Publié le 21 novembre 2024

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Ce matin-là, au réveil, Thomas ouvrit les yeux sur un monde qu’il n’avait pas connu depuis longtemps. Une étrange paix l’habitait, après des semaines d’angoisse et de doute. La veille, il l’avait vu et même touché : Jésus était vivant. De nouveau. Comme il l’avait annoncé.

Homme de son époque, le disciple surnommé “le jumeau,” devenu célèbre comme “l’incrédule,” trouvait la résurrection de Jésus totalement absurde. Ni la nature ni sa théologie ne la rendaient plausible. On imagine parfois que les disciples, submergés par leur chagrin, auraient cru à des visions ou se seraient persuadés eux-mêmes de la résurrection. Mais cela méconnaît leur culture : la résurrection individuelle était inconcevable pour eux. Croire en un tel événement était plus difficile pour eux que pour nous aujourd’hui. Il aurait fallu des preuves solides, non seulement pour concevoir une telle idée, mais surtout pour accepter de croire l’impossible. La foi des disciples ne se basait pas sur des textes sacrés et leur interprétation, mais sur un événement suffisamment déroutant pour qu’il suffise en lui seul à tout changer. 

Pour nous aussi c’est le cas selon l’apôtre Paul, qui écrit : “Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est inutile” (1 Co 15,17)  Selon lui, la base de notre foi n’est pas un texte religieux ni un récit inspirant, mais cet événement gravé dans l’histoire. De cet événement naît la passion compréhensible des premiers chrétiens pour le discours et les actes de Jésus : si quelqu’un prédit qu’il va mourir et ressusciter trois jours après – et que c’est ce qui se passe vraiment – alors cet homme mérite qu’on s’arrête sur son message, ne pensez-vous pas ?

 

Thomas Keller, pasteur de La Paroisse de Grandson

Pensée du jour

4e dimanche de l’Avent (Luc 1,57–66)

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