Vous trouverez ici des articles relatant les activités passées de la paroisse ou les "Chroniques malhabiles d'un diacre de campagne" publiées chaque mois dans le journal "Réformés".

Le Temple de La Sarraz possède beaucoup d’atouts. Outre son architecture originale, ses peintures intérieures vives (contrastant avec nombre de nos Temples aux fresques moyenâgeuses laissées en ruine) et la chapelle du Jaquemart attenante, nous avons la chance de bénéficier d’un parvis sous forme de petite place, dominant sur la rue principale et bien placée au centre de la ville.

Cette petite place offre l’avantage de pouvoir accueillir diverses animations, paroissiales, associatives, culturelles, de saisons, etc. Le samedi 27 mai, l’association Jardin Richesse y a ainsi organisé des activités dans le cadre de la Fête de la Nature. Animations destinées aux familles et enfants, axées sur l’importance de la biodiversité. Planter des fleurs dans des pots à emporter, trois représentations de spectacle, atelier-jeu, bref, une belle journée de printemps dans ce cadre privilégié.

Il faut savoir également que tous les jours de semaine, grâce à la magnifique boutique-café voisine «Little Cabbage» et à son responsable Alexandre Minuz, des chaises et des tables sont installées sur ledit parvis et mises à disposition du public. Chacun peut ainsi profiter à son aise du lieu, y pique-niquer et aller chercher un bon café ou une boisson autre au «Little Cabbage».

En outre, le Temple étant ouvert en journée, vous pouvez y effectuer une petite visite de fraîcheur, vous y recueillir, et même y écouter parfois un peu de musique. Si vous le contactez au préalable, le diacre de la paroisse pourra même vous faire visiter la chapelle attenante du Jaquemart, avec le mausolée très particulier de François 1er de La Sarra(z).

En quittant la place du parvis, ne craignez pas le pilori du coin de la maison d’en face, avec ses menottes moyenâgeuses… le lieu n’a pas servi depuis quelques années !

Alors que vous soyez pèlerins, voyageurs de passage, habitants de la région ou travailleurs locaux, n’hésitez pas à profiter d’un moment de pause bienfaisant ou vous pourrez vous asseoir même sans consommer (ce qui est rare), prendre le soleil ou rester à l’ombre des arbres. Ce lieu est pour vous. Bel été à toutes et à tous.

Bernard Gobalet, diacre

Samedi 29 avril, branle-bas de combat dans la paroisse, le Conseil paroissial renforcé se mobilise à Chevilly pour l’organisation de son premier repas biblique. Le concept est simple : tenter de reconstituer un festin de l’Ancien Testament (en l’occurrence un banquet de Samson et Dalila) et raconter l’histoire entre le service des plats.

Le plus difficile, bien sûr, fut de dénicher une équipe de cuisine bénévole capable de relever le défi. Une fois cela fait, le projet a pu être lancé et annoncé par le biais de notre journal paroissial ainsi que par le site web. Restait l’inconnue de savoir comment une telle proposition serait reçue par les paroissiens, on sait combien il peut-être difficile de proposer de nouvelles manifestations dans une période après-Covid où les agendas sont déjà très chargés. Mais les paroissiens, magnifiques, ont été au rendez-vous, et la petite cinquantaine de places disponibles fut rapidement réservée.

Au menu : sardines grillées sauce à l’ail, magrets de canards à la sauce au vin et au miel, salade verte et câpres en vinaigrette moutardée, mousse aux fruits de la Passion et à la pêche, et pour terminer, remplaçant nos thés et cafés modernes, une boisson au lait, aux œuf, au miel et à la cannelle, servie tiède. Symbole de différence entre deux époques ? La boisson au lait dispose de vertus apaisantes, favorables au sommeil, alors que nos thés et cafés sont des excitants… Le tout fut arrosé d’un «Mount Hermon Indigo», vin importé d’Israël, provenant des vignes du mont Hermon.

L’équipe de cuisine releva tous les défis : présentation, goût, cuissons, service, etc., aucune fausse note à relever, un immense bravo à toutes et tous.

