Noël en trois D !
La fête de Noël dépasse largement la célébration de la naissance de Jésus ! Elle revêt une triple dimension : temporelle, identitaire et universelle. Ces trois dimensions apparaissent dans les mots de l’apôtre Paul au début de sa lettre aux Romains :
« Dieu avait promis cette bonne nouvelle depuis longtemps dans les saintes Écritures, par l'intermédiaire de ses prophètes. Elle se rapporte à son Fils, notre Seigneur Jésus Christ : en tant qu'être humain, il était descendant du roi David ; mais selon l'Esprit saint, il a été manifesté Fils de Dieu avec puissance quand il a été ressuscité d'entre les morts. »
Dimension temporelle. Pour les chrétiens, Noël est la naissance d’un homme-Fils de Dieu venu offrir à tous une vie fondée sur l’amour de Dieu au cœur de notre réalité humaine et bien au-delà. Cet événement a été annoncé de longue date par les prophètes de l’Ancien Testament. Aujourd’hui, les chrétiens attendent le retour du Christ et « que son règne vienne ». Noël nous rappelle le projet d’amour de Dieu au fil du temps.
Dimension identitaire. Noël est ce point de jonction irrationnel et fondamental entre l’humain et Dieu, entre la terre et le ciel, entre la mort et la vie, entre le terrestre et le spirituel, entre nos héritages humains et notre identité d’enfants de Dieu, entre notre faiblesse et la puissance de Dieu... On célèbre l’humble naissance de Jésus et, déjà, on se réjouit de sa résurrection !
Dimension universelle. Les juifs attendaient un messie héritier du roi David. Mais le plan de Dieu était plus large ! Noël ouvre une ère de salut pour tout être humain sur cette terre. A Noël, chacun et chacune est invité à se reconnaître enfant et héritier de Dieu, divinement aimé et pardonné.
Pasteur Olivier Bader
Avec simplicité
Depuis dix ans, une crèche est réalisée à Montagny à partir d’éléments simples. Cette année les enfants de la paroisse de Montagny-Champvent ont créé les personnages à partir de pommes de pin.
Seigneur, pour agir, tu fais avec…
Tu fais avec un bébé: en Jésus, l’enfant de la crèche, tu nous rejoints dans la simplicité.
Tu fais aussi avec chacune et chacun de nous. Tu nous acceptes tels que nous sommes, avec nos qualités, comme aussi avec tout ce qui est moins beau en nous.
En écho, Seigneur, nous te disons: merci pour ta présence, ta lumière, ton amour, et pour cette paix que tu souhaites à tous, et dont nous sommes les artisans !
Amen !
Compassion
Bientôt nous fêterons Noël : la naissance d’un enfant, l’émerveillement devant un nourrisson. Émerveillement aidé par nos belles traditions ! Nos enfants trépignent d’impatience pendant que parents et grands-parents cherchent partout le bon cadeau à offrir, celui qui fera mouche et suscitera une joie communicative chez l’enfant tant aimé.
Il parait que l’humain a cette capacité extraordinaire de pouvoir être heureux et malheureux à la fois. C’est certainement le cas quand, confortablement installé devant son sapin illuminé et entendant ses enfants vaquer à leurs occupations, un père ici, voit sur son téléphone des images d’enfants là-bas. Là-bas où les enfants souffrent de la guerre. Là-bas où ils ont le regard hagard de ceux qui ont vu la fin de l’humanité.
Que faire ? Faire défiler l’écran jusqu’à une image plus joyeuse, une recette de Noël bien filmée, un shot de dopamine ! Contempler les beaux objets proposés à la vente, se demander si on osera dépenser tant, imaginer la joie d’offrir, un peu d’adrénaline. Contempler les belles promesses entendues à l’Eglise, les prières et les bougies autour de la couronne qui s’allument semaine après semaine, une dose de mélatonine ?
