Vos lieux de culte

La bienveillance du boulanger…

C’est le temps de la Saison de la Création, ce temps qui invite les chrétiens de toutes confessions et régions du monde, entre le 1er septembre et le 4 octobre, à prier, méditer et prendre soin du don de la Création.

Alors, pour cette semaine, une petite réflexion inspirée de ce formidable ouvrage qu’est l’encyclique Laudato Si’. J’avoue être intensément interpellé par ses 246 paragraphes. Si, si, parole de pasteur protestant !

C’est au paragraphe 162 : « L’homme et la femme d’aujourd’hui courent le risque permanent de devenir profondément individualistes, et beaucoup de problèmes sociaux sont liés à la vision égoïste actuelle. »

Ce constat interroge. L’égoïsme n’est-il pas un des moteurs de l’humain, au même titre que la générosité ? Notre monde n’est-il pas fondé sur lui ? Il faut se souvenir de cette phrase qu’Adam Smith a écrit au XVIIIe et qui fonde notre modèle économique : « Ce n’est pas de la bienveillance du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt de son égoïsme ».

En un mot, le boulanger vend du pain parce qu’il y trouve son intérêt personnel. A la suite de Smith, nous avons espéré qu’en laissant chacun servir ses égoïsmes, la société s’équilibrerait harmonieusement.

Mais c’était oublier qu’inévitablement l’égoïsme se répandrait alors en chacun. Car une société emmène dans son sillage les personnes qui la composent et le système de valeur qu’elle choisit tend à les en imprégner. Ces questions alors, à méditer dans les jours qui viennent.

Comment créer, dans ce contexte, un élan vers la générosité, la bienveillance et le souci de l’autre tels que le Christ m’y appelle ? Dès lors, comment puis-je imaginer une société qui favoriserait ces valeurs plutôt que leur contraire ?

Jean-Christophe Jaermann

Pensée du jour

Genèse 50,15-26

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