Entre les plats, histoire d’animer un peu ce début de soirée, le soussigné se livra à une tentative de narration de l’histoire, à sa manière et bien pourvue en vaudoiseries. Le mode humour était bien sûr de rigueur. Humour qui permit quand même de relever que le statut de la femme n’était pas forcément très enviable à l’époque… et qu’il y avait un peu beaucoup de morts dans cette histoire. Mais comme il a été dit : autre temps, autres mœurs ! Un très grand merci à la municipalité de Chevilly pour la mise à disposition de la magnifique salle communale et rendez-vous au prochain repas biblique ?

Après des années «covidiennes» décidément bien compliquées, nos paroisses se réinstallent dans leurs traditions locales avec plaisir et convivialité. C’est ce qui s’est passé dimanche 26 mars à Eclépens.

Après un culte court d’environ 30 minutes, le ministre officiant s’est tenu à la sortie afin de saluer les paroissiens qui ne désiraient pas rester pour l’assemblée paroissiale de printemps… en vain, car toutes et tous sont restés ! Beau signe d’intérêt et de vitalité de la part des paroissiens.

Tous les points de l’ordre du jour ont été passé en revue dans un esprit de bonne entente et d’optimisme au sujet des activités et de la vie en général de la paroisse. L’inquiétude se situerait plutôt en la capacité de l’EERV de fournir des ministres… Président de l’assemblée, vice-président du Conseil, rapporteurs, délégués, ministre, chacun apporta sa pierre au bon déroulement de la séance. C’est à midi pile que le président annonça la clôture de l’assemblée.

Les paroissiens furent invités à quitter l’église pour se rendre au petit local voisin afin de déguster la soupe de Carême… ou plutôt les soupes de Carême, car ce ne sont pas moins de trois soupes différentes, aussi bonnes les unes que les autres, qui étaient proposées à la dégustation. Pain frais, magnifique plateau de fromages et un bon verre de vin accompagnèrent nos potions magiques paroissiales. Rendez-vous pris pour la fondue de l’assemblée d’automne !

Il s’agit bien sûr d’un petit reflet de la vie d’une paroisse, mais il a représenté un moment de communauté plein de chaleur et d’amitié, dans un monde de plus en plus voué à l’individualité. Autour de la soupe, on parlait du message du culte qui en avait interpellé plusieurs, on parlait cinéma avec le responsable du ciné-club local, on se donnait des nouvelles les uns des autres, et bien sûr, avant toute chose, on remerciait Dieu en chantant pour ce repas partagé.

Tel fut ce moment, certes poussière dans l’immensité des activités des humains, mais pour ma part, je dirais plutôt : lueur ou même étincelle. Ce qui est sûr, c’est que ce jour là, une petite lumière à brillé à Eclépens !

Témoignage imaginaire.

Je me rappelle la honte que j’ai éprouvée lorsque mes soldats ont maltraité le Nazaréen. J’ai déjà présidé à des crucifixions, par mes fonctions de centurion, mais celle-ci n’a ressemblé à aucune autre. Lui, parlait de paix, d’amour, pas d’agitation, ni de rébellion. Au pied de la croix il y avait sa mère. Pauvre femme, on ne devrait jamais voir son enfant mourir. Et encore moins supplicié !

Je n’ai pas tout compris, mais à un moment, je crois qu’il a confié sa mère à un de ses disciples. Il devait beaucoup aimer le Nazaréen, celui-là, le seul qui ne se soit pas caché. Après, il a été facile à suivre. Oh, je ne lui voulais aucun mal, mais il fallait que je sache. Arrivé devant la maison qui leur servait de refuge, j’ai eu la stupéfaction d’y voir un ancien collègue qui montait la garde. Je me suis approché de lui, il m’a reconnu et m’a confié qu’après que le Nazaréen eut guérit miraculeusement son serviteur, il était devenu un disciple. Mon ami centurion avait alors compris que Jésus était venu pour tous les humains, Juifs comme non-Juifs. Qu’il était Dieu venu sur terre, pour apporter le pardon à toute l’humanité et qu’il nous laissait ce commandement : aimez-vous les uns les autres.

Je suis alors rentré chez moi, bouleversé et porteur d’une folle espérance : s’il revenait, cela voudrait dire que certainement, à moi aussi, il pourra me pardonner !

