Publié le 27 février 2025
La souffrance fait partie de notre réalité. Rien qu’aujourd’hui, des milliers de personnes vont mourir, subir des violences ou des injustices et des centaines de milliers seront profondément et durablement attristées. Pourtant, nous avons tendance à nous sentir à l’abri, jusqu’à ce que la souffrance nous touche soudainement, nous aussi.
L’apôtre Pierre nous rappelle cette vérité quand il écrit : *"Ne soyez pas surpris par la souffrance"* (1 Pierre 4,12). Elle n’est pas un accident imprévisible, mais une réalité inévitable. Elle finit toujours par nous rattraper. Ce jour-là, nous aurons besoin d’un soutien et d’une force qui dépasse notre seule volonté.
Certains sombrent dans le désespoir, incapables de donner un sens à leur douleur ou d’en voir l’issue. Pierre affirme qu’il est possible de trouver la joie même dans l’épreuve. Il ne minimise pas la souffrance, il la connaît. Il a vu Jésus mourir, il a été emprisonné, il a perdu des amis injustement. Pourtant, il a compris que la souffrance n’a pas le dernier mot.
Nous voyons souvent la douleur comme une anomalie, un problème à éliminer. La foi chrétienne propose une autre perspective : la souffrance peut être un chemin. Jésus l’a traversée et sa résurrection prouve qu’elle n’est pas la fin. Il a ouvert un passage à travers elle, un chemin vers le Royaume de Dieu.
La question n’est pas si nous allons souffrir, mais comment nous allons traverser ces épreuves. En les vivant avec Dieu, elles peuvent nous ancrer plus profondément dans son amour et nous donner une force et une clarté insoupçonnées.
C’est là l’espérance chrétienne : la douleur n’a pas le dernier mot, la vie triomphe en Christ.
Thomas Keller, pasteur de la paroisse de Grandson