40 jours avant Pâques

" Inutile de rêver que les catholiques rebaptisent le carême du nom protestant de temps de la Passion.
Et inversement que nous adoptions le nom de carême pour nommer ce temps liturgique.

Futiles, et même carrément stériles, sont les justifications théologiques et anecdotes historiques que nous avançons, encore et toujours, pour camper sur notre définition, forcément meilleure, dans le droit chemin ouvert par les Réformateurs. Nous ne faisons pas notre salut, les œuvres sont suspectes, Zwingli a autorisé ses gens à manger des saucisses en plein carême, etc…

La question qui se pose en 2023 est plutôt celle-ci: les fêtes centrales de Vendredi Saint et Pâques méritent-elles que l’on s’y prépare ?
Et si oui comment ?

Ce qu’il y a de fort dans la spiritualité protestante du temps de la Passion, c’est de contempler l’œuvre de Dieu pour nous en la personne du Christ Jésus.
Mais peut-on contempler cette grâce sans se laisser bouleverser en donnant une réponse humaine à ce Dieu qui s’est fait homme ?
La fameuse responsabilité protestante ne peut-elle pas se jouer précisément sur le champ du carême catholique ? Renoncer, concrètement, à vivre comme s’il ne fallait pas opérer des changements de vie, intégrer notre finitude comme un appel à l’essentiel…
Alors les « têtes de carême», si chères à notre polémique, peuvent se transfigurer en sobriété joyeuse, en raison de ce à quoi nous nous préparons sur le chemin de Pâques.
 

Sait-on que deux lieux spéciaux de notre Église offrent une entrée en carême-Passion résolument tournée vers ce chemin: la retraite du mercredi des Cendres à Crêt-Bérard et la célébration à l’esprit sainf. "

Source : Texte issu du EERVFlash du 11 fevrier 2023