Témoignage imaginaire.

Je me rappelle la honte que j’ai éprouvée lorsque mes soldats ont maltraité le Nazaréen. J’ai déjà présidé à des crucifixions, par mes fonctions de centurion, mais celle-ci n’a ressemblé à aucune autre. Lui, parlait de paix, d’amour, pas d’agitation, ni de rébellion. Au pied de la croix il y avait sa mère. Pauvre femme, on ne devrait jamais voir son enfant mourir. Et encore moins supplicié !

Je n’ai pas tout compris, mais à un moment, je crois qu’il a confié sa mère à un de ses disciples. Il devait beaucoup aimer le Nazaréen, celui-là, le seul qui ne se soit pas caché. Après, il a été facile à suivre. Oh, je ne lui voulais aucun mal, mais il fallait que je sache. Arrivé devant la maison qui leur servait de refuge, j’ai eu la stupéfaction d’y voir un ancien collègue qui montait la garde. Je me suis approché de lui, il m’a reconnu et m’a confié qu’après que le Nazaréen eut guérit miraculeusement son serviteur, il était devenu un disciple. Mon ami centurion avait alors compris que Jésus était venu pour tous les humains, Juifs comme non-Juifs. Qu’il était Dieu venu sur terre, pour apporter le pardon à toute l’humanité et qu’il nous laissait ce commandement : aimez-vous les uns les autres.

Je suis alors rentré chez moi, bouleversé et porteur d’une folle espérance : s’il revenait, cela voudrait dire que certainement, à moi aussi, il pourra me pardonner !

Archéologie dans la Paroisse.

«Au vainqueur je donnerai de la manne cachée et un caillou blanc ; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît sinon celui qui le reçoit.» (Ap.2:17).

Dans l’antiquité, lorsqu’il y avait un procès, le jury disposait de 2 cailloux : un blanc (innocent) et un noir (coupable). Pour libérer un esclave, son ancien maître lui remettait un caillou blanc. Lorsqu’un noble invitait quelqu’un à sa table, il lui remettait un caillou blanc gravé à son nom en signe d’accueil. Le conte du Petit Poucet parle de cailloux blancs semé le long de la route afin de retrouver son chemin. Repère. Lorsque nous avons vécu un événement qui marque inoubliablement notre parcours de vie, nous disons : «Cette journée est à marquer d’une pierre blanche.» Mémoire. Références tirées du livre de Thierry Lenoir : «40 petits cailloux».

Je m’intéresse, dans notre belle région du Pied-du-Jura, également aux cailloux qui ont été manipulés et utilisés par les générations qui nous ont précédées sur ces terres. Ces gens ont utilisé des techniques qui nous paraissent désuètes mais qui ont été des étapes indispensables à l’évolution de notre société. Même si cette évolution peut poser problème.

Les silex, les poteries romaines et helvètes, des tuiles sur lesquelles est inscrit le nom d’une personne. Un menhir percé d’un trou de 3 cm, traversé aux équinoxes par les rayons du soleil levant.

Qui étaient ces êtres humains ? Certainement des gens comme vous et moi qui s’adaptaient à leur environnement. Mais surtout, quelles étaient leurs croyances, leur foi ? L’être humain a toujours vénéré les divinités qui lui sont supérieures et invisibles.

J’essaie de me mettre à la place de ceux qui ont fabriqué et utilisé ces objets. Ces cailloux sont des témoins des générations qui ont habité la région. Tous avaient des croyances, partie intégrante de l’ADN humain. Le mal-être de notre société est proportionnel à l’athéisme qui l’anime aujourd’hui. L’être humain, depuis la nuit des temps, recherche la spiritualité. Mais choisit-il toujours à bon escient ses sources d’inspiration ? Car avec des cailloux, on peut aussi blesser son prochain.

Charly Affolter, Ferreyres

Une formule mensuelle qui évolue.

Il y a quelques années déjà, naissaient les cultes Tous-âges dans la paroisse. Ils avaient tout d’abord la particularité, outre le fait de s’adresser principalement aux familles, de proposer une ou des interaction(s) avec l’assemblée.

