Actif dans la Région La Côte, Etienne Dollfus veille depuis plusieurs mois à la bonne marche de la Région en tant que coordinateur. Il a accepté de répondre à nos questions.
Qui est Etienne Dollfus ?
Un enfant de Dieu, émerveillé par ce qui n’a pas de prix : la beauté des lieux, des êtres vivants et particulièrement des personnes.
Pour qu’on puisse mieux me situer, je dois peut-être dire que j’ai 63 ans, que je suis marié à Mireille Reymond Dollfus, que j’ai quatre enfants et trois petits-enfants, qui tous me donnent beaucoup de joie.
D’où viens-tu ?
J’ai grandi près de Lyon, à la route de Genève, puis en région parisienne avant d’arriver en Suisse à 16 ans. J'ai vécu à Genève pendant des années, puis à Berne un peu. Mais quand je demande une attestation de domicile à ma commune, il est marqué que je suis arrivé du Burkina Faso, où nous avons vécu une magnifique expérience de plusieurs années. Et je ne peux oublier nos années à Madagascar, qui nous ont profondément marqués.
Que signifie pour toi être chrétien ?
Entre autres, une grâce et des liens. C’est d’abord un cadeau qui me libère (de la culpabilité, des conventions) et m’invite à être une meilleure version de moi-même. Et c’est des liens d’amitié et de partage avec une multitude de personnes, ici, autour de moi et dans les différent coins de la terre où j’ai pu me rendre.
Quelle est ta relation à Dieu ?
Je ressens d’abord sa sainteté («que ton nom soit sanctifié») : Il est d’abord le tout-autre, si différent que je ne peux l'appréhender par moi-même. Mais de cette sainteté, je sais qu’Il a choisi d’offrir sa grâce aux humains. A partir de là, je ne cesse de découvrir l’ampleur et la profondeur de ce qu’il m’offre.
Par gratitude pour la générosité de Dieu, j’ai envie de montrer des signes du Royaume auquel Il nous appelle, avec des gestes du quotidien qui cherchent à manifester l’accueil de chacun quel qu’il soit, le souci constant que les plus faibles aient assez pour vivre, la capacité à faire des différences entre nous une richesse et l’offre d’un cadre qui apporte assez de sécurité pour que chacun puisse être soi-même sans crainte du jugement. Bien sûr, c’est une direction vers laquelle je trouve que nous devrions tendre et dont je sais que je suis loin. Et j’ai besoin des autres pour avancer sur ce chemin.
Comment as-tu découvert la Foi ?
Au départ, dans le «paquet» de mon éducation. Puis j’ai fait mon propre chemin, qui fait que je découvre encore, avec surprise, souvent de la joie et une dose d’humour, ce qu’est la foi, pour moi et pour mes contemporains.
As-tu toujours été croyant?
Bonne question! Avec des hauts et des bas, en tout cas!
Y a-t-il eu un moment particulier dans ta vie qui t'a mis ou a mis ta foi à l'épreuve?
Oui. Là aussi, il y a eu des moments où l'épreuve a été nettement plus marquée que d'autres.
Y a-t-il un moment dans ta vie qui a renforcé ta Foi ?
Oui, sinon je n’en serais pas là où je suis. De là à les identifier clairement…
Que signifie pour vous être coordinateur?
La responsabilité d’accompagner plusieurs équipes de gens, professionnels et bénévoles, qui tentent de poser des signes du Royaume de Dieu dans notre région, ces gestes du quotidien que j’évoquais plus haut, faits d’accueil, de justice et d’attention à ce que celui qui est différent nous apporte. Cela me demande de veiller à apporter à chacune et chacun l’attention et des conditions de travail qui permette que nous soyons des poseurs de ces signes.
La joie d’être si bien accueilli par ces équipes et de vivre de l’intérieur toutes les questions que pose la vie d’une église comme la nôtre, avec une bonne sécurité matérielle, mais une profonde recherche sur le sens de son action et de son discours.
Le désir de participer à cette recherche, d’apporter quelques capacités, quelques idées, et de porter un esprit de collaboration et d’attention à l’autre, même très différent. J’espère mettre de l’huile dans les rouages et faire en sorte que chacune et chacun se sente dans des conditions où il peut concrètement donner le meilleur de lui-même.
Que souhaites-tu apporter dans la région La Côte ?
Je viens de le dire, c’est une écoute et une attention aux conditions pratiques de travail en particulier, qui permette à chacun de donner le meilleur de lui-même.
Que ressens-tu lorsque tu vas au culte ?
La faim d’entendre une parole, écho du Tout-Autre, qui me bouscule et m’interpelle et me pousse à progresser dans ce que je suis et fais.
Que représente Noël pour toi?
Un événement par excellence. Quelque chose qui advient, qui se passe à un moment bien précis. A la fois attendu depuis «plus de quatre mille ans» et tout à fait inattendu, parce que surprenant.
Une intervention de Dieu dans l’histoire qui nous prend de court et qui change la donne, alors même qu’elle se passe dans une modestie et une discrétion très grandes.
Que représente Pâques pour toi?
Le passage. Le passage de la torture et de la mort à la vie en plénitude. Quelque chose qui me dépasse, de difficile à appréhender mais qui fonde mon espérance, qui fait que je reçois la phrase de Jésus «je serai avec vous tous les jours» comme une assurance au quotidien.