Bientôt le soir, demain dimanche 22 décembre
Quatrième dimanche de l’Avent et nous voilà à la porte de Noël. L’enfant de la crèche n’est pas encore né. Il est là pourtant, bien présent. Et c’est alors comme tendu et tourné vers un ventre tout rond, celui de Marie, que nos regards se portent en attendant.
Il est là, l’enfant. La mère le sait. Intimement. Et on sent que bientôt la vie sera tout autre. On prépare la naissance de l’enfant à naître, on repeint la chambre, on dispose le berceau. C’est qu’une naissance engage toute l’énergie et toute l’attention, comme s’il n’y avait plus rien d’autre qui comptait. Comme si le reste de la vie et même du monde tournait désormais autour de ce ventre tout rond.
Il est des grossesses et des naissances qui se vivent dans la douleur, il est vrai. Et il ne faut jamais perdre cela de vue, par égard et compassion pour toutes les femmes et les familles pour qui naissance ne rime pas - ni tout de suite, ni peut-être jamais - avec bonheur.
Ici, autour de Marie, Joseph s’est inquiété lui-aussi. Il a finalement été rassuré par l’Ange Gabriel, le même ange venu annoncer à Marie que bientôt elle porterait l’enfant Dieu. C’est dire combien chacun a besoin de cette paix intérieure, qui permet d’envisager l’impossible, même dans le dénuement.
Étranges émotions, faites de joies mêlées d’inquiétudes et d’interrogations. Encore au chaud dans le ventre de sa mère, la présence de l’enfant à naître nous mobilise. Il en va de même lorsque nous aspirons à la présence de Dieu dans nos vies et dans le monde. Là aussi, là encore, notre attente nous mobilise. Et dans l’immédiat, dans le présent d’ici-bas, nous également nous disposons nos coeurs, nous envisageons les choses sans être sûrs que cela sera exactement comme nous l’imaginions.
En fait, rien ne permet de savoir comment sera le jour de la naissance, ni comment seront les jours qui s’en suivent : Rien non plus ne permet de connaître par avance la couleur des yeux et le caractère de l’enfant à naître. Il en est de même pour Dieu qui promet sa présence sans en révéler les contours.
J’aime cette image du ventre tout rond de la mère. Elle dit quelque chose de notre attente, elle met en scène nos désirs et peut-être nos fantasmes. Elle éveille enfin nos cœurs aux palpitements d’un enfant à naître en disposant de fait nos coeurs à accueillir la vie.
C’est un peu cela ce qui se produit, lorsque Dieu, dans sa bonté, se donne à connaître, à reconnaître. Qu’il vient à notre rencontre et nous fait réaliser qu’il veut se tenir bientôt au cœur de nos crèches, en plein minuit.
Amen !
Sandro Restauri, pasteur
Si vous désirez recevoir directement ces messages par messagerie Whats'App, prenez contact avec le pasteur Restauri par mail