Actuellement, il constitue généralement la première partie d’une rencontre de catéchisme qui va se poursuivre par un petit repas et un après-midi d’activités. Il s’agissait des catéchumènes de 9, 10 et 11ème année, avec leurs parents, puis avec le programme 2022-2023, l’invitation du culte Tous-âges s’est également adressée aux catéchumènes de 7 et 8ème année (scolaire).

Grâce à notre grand écran connecté, les cultes Tous-âges ont maintenant comme principale caractéristique l’utilisation abondante de l’image, voir de la vidéo. Par exemple, une histoire introductive sera soulignée par une série d’images correspondantes. Les lectures bibliques pourront également susciter soit une image de l’auteur ou du personnage principal (Esaïe ou Jean-Baptiste), soit des images ponctuant le récit (p.ex. Une parabole). Ensuite le message central fera également moisson d’images.

Bien entendu, toutes les paroles des chants sont projetées. En parlant des chants, il est relativement facile de sélectionner des cantiques du Alléluia adapté à un public plus jeune. Pour le message, c’est plus difficile. En effet, en utilisant un langage trop «infantile» on court le risque de voir les fidèles déserter ce type de cultes, arguant recevoir trop peu de «nourriture spirituelle». En gardant un langage des dimanches «habituels», il sera peu aisé de susciter l’intérêt des plus jeunes.

D’autres Eglises ont résolu la question en célébrant deux temps différents (jeunes et adultes) dans deux lieux différents (quoique proches). Pour cela, il faut des bénévoles d’une part et préparer deux célébrations au lieu d’une d’autre part. N’ayant pas encore trouvé la formule idéale pour tous, nos cultes Tous-âges continuent à évoluer et les ministres ainsi que le Conseil paroissial restent toujours ouverts à toute proposition, dans un seul but : le bien et la satisfaction de tous.

En cette sombre mais belle nuit de décembre, un enfant, rentrant tardivement chez lui, rencontra le Père Noël. L’enfant en restait songeur, car il avait atteint un âge où ses parents lui avaient avoué que le personnage n’existait pas, et que c’était eux qui déposaient les cadeaux la nuit de Noël.

- Tu ne peux pas être le Père Noël, car je sais qu’il n’existe pas, déclama l’enfant.

- Eh bien ce n’est pas parce que tu dis que je n’existe pas que je vais disparaître pour autant.

- Alors tu es vraiment le Père Noël ?

- Oui, même si les humains ont fait de moi un personnage commercial et s’ils ont oublié que j’étais le quatrième roi-mage, celui venu du Nord, qu’une tempête empêcha d’aller adorer l’enfant-roi il y a 2’000 ans !

- Tu parles de Jésus ?

- Oui mon enfant, et pour me consoler de ne pas avoir pu apporter mes cadeaux, Dieu me charge, à chaque Noël, de les apporter à tous les enfants de la terre.

- Mais alors, ou est ton traîneau et tes rennes ? Et pourquoi tu ne viens pas la journée, que tout le monde te voie ?

- Et bien parce que les parkings sont payants jusqu’à 18h, et le Père Noël n’a pas d’argent.

- Mais tu ne passes pas par les toits ?

- Plus personne n’a de cheminée praticable, tout le monde est raccordé au gaz, au mazout ou autre.

- Mais alors comment tu fais pour les cadeaux ?

- Je vais te dire la vérité, de toute façon, je ne sais pas dire autre chose, alors… Écoute bien. Depuis quelques décennies maintenant, la mission du Père Noël n’est plus possible. Entre l’augmentation de la circulation, la disparition des cheminées, les sommations reçues pour immatriculer mon traîneau, les routes aériennes encombrées, les difficultés pour trouver du fourrage pour les rennes et le formulaire POCAMA... la livraison des cadeaux aux enfants n’est plus possible. Ce sont donc bien tes parents qui t’offrent tes cadeaux.

- Ah ben ça, mais tu fais quoi alors si tu ne distribues plus les cadeaux ?

- Oh j’ai une nouvelle mission maintenant. Chaque année, je dois trouver un enfant et lui expliquer que les cadeaux qu’il va recevoir servent à se rappeler ceux qui était destinés à l’enfant Jésus, qui l’aime et l’accompagnera toute sa vie s’il le veut.