Les manières d’étouffer en nous les émotions désagréables ne manquent pas ! Nous sommes même devenus experts en diversion. Mais le coin du sapin peut aussi devenir un lieu de compassion. Il y a du bon dans le fait de souffrir avec ceux qui souffrent, c’est ce qui nous rend humains. Il y a du bon aussi dans le fait de réaliser ce qui nous fait souffrir personnellement.
L’enfant qui est né il y a 2000 ans n’était pas obligé de naître. Contrairement à tous les autres, il l’a choisi. Contrairement à nous, il savait qu’il rejoignait un monde en souffrance et il savait qu’il signait pour une vie comprenant son lot de terribles douleurs. Si Dieu a rejoint ce monde, c’est par compassion. Magnifique compassion ! Dans la Bible, la compassion annonce toujours un miracle. Aimons, souffrons, et veillons : la guérison profonde que ce Dieu offre au monde est déjà à l'œuvre.
Thomas Keller, pasteur de La Paroisse de Grandson
Qu’est-ce que tu attends ?
Demain, vendredi, nous serons le premier de décembre. La plupart d’entre-nous ouvrirons alors la première fenêtre de leur calendrier de l’Avent. Ces calendriers permettent de freiner l’impatience des plus jeunes et, pour les plus âgés, d’entrer petit à petit dans le temps de Noël.
Mais qu’est-ce que nous attendons vraiment ? Un grand repas de famille, occasion de retrouver celles et ceux que l’on ne voit que peu ? Des montagnes de cadeaux entassés sous un sapin ? Simplement une ambiance chaleureuse et réconfortante qui nous rappelle notre enfance ? Qu’est-ce que nous attendons vraiment ?
Avant la naissance du Christ, les juifs de Jérusalem attendaient un nouveau roi qui chasserait les romains de leur pays. Pour les premiers chrétiens, il y a l’attente du retour du Christ qu’ils imaginaient imminant. Mais nous, qu’est-ce que nous attendons ? Si ce n’est que passer une belle journée de fête, même si en soit cela a déjà beaucoup de valeur, n’est-ce pas passer à côté de la cible ?
Qu’est-ce que nous attendons ? Je ne sais rien de ce qu’il se passera après ma mort, ni pour moi, ni pour l’humanité qui continuera à vivre sur cette terre. Et pourtant, j’attends avec conviction quelque chose de beau, de bon, de bien. Cette attente je l’appelle espérance. Il s’agit de cette conviction qui m’habite que la lumière viendra m’éclairer et éclairer le monde. Chacun-e mettra dans « cette lumière » quelque chose de différent, ne la définira pas de la même manière. Il n’est peut-être pas utile de la définir exactement finalement. Ce qui compte c’est ce que nous vivons maintenant. Le temps de l’attente qui pourrait être désespérée, mais que je nous souhaites comme une attente pleine d’espérance. Et cette espérance nous poussera à agir pour, déjà aujourd’hui, construire brique après brique, ce monde meilleur que l’on attend.
Ces briques, tels les fenêtres de nos calendriers, permettront de freiner l’impatience de certain-e-s. Elles permettront surtout à d’autres d’entrer petit à petit dans un temps nouveau, un temps de lumière et de paix.
Christophe Collaud
Pasteur EERV
La lumière croît.
Les jours raccourcissent, mais la lumière grandit. Dès ce dimanche : une, puis deux, puis, puis quatre bougies de l’Avent. Jusqu’à la naissance de lumière, « la seule vraie lumière, celle qui vient dans le monde et qui éclaire tous les êtres humains » (Jean 1, 9). Malgré tout. Avec tout ce qui s’éteint dans le monde, il faut beaucoup de foi pour croire que la lumière grandit. Au travers de nous. Et nous inspire à rendre témoignage à la Lumière.
FvB
Le meilleur des mondes possibles ?
