’il avait prêté attention à chaque parole que sa femme avait prononcé, et surtout lui partager sa surprise : « depuis quelques semaines, il voyait avec émotion que son épouse faisait de même ». Une surprise qui s’accentua encore, lorsqu’il entendit le sage lui dire en souriant : « Bien, va maintenant, retourne chez toi et écoute aussi chaque parole qu’elle ne te dit pas ».
« Ecoute… » Rien n’est plus important.
Et ce n’est pas Jean-Christophe qui l’affirme, c’est Jésus. C’est dans l’Evangile de Marc1. Au théologien qui lui demande quel commandement est le plus important, Jésus commence par ce verbe : Ecoute !
Savons-nous écouter vraiment, avec les oreilles et avec le cœur lorsque quelqu’un nous parle, écouter pleinement, sans interrompre, en laissant en nous la place à l’autre. C’est le défi auquel nous invite Jésus. Quelle belle invitation pour les vacances !
1 Marc 12,29
Jean-Christophe Jaermann