Il y a bien des années de cela, dans le cadre d’une formation obligatoire, je me retrouve dans un couvent de bonnes sœurs pour une semaine de silence !

Pas convaincu mais n’ayant pas trop le choix, je me suis dis qu’il y avait certainement quelque chose d’intéressant à vivre. Cela dit, en compagnie d’un collègue pasteur avec lequel j’aimais bien babiller d’ordinaire, nous avons vite réalisé que le silence était certainement une excellente chose, mais que, en bons protestants que nous étions, il s’agissait de ne pas abuser des bonnes choses.

Un soir, à la nuit tombée, nous décidâmes donc d’aller écluser quelques bières dans un endroit discret. A l’entrée du bâtiment principal, il y avait un petit salon, fort accueillant, et après nous être dit que tout le monde était certainement couché, nous avons convenu que nous ne risquions rien à nous y installer.

Las, il ne s’écoula pas 15 minutes avant que la grande porte ne s’ouvrit, laissant le passage à deux curés, de noir vêtus, et suivis d’une vingtaine d’enfants ; sans doute le retour d’une longue journée pour un camp de jeunes catholiques. Évidemment, la paire de pères pairs est tombée sur nous et nous a demandé ce que nous faisions là à cette heure-ci !? C’est un peu gênés que nous leur avons confessé que nous étions des ministres protestants en semaine de silence…

Les curés ont scruté notre installation, sans trop savoir qu’en penser. Et c’est alors que le plus âgé des deux nous lance : «Vous nous laissez 10 minutes pour coucher les enfants et on vient vous rejoindre ?» C’est avec plaisir que nous avons accepté cette proposition et 10 minutes plus tard, nous nous retrouvions à quatre, partageant bières, chips et saucisson dans un joyeux élan de spontanéité oecuménique ! Depuis ce jour, je suis resté un fervent partisan de l’oecuménisme.

Bernard Gobalet, diacre.

Pour les raisons de sécurité (dépradations, etc.) bien connues malheureusement de nos paroisses, beaucoup de nos temples doivent rester fermés. Durant les beaux jours, à La Sarraz, nous tentons de ré-ouvrir en journée, en installant également quelques chaises et tables sur le parvis. Il est donc possible de lier le plaisir de boire un café ou autre à la découverte d’un lieu de culte assez particulier de par son style architectural peu commun. De plus, le lieu étant souvent utilisé à des fins de répétitions musicales (orgue, flûte, piano…) il est fort possible que votre visite soit agrémenté par quelques prestations de ce type.

Tout cela est rendu possible par l’excellente collaboration entre la paroisse réformée et «Little Cabbage», une magnifique boutique cadeau en face du temple, qui tient également une petite cafétéria ainsi que la terrasse du parvis. Un immense merci à Alexandre Minuz et Miroslava Stankovic Minuz, les responsables, qui se donnent sans compter pour contribuer à l’animation du centre ville.

Tout en buvant votre petit café sur la terrasse du parvis, vous pourrez même «admirer» le pilori en face, dernier lieu de supplice du canton, à côté de la magnifique fontaine de 1845. Il consiste en une espèce de menottes auxquelles on attachait les petits délinquants ainsi que les femmes adultères(!), les livrant ainsi à la vindicte populaire et au jeté de détritus.

Si vous prenez préalablement contact avec votre diacre serviteur, vous pourriez même visiter le tombeau très original de François 1er de La Sarraz, sis derrière le temple, dans la chapelle du Jacquemart. Il s’agit de l’unique mausolée vaudois, datant de la période savoyarde, muré et redécouvert par un heureux hasard et des ouvriers en 1835.

Alors voilà, n’hésitez plus, la terrasse du parvis vous attend (n’oubliez pas de commander vos boissons au Little Cabbage juste en contrebas).

Bernard Gobalet, diacre.