Existe-t-il un Dieu bon, attentif, empathique ? S’inquiète-t-il des êtres vivants ? Ou une Force supérieure, une Énergie impersonnelle, une Cause première ?
Des philosophes du 18e siècle ont imaginé une sorte de grand Horloger, lequel intègrerait dans l’assemblage du monde guerres, catastrophes naturelles, épidémies. Ce Dieu serait certes bien intentionné mais partagé entre sa bonne volonté et l’implacable loi de « cause à effet ». Il a fait ce qu’il a pu. Il a créé le « meilleur des mondes possibles ».
Voltaire s’est beaucoup moqué de ces philosophes et de cette idée du « meilleur des mondes possibles », de ce compromis facile et confortable entre bonheur des uns et malheur des autres. Dans un des contes du célèbre écrivain, Candide (un faux naïf) rencontre un manichéen, c’est-à-dire un « dualiste ». Par opposition à un « moniste » qui fait de Dieu l’auteur unique du bonheur et du malheur, un dualiste refuse de Le rendre responsable des souffrances. Le judaïsme, le christianisme, l’islam (et d’autres ?) n’ont jamais pu se résoudre au monisme, n’ont jamais pu croire que le mal faisait partie de Dieu et l’ont objectivé, diabolisé.
Que la violence soit d’origines psychologique ou neurologique, biologique, qu’elle tienne à des atavismes génétiques, des carences affectives, des dérives institutionnelles, des mémoires réactivées ou des revanches post-traumatiques, un certain Dieu de la Bible (le Dieu bon) s’emploie à le combattre de toutes ses forces, avec la collaboration attendue et intelligente des humains.
Il faut le redire avec force : Dieu a fait connaitre en Jésus-Christ son empathie pour les souffrances des êtres vivants et son Esprit nous aide.
Alain Foehr, ancien pasteur et enseignant
Va cultiver ton champ
Je suis un vrai citadin. Un incompétent de la nature. Ma première maison avait un beau jardin… dont je ne me suis jamais occupé. Au bout de 5 ans, il était infréquentable ! J’ai déménagé et, quelques années après, j’y suis retourné en visite. C’est devenu un petit paradis fleuri, avec un potager, des poules, des jeux pour enfants. Le nouvel habitant cultive son jardin, et tous : enfants, invités, et même animaux s’y épanouissent. La jungle est devenue un lieu de joie et de relaxation.
Selon Genèse 1, 26-28, Dieu créé l’homme et la femme à son image et leur commande de dominer la terre en son nom. C’est le “mandat culturel.” Le mot culture a plusieurs sens, l’un agricole et l’autre sociologique. Il est aussi très proche du mot culte. De fait, la valeur commune aux membres d’une société, ce qui y est sacralisé, façonne autant sa production culturelle que son paysage. La culture d’un peuple découle de son culte. Venant de l’étranger, je m’émerveille en découvrant la beauté de notre région. Mais elle est aussi le théâtre de souffrances à briser le cœur.
Le mandat culturel nous rappelle que nous avons été placés dans notre environnement pour y être des cultivateurs à la suite du Créateur. C’est donc pour une bonne raison que nos temples sont au milieu de nos villages, que nous sommes dans nos familles, jobs ou E.M.S. Quand Christ restaure en nous l’image de Dieu, il nous donne de façonner nos environnements à sa ressemblance. Quand le Christ est l’unique objet de notre vénération, notre culture permet l'épanouissement de chaque créature. Lâchons le culte de soi, aimons Dieu passionnément, et allons cultiver nos champs !
Thomas Keller, pasteur de Grandson
Vie, mort ?
Derrière les pierres disjointes, de l’autre côté du mur, Deux se font face : Face à lui, l’autre, bec béant, muet subit. Le troisième leur tourne le dos. Derrière les pierres disjointes, de l’autre côté du mur,
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Bug
Le logo Apple reprend la belle pomme à croquer qui a fait craqué Adam et Eve. Une pomme… déjà croquée.
