Merci Patrice

Après avoir été pasteur pour l’Église protestante d’Alsace puis de Neuchâtel, avoir accepté le poste de secrétaire du Département missionnaire, été pasteur au sein de l’EERV et s’être investi dans le Café du Marché, café social, à Payerne, depuis le 1er septembre 2019, Patrice Haesslein est devenu « notre » pasteur.
Cinq ans, c’est court mais que d’initiatives et de travail au sein de cette paroisse d’Ecublens – Saint-Sulpice pour continuer à en faire une paroisse active et vivante ! Notre pasteur a investi son ministère avec coeur et conviction, au travers de mots, de gestes, de témoignages et de son engagement personnel. Notre communauté a ainsi vécu des cultes et des temps forts marquants, mais aussi des relations toutes simples et bienfaisantes à la lumière du Christ et dans le souffle de l'Esprit.
En 2019, lui et son épouse Cathie ont repris les rênes de ce qui existait déjà tout en ajoutant leur patte. Patrice a instauré le culte des récoltes avec l’aide des agriculteurs-maraîchers de notre commune. Grâce à sa guitare, il a animé les cultes familles en collaboration avec notre animatrice Seuyin. Il a approché les responsables de la ferme de Bassenges pour proposer une fenêtre de l’Avent qui rencontre un vif succès auprès des familles, avec des contes, la présence des animaux et les chants traditionnels. Il a même organisé un magnifique voyage dans « ses terres », l’Alsace. Et c’est sans compter la formation de deux stagiaires l’une pasteur et l’autre diacre : Estelle et Jana.
Cathie, quant à elle, a assuré pour une année la présidence de la Fête au Motty. Elle a fait perdurer le groupe des tricoteuses avec qui elle a initié et animé le petit marché de Noël. Elle a fait bouger les paroissiennes en mettant en place le cours de gym du mardi.
Le 31 août 2024, Patrice et Cathie feront leurs adieux à la paroisse et à la Suisse pour retourner en Alsace vivre leur retraite qui, à n’en pas douter, sera active.
Un grand MERCI à eux et que Dieu les accompagne sur la suite de leur chemin !

Nicole Livet, présidente du Conseil paroissial

Un dernier mot du pasteur

« Tu connaitras la justesse de ton chemin à ce qu’il t’aura rendu heureux. » Aristote.

3 petits tours et puis s’en vont. 5 ans de présence. Comme je l’écrivais dans le journal Réformés en 2019 : « Nos routes vont se croiser et nos vies vont se partager. Dans des événements, des moments particuliers mais aussi dans la simplicité du quotidien. Avec une conviction : celle de faire partie d’une communauté humaine, riche en perspectives, et heureuse des découvertes que la vie nous offre. Pour un objectif auquel j’adhère, formulé ainsi par P. Rabhi, « Notre véritable vocation est d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes. »

Des événements, il y en a eu. Des rencontres, brèves ou plus denses. Des découvertes, plus ou moins profondes. Mais toujours cet enracinement dans le quotidien. Que ce soit lors des cultes et célébrations le dimanche matin ou dans la semaine. Dans les visites à domicile où chacun et chacune m’invitait dans son intimité pour livrer telle parole, tel sentiment ou un secret bien gardé. Dans les moments de fêtes paroissiales, au Laviau, au Motty ou ailleurs.

Disponible, ouvert, accueillant, ferme dans ces convictions. Un pasteur qui a essayé d’être proche de la réalité de vie de tout un chacun. Que l’on soit membre actif de la paroisse, croyant sociologique ou personne en recherche. 

Comme cette famille dont je croisais la route après un service funèbre. « Mais c’est notre pasteur », s’exclame la dame.

Pasteur de paroisse, oui pleinement. La paroisse qui se comprend, historiquement, comme un endroit défini par son cadre géographique. La vie se situe et se partage dans ce lieu précis, à savoir les communes de Saint-Sulpice et d’Ecublens. Un lieu que, venant de la Broye, nous imaginions comme une banlieue urbaine. Et tout au long de ces années, contrairement à ce que nous pensions, nous avons profité, mon épouse et moi-même, de ce bord le lac si agréable et aussi de ces campagnes et forêts qui ont accueilli nos balades régulières.   

Mais la paroisse, naturellement, c’est le rassemblement hommes de femmes, d’enfants qui partagent des activités, des projets, des événements, tristes ou joyeux. Avec au cœur de toute démarche un certain nombre de convictions. Celle, avant tout, de former un noyau humain, je dirai une famille, une maison qui se laisse rejoindre par un Autre qui fait route avec nous. Ainsi me semble-t-il, l’horizon s’élargit.

Reste une question fondamentale : comment concilier le cadre et le chemin ? Je crois que, pour ne pas tourner en rond, il est bon d’ouvrir une fenêtre. Je dirai laisser ouvert un espace qui relie le dedans et le dehors. Une sorte de réseau, source de relations vécues et entretenues autour d’une fraternité renouvelée, au gré des rencontres. Paroissien, dans l’étymologie, c’est celui qui est à côté de la maison. Alors si ce paroissien, cette paroissienne, sont et restent des amis, un lien fort est établi. Et le chemin peut continuer, côte à côte.

Ma vie est comme une grande malle où ce que vous y avez apporté, devient un trésor. Un trésor qui a de la valeur, de la saveur, de la couleur. Un trésor qui a fait de moi un homme riche. Riche aussi, grâce à l’ensemble de ma famille. Mon épouse, Cathie, qui a pris à bras le corps sa place, son rôle. Et je dirai, en a même ajouté. Nos 4 enfants qui venaient régulièrement. Et nos 5 petits enfants qui séjournaient « au château », comme ils disaient. Des moments beaux et forts. Qui aident un pasteur à vivre la réalité de son ministère. Simplement !

Certes mon approche de la vie n’a pas plu à tout le monde. Il y a parfois eu des incompréhensions, des mal-entendus. Mais comme l’écrivait Ph. Delerme : « La plénitude, c’est aussi d’avoir laissé des creux et des regrets. » N’étais-je pas assez ceci ou cela ? 

Pourtant la vie communautaire m’a semblé dense, équilibrée, remplie d’espérance. Comme écrivait le pasteur Antoine Nouis : « il faut distinguer l’espoir de l’espérance. L’espoir relève de l’optimisme. On a l’espoir qu’on va être épargné par le grand malheur, que les choses vont s’arranger et que tout finira bien. L’espoir, c’est l’attente du joueur de roulette pendant que le bille tourne. L’espérance est d’un autre ordre, elle n’est pas la conviction que les choses tourneront bien, mais la certitude qu’il y a une expérience à vivre et une présence à accueillir en toute situation… Jacques Ellul a dit de l’espérance qu’elle était la passion de l’impossible.

Oui, il y a eu de l’expérience à vivre et une présence à accueillir. Que chacun et chacune puisse se nourrir de cela, c’est mon vœu !

Et je termine par ces mots de l’auteur Amin Maalouf, qui écrit : « Il y a toujours eu des hommes et des femmes pour se lier d’amitié ou pour s’aimer en dépit des barrières, et pour rêver ensemble d’un avenir différent. Oui, il y a jusque dans les fonds marins, des courants d’eau douce et ce sont ces courants improbables que je cherche. Dans un monde inquiétant, je cherche des raisons d’espérer encore. » 

Et rendez-vous le dimanche 18 août à 10h à Ecublens pour vivre cela ensemble !

Patrice Haesslein, pasteur

Pensée du jour

4e dimanche de l’Avent (Luc 1,57–66)

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