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Deux aliments pour dire cette semaine sainte : l’un qui fait pleurer, l’oignon, et l’autre qui symbolise la vie, l’oeuf.
L’oignon est un très vieux légume, il en est fait mention dans le Livre des Nombres : « Ah ! nos repas en Égypte, quel souvenir ! Le poisson gratuit, les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et l'ail. » (11,5). Constitué de couches successives, l’oignon peut être plus ou moins doux, plus ou moins intense en goût. Que cela soit dans l’Antiquité ou au Moyen Âge, l’oignon est souvent utilisé pour repousser la maladie, comme fortifiant. On sait actuellement que l’oignon est une source de vitamine C, de minéraux et d’oligoéléments. Les oignons font pleurer, « parce qu'ils contiennent un précurseur de l'acide sulfurique». Actuellement, il existe des oignons qui ne font pas pleurer, issus de l’expérience scientifique. Pourtant, il y a plusieurs façons de faire qui permettent d’éviter de pleurer : éplucher l’oignon sous un filet d’eau, porter un masque de plongée, etc. Mais faut-il vraiment éviter de pleurer ?
Les larmes permettent un soulagement des tensions psychologiques et psychiques, des souffrances physiques, des joies également, comme le dit cette citation anonyme : « Les larmes sont aussi des prières. Elles touchent le coeur de Dieu, quand nous ne pouvons pas parler. » Quand Jésus se tait lors de son procès, c’est peut-être pour dire des mots du coeur : « Les larmes sont les mots du coeur que la bouche est incapable de dire. »
L’oeuf est depuis longtemps symbole de vie. Il faut dire qu’il contient toute la vie. Tout naît à partir d’un oeuf, que cela soit un oeuf avec une coquille ou un oeuf intra-corporel. L’oeuf est aussi symbole d’infini, il est sans angle, sans limite et sans fin. Dans la Bible, l’oeuf est parfois négatif lorsqu’il cache en son sein un serpent (I·Ésaïe 59,5 ; 14,29) ou riche d’amour lorsqu’il est un don d’un père à un enfant (Luc 11,11). « Dans la lointaine Antiquité, il était déjà placé dans les tombes des défunts, annonçant, par un tel geste, l’espérance d’une renaissance ou d’une nouvelle incarnation. » La symbolique de l’œuf a ainsi été reprise dans le christianisme et liée au printemps, à la renaissance. C’est pourquoi, cette symbolique est plus présente dans les pays européens et dans les pays de l’Est.
Plus l’hiver est rude, plus le printemps et le renouveau sont fêtés. Les oeufs teints à Pâques étaient aussi une façon de les conserver. En effet, durant le carême, il était d’usage de se passer de viande et d’oeufs. Pour conserver les oeufs, il s’agit de les cuire. Pour que ces oeufs aient un air de fête, les teindre par la cuisson est une belle façon de vivre la sobriété heureuse. Surtout si on les cuit avec des teintures naturelles comme les pelures d’oignons. Voilà ce qui relie l’oignon et l’oeuf !