L’Antiquité a connu des cataclysmes dramatiques. A une époque reculée, sous l’effet d’un réchauffement climatique, le niveau des océans serait monté, la Méditerranée se serait déversée dans l’immense plaine devenue depuis la mer Noire, noyant des centaines de milliers de personnes. Nous en avons retrouvé des évocations dans des mythes akkadien, assyrien, hébraïque.
Sous l’effet de la souffrance, des catastrophes naturelles, des inondations, des violences guerrières, les hommes ont cherché des coupables et trouvé un commencement d’explication dans le mauvais usage de la science. Dans le récit de la tentation (Genèse, chapitre 3), la « pomme » symbolise la connaissance et ceux qui la mangent auraient accès aux secrets de fabrication des malheurs.
Il faut donc lire la Bible à rebours. « Au commencement », il n’y avait pas la pomme d’Adam (Gn 3) mais le déluge de Noé (Gn 6 à 9). « Au commencement », il n’y avait pas Adam et Eve mais le conflit de l’agriculteur Caïn avec l’éleveur Abel (Gn 4). Caïn, en proie à ses jalousies, ses ruminations et ses rancœurs, a donné libre cours à sa violence.
« Les fruits étaient agréables à regarder. Ils devaient être bons et ils donnaient envie d’en manger pour devenir intelligent », Gn 3,6. Manger des pommes rendrait intelligent ? Dieu a prévenu d’un bug dans le système informatique du monde. « Alors Adam et Eve se virent tels qu’ils étaient. Ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. », Gn 3,7. Croquer des pommes vitaminées donnerait de l’énergie mais aussi une meilleure vue.
Le mot hébreu (arummîm) désigne la « nudité » mais aussi la faiblesse, la fragilité, l’exposition aux risques. A peine Adam a-t-il entrevu la nudité et les fragilités de sa femme qu’il a cherché à la dominer (Gn 3,16). Dès l’instant où Caïn a remarqué les zones de faiblesses de son frère Abel, il en a profité. Dès que les contemporains de Noé ont cru que la nature ne se défendait pas, ils l’ont exploitée.
Manger la pomme, commettre le péché originel, ne serait-ce donc pas profiter de la nudité des autres ? L’erreur principale ne tiendrait-elle pas à l’abus de faiblesse ? Céder ou ne pas céder à la tentation d’exploiter les fragilités des autres ? Croquer ou ne pas croquer la pomme ?
Alain Foehr, ancien pasteur et enseignant
Jardiner
Mon potager
dont j’avais pris soin
au printemps,
bien arrosé par
un temps maussade
puis privé d’eau
pour cause de sécheresse,
a pris ses aises et offert
à la jardinière découragée
des légumes dans
un joyeux mélange coloré.
Seigneur, dans nos vies
nous aimerions tellement
que tout soit bien ordonné,
prévisible à souhait.
Combien de fois
au creux de ma prière,
dans les lignes de ta Parole,
au détour des nœuds
de l’écheveau de la vie,
je découvre combien
tu ne nous abandonnes pas.
Merci d’être
ce jardinier patient, bienveillant,
présence offrant couleurs,
nourriture à notre quotidien.
SJB
Ecoutons les oiseaux
Ecoutons les oiseaux chanter ! Ecoutons la pluie tomber et le vent qui fait frémir les plantes. Ecoutons la rivière qui coule et les insectes qui bourdonnent. Oui, écoutons ce monde qui vit et qui frémit autour de nous.
Lorsque nous sommes malades, lorsque la douleur vient nous surprendre, sachons également l’écouter. Ecouter ce qui est dur, écouter ce qui nous fait mal. Mais sachons écouter aussi notre corps qui se bat, notre vie qui palpite en nous. Ecoutons les oiseaux chanter, écoutons toute cette vie qui nous entoure.