PARU DANS LE RÉFORMÉS DE MAI

Les 19 et 20 mars dernier, la paroisse de La Sarraz organisait, pour la première fois semble-t-il, un week-end ensemble. But de ces deux jours : profiter de la neige et des environs de Zinal, mais surtout tisser des liens, échanger et se rencontrer autrement qu’à la sortie d’un culte ou lors du catéchisme. L’objectif était également de proposer des activités aux jeunes et à leur famille. « Nos enfants grandissent et on avait vraiment envie de partager du temps avec eux et en paroisse », remarque Gabrielle Colin, l’une des organisatrices.

Samedi matin, une trentaine de personnes âgées de 7 à 55 ans - dont une bonne moitié de jeunes - prenait donc la route du val d’Anniviers, direction le Foyer La Lyrette, à Ayer, un espace accueillant les groupes et disposant d’une cuisine, de dortoirs et de quelques chambres.

Les uns ont skié, les autres ont marché ou profité du soleil : à 17h le samedi, les groupes se sont formés pour partager des jeux de société. L’apéro avalé, une personne par famille s’est attelée au brassage de la fondue dont il n’est pas resté un gramme. « Le fait de jouer ensemble, puis de cuisiner et ensuite de ranger ou faire la vaisselle a permis plein d’échanges, intergénérationnels notamment, se réjouit la pasteure Réka Luczki. Mes enfants âgés de 7 et 9 ans ont particulièrement aimé les jeux. » Comme celui du « Je n’ai jamais… » qui a permis au groupe de découvrir des talents : qui eut cru que le plus âgé de l’équipe était celui qui pratiquait le plus d’activités extrêmes ?

Au réveil, un temps de méditation a permis aux participants de prier et chanter ensemble avant de déjeuner : pain frais et tresses de la boulangerie de Grimentz et confitures maison de quelques mamans. Au final, jeunes et parents étaient ravis de cette parenthèse ensoleillée.

« Sans doute faudrait-il, à l’avenir, choisir une activité plus démocratique que le ski qui n’est pas à la portée de toutes les bourses et devient difficilement compatible avec les réalités climatiques actuelles », tempère Rebekah Della Casa, Conseillère de paroisse. Qui vivra verra, mais le ton est donné : la paroisse de La Sarraz se réjouit déjà d’organiser une nouvelle sortie.

Sylviane Pittet

PARU DANS LE RÉFORMÉS D'AVRIL 2022

Avant la période Covid, tous les 4-5 ans, j’avais à coeur d’effectuer un «pèlerinage» dans un haut-lieu du protestantisme en France, durant mes vacances d’été. Cette année-là, j’avais jeté mon dévolu sur la maison natale de Pierre et Marie Durand, au Bouschet-de-Pranles. Frère et sœur martyrs, lui pasteur supplicié et elle protestante enfermée pendant 38 années dans la Tour de Constance à Aigues-Mortes (photo).

Après cette très intéressante visite dans une maison remarquablement conservée et aménagée en musée, j’arrive à l’inévitable boutique, où je passe souvent autant de temps que dans le musée lui-même. Comme il y avait peu de monde, le vieux gardien qui tenait la caisse noue le dialogue avec moi et poursuit la conversation en me racontant l’histoire suivante.

Il y a quelques années de cela, une religieuse catholique, en tenue de bonne sœur, est venue voir le musée. Au sortir de sa visite, le gardien voit avancer vers lui la visiteuse en question, bouleversée, en larmes, qui tremblait d’émotions. Très inquiet, notre gardien se dirige rapidement vers elle, la soutient et lui demande qu’est-ce qu’il se passe, fait-elle un malaise, peut-il faire quelque chose ?

La vieille religieuse catholique regarde alors le vieux guide protestant dans les yeux et lui dit, avec une infinie tristesse : « Mais comment avons-nous pu vous faire cela ? » Toute sa vie durant, jamais, on ne lui avait parlé des persécutions que les protestants avaient subi en France depuis la Révocation de l’Edit de Nantes. La visite de ce musée, totalement due au hasard, lui avait ouvert les yeux sur un drame qu’on lui avait complètement caché sa vie durant.

Comprenant tout ce qui devait alors se bousculer dans la tête de la religieuse, le guide sentit à son tour l’émotion l’envahir. Sans plus de mots, qui auraient été inutiles, ils se tombèrent alors dans les bras, versant ensemble leurs larmes, symbolisant ainsi une merveilleuse quoique anonyme réconciliation dans le pardon demandé et accordé.

