Dans la Bible, la compassion annonce toujours un miracle...

publié le jeudi 14 décembre 2023

Bientôt nous fêterons Noël : la naissance d’un enfant, l’émerveillement devant un nourrisson. Émerveillement aidé par nos belles traditions ! Nos enfants trépignent d’impatience pendant que parents et grands-parents cherchent partout le bon cadeau à offrir, celui qui fera mouche et suscitera une joie communicative chez l’enfant tant aimé.

Il parait que l’humain a cette capacité extraordinaire de pouvoir être heureux et malheureux à la fois. C’est certainement le cas quand, confortablement installé devant son sapin illuminé et entendant ses enfants vaquer à leurs occupations, un père ici, voit sur son téléphone des images d’enfants là-bas. Là-bas où les enfants souffrent de la guerre. Là-bas où ils ont le regard hagard de ceux qui ont vu la fin de l’humanité.

Que faire ? Faire défiler l’écran jusqu’à une image plus joyeuse, une recette de Noël bien filmée, un shot de dopamine ! Contempler les beaux objets proposés à la vente, se demander si on osera dépenser tant, imaginer la joie d’offrir, un peu d’adrénaline. Contempler les belles promesses entendues à l’Eglise, les prières et les bougies autour de la couronne qui s’allument semaine après semaine, une dose de mélatonine ?

Les manières d’étouffer en nous les émotions désagréables ne manquent pas ! Nous sommes même devenus experts en diversion. Mais le coin du sapin peut aussi devenir un lieu de compassion. Il y a du bon dans le fait de souffrir avec ceux qui souffrent, c’est ce qui nous rend humains. Il y a du bon aussi dans le fait de réaliser ce qui nous fait souffrir personnellement.

L’enfant qui est né il y a 2000 ans n’était pas obligé de naître. Contrairement à tous les autres, il l’a choisi. Contrairement à nous, il savait qu’il rejoignait un monde en souffrance et il savait qu’il signait pour une vie comprenant son lot de terribles douleurs. Si Dieu a rejoint ce monde, c’est par compassion. Magnifique compassion ! Dans la Bible, la compassion annonce toujours un miracle. Aimons, souffrons, et veillons : la guérison profonde que ce Dieu offre au monde est déjà à l'œuvre.

Thomas Keller, pasteur de La Paroisse de Grandson

Pensée du jour

4e dimanche de l’Avent (Luc 1,57–66)

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