Lorsque nous avons peur, lorsque nous regardons un monde que nous voyons se détériorer, écoutons ce qui vit et ce qui se bat. Ecoutons ce monde qui jour après jour continue de vivre et de se réinventer, écoutons les oiseaux chanter.
Une rivière qui coule, même si nous avons l’impression qu’elle reste la même, l’eau qui si trouve est sans cesse renouvelée, jamais la même. Notre monde coule et s’écoule. Il est s’en cesse renouvelé, recréé. Ecoutons ces oiseaux qui se succèdent selon les heures de la journée, selon les saisons. Ecoutons ces oiseaux qui nous disent que le monde est encore plein de vie.
S’il y a un créateur, un grand architecte qui sans cesse recrée le monde, j’aime à imaginer que c’est par ce que lui, il y croit encore. Ce monde issu de sa volonté, il l’aime tellement que chaque jour il cherche à ce que la vie jaillisse, bourdonne, chante. Chaque jour il nous montre que cette vie est plus forte que la mort.
Si lui, il y croit encore, est-ce que moi, j’ai le droit de baisser les bras ? La question n’est pas tant de savoir si je crois ou non en Dieu, la question la plus importe est de savoir si je crois en ce monde, si je crois en la vie qu’il renferme. Est-ce que je crois que notre monde saura se relever de ses blessures ? Est-ce que je crois que l’humanité est capable de s’améliorer ? Est-ce que je crois que nous pourrons ensemble créer et recréer un monde qui soit beau et où il fait bon vivre ?
Alors j’écoute les oiseaux chanter, ils m’invitent à y croire !
Christophe Collaud, Pasteur EERV
Nuage…
Un petit nuage sur notre magnifique région!
Dans la Bible les nuages sont un lieu privilégié où se trouve Dieu, pour nous veiller sur nous, pour nous guider et être proche de nous...
Seigneur, tu es là, discret, tu ne t’imposes pas,
tu donnes du relief à notre vie,
si nous savons te percevoir, te recevoir.
Merci pour ta présence dans notre quotidien,
au fil de nos escapades ou de notre travail.
Tu es là, non pas pour nous surveiller, nous juger,
mais pour nous accompagner, nous soutenir, nous bénir.
Loué sois-tu !
ACR
LA BIENVEILLANCE DU BOULANGER
C’est le temps de la Saison de la Création, ce temps qui invite les chrétiens de toutes confessions et régions du monde, entre le 1er septembre et le 4 octobre, à prier, méditer et prendre soin du don de la Création.
Alors, pour cette semaine, une petite réflexion inspirée de ce formidable ouvrage qu’est l’encyclique Laudato Si’. J’avoue être intensément interpellé par ses 246 paragraphes. Si, si, parole de pasteur protestant !
C’est au paragraphe 162 : « L’homme et la femme d’aujourd’hui courent le risque permanent de devenir profondément individualistes, et beaucoup de problèmes sociaux sont liés à la vision égoïste actuelle. »
Ce constat interroge. L’égoïsme n’est-il pas un des moteurs de l’humain, au même titre que la générosité ? Notre monde n’est-il pas fondé sur lui ? Il faut se souvenir de cette phrase qu’Adam Smith a écrit au XVIIIe et qui fonde notre modèle économique : « Ce n’est pas de la bienveillance du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt de son égoïsme ».
En un mot, le boulanger vend du pain parce qu’il y trouve son intérêt personnel. A la suite de Smith, nous avons espéré qu’en laissant chacun servir ses égoïsmes, la société s’équilibrerait harmonieusement.
Mais c’était oublier qu’inévitablement l’égoïsme se répandrait alors en chacun. Car une société emmène dans son sillage les personnes qui la composent et le système de valeur qu’elle choisit tend à les en imprégner. Ces questions alors, à méditer dans les jours qui viennent.
