Ce mot vous intrigue ? C’est un chouette mot pour les Dicodeurs ou pour jouer aux devinettes : clothoïde ! Serait-ce une des fameuses invectives du Capitaine Haddock ? Prononcez-le ! C’est joli, ça sonne frais, comme une branche de muguet qu’on secouerait pour voir si les clochettes blanches produisent un son cristallin.
La réalité bien sûr est plus prosaïque. Mais je persiste : quand la technique se drape dans un mot qui éveille les sens … c’est qu’il y a quelque chose à dévoiler !
Ainsi la clothoïde… elle est pour moi une vieille connaissance. Je me revois sur le projet de construction routière de mes 25 ans. J’en ai tracé des clothoïdes : « entre chaque bout droit et chaque virage », en fait à chaque fois que la route changeait de direction. Pour comprendre, c’est que pendant que l’on tourne son volant pour prendre une courbe, la voiture continue à avancer et progressivement se mettre à tourner. C’est la fonction d’une clothoïde, de permettre de passer en douceur d’une direction vers une autre. C’est ce qu’on appelle une courbe de transition.
Depuis ce temps, j’ai changé d’activité et n’ai plus entendu parler de clothoïde. Jusqu’à la semaine passée. Là, une clothoïde, un brin facétieuse, s’est rappelée à moi. Alors que j’entendais un collègue vitupérer contre les multiples transitions auxquelles nous sommes confrontés : écologique, énergétique, démographique, etc. ma clothoïde est venue me rappeler que la transition est le propre du vivant, de ce qui est dynamique et porteur de sens ! Et que, pour éviter une sortie de route, il faut que la clothoïde soit bien ajustée.
« Je demanderai au Père de vous donner quelqu’un pour vous venir en aide, vous guider a dit Jésus : l’Esprit de Vérité ». En chemin vers Pentecôte, ce Paraclet a pour moi, désormais, un parfum de clothoïde.
Jean-Christophe Jaermann
