Chères paroissiennes, chers paroissiens, chères et chers membres de nos autorités ecclésiastiques et communales, chers autres participantes et participants, cher Sandro, Au nom du Conseil paroissial et à l’occasion de ce culte d’adieu, je tiens à adresser quelques mots à Sandro dont le ministère au sein de notre paroisse se terminera fin août après 12 années passées avec nous. Sachant que pour Sandro, la musique est partie intégrante des célébrations et de sa spiritualité, cet élément va tinter le reste de mon propos.

Sandro, tu nous as rejoints en 2012, sans tambour ni trompette, en jouant tout d’abord sur deux registres, partageant ton temps entre notre paroisse et celle du Pied du Jura. Puis tu as fait partie à plein temps du trio ministériel de notre groupe en lui apportant ton swing, ta créativité, ainsi que ton répertoire, ayant déjà fait tes gammes au cours de ministères antérieurs.

Tu as évité le piège du départ en fanfare, commençant piano par prendre la mesure de ta fonction, pour aller rapidement crescendo, tout en te mettant au diapason.

Au cours de ces 12 ans chez nous, tu as joué en harmonie avec Michel Noverraz, Pierre Vuille, Nadine Huber, Renaud Rindlisbacher, Doris Walgenwitz, Claude Demissy et Olivier Rosselet, et avec près d’une vingtaine de conseillers paroissiaux. Tu t’es appliqué à éviter, voire à corriger les éventuelles dissonances. Tu as orchestré le suivi pastoral des villages de Chigny, Denens, Tolochenaz, Vaux et Vufflens. Tu as dirigé, sans mener à la baguette, les dicastères du Catéchisme, de l’Information, de Terre Nouvelle, de la représentation de notre paroisse au niveau de la Région, et plus récemment de l’animation des organistes et du groupe visiteurs-visiteuses.

Tu as interprété des centaines de cultes, tu connais la musique, mais tu leur as imprimé ton style vivace, avec des célébrations réglées comme du papier à musique, des sermons bien composés et des demandes musicales de cantiques pouvant surprendre quelques fois nos organistes.

Esprit créatif et homme d’action, tu mets beaucoup de chœur à l’ouvrage et tu as su conduire en chef d’orchestre bien des projets. Des projets non seulement dans le style classique que tu affectionnes, comme les concerts spirituels ou l’invitation de cantatrices, mais aussi dans la variété que ce soit pour les fêtes paroissiales, le Denens Gospel, les repas EPP ou encore les réflexions sur les cultes et les lieux d’église.

Désireux de soigner les relations, et ayant plus d’une corde à ton archet, tu as développé, avec Alain, les moyens de communication, délaissant le tam-tam et le bouche à oreille, pour la lettre de nouvelles, les messages dominicaux par WhatsApp et le Tout-ménage. Sur cette même longueur d’ondes, tu as créé ou entretenu des liens avec notre paroisse sœur du Pied du Jura, et par le biais des Noëls villageois, de Vaux- prie, de Tolochenaz-solidaire, puis de la Vie d’ici.

Homme de contact, tu évites la partition, la cacophonie et les mal embouchés, et tu aspires à l’utopie de l’accord parfait. Ainsi, les rares fausses notes, pouvant survenir dans les relations avec autrui, font vibrer ta corde sensible et te donnes le blues.

Ton ministère a été entrecoupé de deux silences : le premier dû à la même maladie que notre ténor du tennis suisse, avec quintes de toux à la clé qui t’ont mis au sol et dont tu as eu peine à te relever. Le deuxième par la prise d’un interlude sabbatique ayant suscité à ton retour quelques messes basses, ce qui est un comble pour des protestants !

Dans nos séances de Conseil ou de Bureau du Conseil, tu es très participatif et donnes de la voix, et si tu as une batterie de questions, tu as aussi la clé de sol-utions. Nous accordons bien nos violons et nos débats ne sont pas des luths. Même quand nos séances finissent cithare, tu te portes malgré tout volontaire pour prendre des notes.

Jamais à court d’idées, tu vas parfois plus vite que la musique et tu timbales (euh t’emballes), et il faut alors mettre un bémol à ton enthousiasme ou à tes propositions. Cependant, si ton énergie fait de toi un battant, je n’ai jamais eu à te sonner les cloches, ni à hausser le ton, car tu ne dépasses pas la mesure. En cas de critique, tu ne fais pas la sourde oreille, ni le gros do(s), ni tout un tralala. Tu n’aimes pas en rester là avec des « si », mais plutôt avec des « comment ».

Sans être un virtuose, tes connaissances informatiques sont hors de ma portée, et tu as grandement contribué à la structuration et à l’accès aux documents paroissiaux sous disques digitaux. N’aimant pas improviser, et soucieux de parachever ton œuvre, tu t’es lancé ces derniers mois dans la composition de vade-mecum pour mettre en musique par écrit le fonctionnement de notre paroisse.

En guise de postlude, mentionnons enfin ton engagement à la Région, où, sans bénéficier de piston, tu as agi en coulisses et avec ton efficacité de métronome, tout en donnant le la en tant que coordinateur.

Pour résumer, ton parcours à SLV n’a pas été une ballade en adagio, mais un concerto au rythme soutenu en allegro. Avec quasiment aucun couac ou ani-croche, tu peux t’en aller le chœur léger, car ta pastorale est loin d’être une symphonie inachevée.

Cher Sandro, pour ton apport et ton engagement à notre vie paroissiale et pour ta personnalité enthousiaste, sensible et de bonne composition, je te dis, au nom de mes collègues du Conseil, toute notre reconnaissance, nos remerciements et notre amitié fraternelle.

Sandro, tu vas mettre un point d’orgue à ton ministère dans l’ensemble paroissial de SLV et ses tonalités lémaniques, pour changer de tessiture et rejoindre Pâquier-Donneloye et ses accents nord-vaudois.

Sachant ce changement à ta portée et dans tes cordes, nous te souhaitons de garder le tempo et beaucoup de plaisir à jouer cette nouvelle partition dans le récital de ta carrière.

En guise d’au revoir et de merci, la paroisse t’offre, non pas une sérénade (je chante comme une casserole), mais une œuvre de la peintre Bernadette Lopez figurant le sermon sur la montagne, qui drainait à son époque une foule à faire pâlir le festival Paléo.

Inutile de dire que c’est avec un trémolo dans la voix, quelques soupirs et les guitares en coton que nous prenons congé de toi, Sandro, et que la paroisse te dit à l’unisson. Attention j’ai besoin de vous toutes et tous : M..E..R.. C.. I.., merci, merci, merci !

Un dernier mot, vous êtes invités à une verrée à la salle communale de Denens et il y aura sûrement des flûtes, et peut-être même les de la Harpe !
Je vous remercie de votre attention.
Au nom du Conseil : Daniel Wanner

Pensée du jour

Et leurs cris l'emportèrent. Pilate décida de leur accorder ce qu'ils demandaient. (Luc 23,13-25 "v. 23c-24")

Lire la suite Proposé par : Pain de ce jour