Comment créer, dans ce contexte, un élan vers la générosité, la bienveillance et le souci de l’autre tels que le Christ m’y appelle ? Dès lors, comment puis-je imaginer une société qui favoriserait ces valeurs plutôt que leur contraire ?
Jean-Christophe Jaermann, pasteur
Le cœur et la croix
Entre le cœur et la croix, sur l’image, il y a encore une certaine pente à grimper ! Cette Croix, rappel lointain d’un terrible instrument de torture, est le sommet de l’amour de Dieu, pour les chrétiens : quel paradoxe ! On aurait pu mettre des cœurs aux sommets des montagnes. Non, ce sont des croix…
Seigneur, par la Croix, dans la mort infâmante de Jésus, tu viens prendre avec toi nos pires misères et nos égarements. Quelle folie, mais quelle espérance ! Il n’y a pas de situation que tu ne puisses toucher par ta compassion.
Frédéric Steinhauer
Restez calmes !
Depuis deux semaines, tout le monde court, même avec la canicule! Entre deux rendez-vous, je suis tombée sur une petite carte où il était écrit: Keep calm and carry on>, ce qui donne en français: < Restez calmes et continuez normalement un slogan créé en 1939 en Angleterre, afin de préparer la population à affronter des temps difficiles. Du coup, je me suis assise à l'ombre, et un verset biblique m'est venu à l'esprit: C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera votre force. (Esaïe 30,15) Un verset écrit en temps de guerre, 700 ans avant notre ère! J'ai regardé autour de moi, les Alpes au loin, le lac tout près, les arbres, les fleurs qui souffrent du chaud, mais qui sont généreux en fruits, en couleurs... Moi, je suis au frais dans les vieux murs de ma maison. C'est beau, j'ai beaucoup de chance! Quel bien ça fait! Mais ce <bien> ressenti, d'où vient-il? De I'harmonie entre la force de la nature et de la permanence de ces vieilles pierres qui défient le temps. Une harmonie qui peut très bien disparaître, être enlaidie suivant ce que je construis ou démolis. Sinos paysages, comme les vieilles pierres, demandent de l'entretien, n'en va-t-il pas de même avec le calme et la confiance? Ce sont des trésors dont il faut prendre soin, au risque, suivant les concessions que je fais, de perdre la force qu'ils m'apportent. Alors, pourquoi ne pas profiter d'une belle journée de cet été finissant pour vous asseoir et contempler ce qui vous entoure, profiter d'un moment de calme, laisser monter en vous cette force... Et rendre grâceà Dieu!
Anne-Christine Rapin, pasteure, EERV
Traces lumineuses
Dans la nuit du 12 au 13,
installée sur ma chaise longue,
j’ai observé les étoiles filantes.
Rapides, étincelantes,
brèves, surprenantes.
Contrairement
aux traces des avions
dans le soleil couchant,
elles sont restées
dans ma mémoire et
non dans mon objectif !
Devant ce spectacle,
j’ai pensé aux personnes
lumineuses rencontrées
même brièvement,
à celles où des liens
se sont tissés.
M’est alors venu en prière
ces mots du début
de la lettre aux Philippiens,
où Paul dit entre autres :
Je remercie mon Dieu
chaque fois que je pense à vous !
Je vous porte en effet
dans mon cœur.
SJB
« L’homme propose, Dieu dispose » : vraiment ?
Voici un proverbe tiré de la Bible (Prov. 16.1) qui peut paraître fataliste, manifestant un destin implacable. Pas si sûr.
Vu le projet de départ de Dieu pour la Création, vu la responsabilité qu’il en a confiée aux humains (garder et cultiver le jardin), vu le résultat qu’on observe aujourd’hui, il y a de quoi douter. Douter de Dieu ? Il faut y regarder de plus près. Dans la Bible, Dieu cherche un partenariat, un dialogue avec les humains. Le nombre de pages et de débats parfois contradictoires de ce livre en est le signe ! Dieu n’est pas un marionnettiste qui se joue un spectacle pour lui-même. Sa volonté « toute-puissante » se limite aussi volontairement à la considération, joyeuse et prometteuse, ou douloureuse, des projets humains.
