L'humanité au coeur des drames

Se trouver aux côtés des personnes qui traversent l’une de pages les plus sombres de leur vie est la mission des membres de l’Equipe de soutien d’urgence du Canton de Vaud. Portrait d’un engagement hors norme.

Les membres de l'Equipe de soutien d'urgence (ESU) du Canton de Vaud agissent sur mandat des « feux bleus », notamment de la police cantonale, en cas d'accidents, de catastrophes, de violences ou de décès brutaux. Pierre Bader, pasteur et pompier de formation, assure la coordination de cette équipe qui soutient les victimes, les témoins ou les proches, qui sont soumis à une forte charge émotionnelle.

« Face à des situations de détresse, nous proposons une présence et un soutien pour permettre aux gens d'exprimer leur souffrance et de mobiliser leurs ressources personnelles », explique celui qui a cofondé ce service il y a plus de vingt ans. Son organisation a été confiée aux deux Eglises historiques reconnues comme institutions de droit public (L’Eglise réformée du canton de Vaud et l’Eglise catholique dans le canton de Vaud).

« Nos interventions sont au service de tous, confessionnellement neutres et dans le respect des convictions de chacun », précise Pierre Bader. Prêts à intervenir 24h/24h, les membres de l’ESU assurent un service de piquet à tour de rôle 365 jours par an. Au total, les équipières et les équipiers de l’ESU interviennent plus de 240 fois par année.
 

En Région Gros-de-Vaud - Venoge

Aude Collaud, pasteure EERV depuis une quinzaine d’années, a rejoint l’ESU en 2017, après plus de deux ans de formation. L’habitante de Corcelles-sur-Chavornay qui travaille en tant qu’aumônière jeunesse dans la Broye revient sur cet engagement pas comme les autres.

Aude Collaud, quand vous êtes appelée sur le terrain, quel est votre rôle ?
On est là pour accompagner des personnes qui vivent des situations anormales et choquantes. Nous sommes une présence de quelques heures pour les aider, les soutenir et leur donner des informations et des conseils.

De quel type de drame parle-t-on ?
La plupart du temps, il s’agit d’un décès. Concrètement, la gendarmerie annonce factuellement la mort aux familles et propose ensuite notre soutien. Nous sommes en deuxième ligne. On« traduit », on explique, on ré-explique, on rassure, on aiguille. On n’est pas des psychologues, on est centré sur l’humain et les besoins vitaux d’urgence. 

Comment faites-vous pour tenir le coup émotionnellement face à tous ces drames ?
Bien que les situations soient dramatiques, il y a souvent de belles rencontres et de beaux moments. Il y a aussi énormément de reconnaissance de la part des bénéficiaires et des autres intervenants « feux bleus ». Je dois aussi dire qu’il existe une solidarité extraordinaire et sans faille entre les membres de l’ESU.

Pensée du jour

4e dimanche de l’Avent (Luc 1,57–66)

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