Inverser le proverbe ? « Dieu propose, l’homme dispose ! ». Peut-être pas à ce point, quoique… Dieu entrevoit des chemins différents, divergents, même, quand il dit : « je mets devant toi la vie et le bonheur d’un côté, la mort et le malheur de l’autre, mais suivez plutôt le chemin que je vous trace de préférence, choisissez la vie ! Les avertissements et menaces qui accompagnent ce style de discours sont comme un épouvantail pour dire « n’allez surtout pas du côté du malheur ! ».
On doit constater que ces paroles n’ont pas toujours été suivies. De nombreux porte-parole de Dieu les ont répétées au cours du temps, souvent des voix qui crient dans le désert, ou réduits au silence par les puissants qui se prennent pour le Tout Puissant…
Libéré, remisé…
Au moment où je dois payer le robinet qu’il me faut changer au lavabo, le vendeur me tend la facture en me disant : « je vous ai fait une remise ». Je suis étonné, me demandant pourquoi j’aurais droit à une remise. Je remercie sans demander d’explications et m’empresse de payer la somme (réduite). Je sors du magasin avec une impression de légèreté. Une remise, c’est bon à prendre. Même si le mot me paraît bizarre. Une « réduction » m’aurait paru plus précis.
N’étant pas familier du domaine commercial, quand on me dit « remise », je pense d’abord à un local qui sert d’entrepôt. Quelque chose de très utile pour débarrasser mon quotidien de tas de choses dont je n’ai plus besoin et qui finissent par me peser, m’encombrer.
Cette ambigüité me fait penser au vocabulaire liturgique. Eh oui… Un thème qui m’interroge régulièrement puisque j’en fais usage ! Il y a des mots qui ont des références théologiques précises mais qui, trop usés, ne parlent plus ou alors, parlent de travers. A mon avis, l’expression « confession du péché » en fait partie. Un moment à vivre comme une libération, mais qui n’a rien d’automatique. Je fais quoi de mes erreurs ?
Suite à l’achat de ce robinet, je me demande si « remise » ne remplacerait pas avantageusement ces expressions liturgiques. Est-ce qu’on ne comprendrait pas mieux « Dieu vous fait une remise » ? D’ailleurs, c’est une traduction du « Notre Père » : « remets-nous nos dettes… » Nous savons que nous n’avons aucun droit à cette remise, qu’elle nous est faite gratuitement, en Jésus-Christ ! Nous accueillons ce pardon comme un soulagement, avec une certaine légèreté. De là à dire que nos erreurs n’existent plus…
Ces erreurs nous pèsent au fond, et elles ont peut-être laissé des traces douloureuses chez quelqu’un. Peuvent-elles être effacées ? Théoriquement, oui. Pour Dieu, sans doute, mais pour une personne offensée ? Ne serait-il pas plus parlant de dire que nos erreurs sont « remisées » quelque part, à la lumière de Dieu, nous libérant ainsi de leur poids (et de leur volume) et nous permettant de reprendre notre chemin avec plus de légèreté ? Mais sans oublier.
Thierry Baldensperger, pasteur EERV
Le sens de la vie
Quel est le chemin?
Quel est le sens de la vie?
Peut-être prendre soin de l’être.
Mon Dieu, que je puisse m’orienter intérieurement vers le Vivant de la Vie, afin que mes pensées, mes paroles, mes actions soient ajustées à ce qui fait vivre, à ce qui rend vivant.
Et si je m’éloigne du Vivant, si je suis dans l’oubli de l’Etre, j’ai confiance que tu vas me ramener doucement dans cette orientation vers la Lumière.
Pour non seulement exister, mais vivre et être porteur de Vie! Amen JM