PARU DANS LE "RÉFORMÉS" DE MARS 2022

John Capt (1877-1932) et Charlotte née Droz donnèrent naissance à La Vallée à trois garçons : Edouard, Gaston et Marcel. Edouard émigra à Casablanca où il fonda une fabrique de meubles, Marcel partit à Sospel, près de Nice, où il s’établit comme coiffeur et Gaston resta en Suisse, maréchal-ferrant de son état ; c’était mon grand-père maternel.

Mais revenons à Marcel, mon grand-oncle, qui s’établit donc dans le sud de la France, où il prit femme et fonda une famille. Il y coula des jours heureux, s’y fit de nombreux amis, dont un assez particulier pour un Combier bien protestant : le curé du village ! Et oui, une surprenante et profonde amitié lia les deux hommes pourtant si différents.

En 1975, sentant sa fin arriver, Marcel fit venir le curé. Il ne demanda pas les derniers sacrements (il eut fallu pour cela qu’il se fût converti), mais comme il n’y avait pas de pasteur dans la région d’une part et qu’il tenait son ami curé en très haute estime d’autre part, il insista pour que ce fut lui qui présida son service funèbre.

Le curé accepta, quelque peu embarrassé car il était tenu à des règles liturgiques inapplicables en la circonstance, et mon grand-père rendit son dernier soupir apaisé et entouré de l’amour des siens.

Comme l’estime entre les deux amis était réciproque, le curé prit très à coeur les dernières volontés de son ami Marcel. Après réflexion, il chercha à contacter un pasteur afin de lui demander l’envoi de toutes les informations nécessaires à une liturgie protestante de service funèbre. Ce fut fait et le jour de la cérémonie, le curé rendit un dernier hommage à son vieil ami parpaillot en lui offrant un service religieux protestant.

Je n’ai jamais connu ce curé, et très peu mon grand-oncle, mais j’aime cette histoire que ma famille m’a racontée, car c’est une belle histoire d’amour fraternel, au-delà de différences qui pesaient pourtant beaucoup à l’époque.

PARU DANS LE "RÉFORMÉS" DE FÉVRIER 2022

Après quinze ans d’essais aussi infructueux les uns que les autres et des dizaines de milliers de francs engloutis en vain par la Commune, il semble que la sonorisation de l’immense temple de Duredon atteigne enfin un niveau acceptable. Même si un paroissien se plaint de ne rien avoir entendu car ce n’était pas assez fort alors qu’un autre, informe que c’était trop fort pour son appareil ; le reste de l’assemblée dominicale semble relativement satisfait.

Ce problème étant (enfin) réglé, un autre surgit aussitôt de par la voix d’un paroissien : «Mais pourquoi donc les ministres ne montent-ils plus en chaire ?» Evidemment, si le lutrin devant le choeur avait été soigneusement équipé d’un micro fixe… personne n’avait songé remonter un jour en chaire et donc à l’équiper de sorte. Il faut dire que cette dernière, dans le Temple de Duredon, trône à plusieurs mètres de hauteur ! Heureusement, le technicien avait prévu deux micros sans fil…

Durant les trois mois qui suivent, mon collègue pasteur et moi-même montons en chaire. Même si personnellement, l’idée de trôner si haut au-dessus des paroissiens ne m’enchante pas (je n’ai pas l’esprit à dominer) mais je sens bien que cela fait plaisir à plusieurs paroissiens.

A l’issue de ce temps d’essai donc, un dimanche, je demande à l’assemblée ce qu’elle pense de tous ces cultes avec prédications «à la hauteur» ?

C’est alors que le même paroissien qui avait demandé l’utilisation de la chaire dit : «Ben j’ai chopé un terrible mal de nuque à force de vous regarder là-haut !». Inutile de dire que la période «prédications en chaire» s’arrêta net aussitôt.

Depuis ce jour, je me suis dit que ce n’était pas forcément une bonne idée de tenter de donner satisfaction immédiatement à toutes les demandes, même parfois contradictoires. Un maximum d’énergie pour des résultats parfois nuls. Alors je m’efforce plutôt de rester à l’écoute, de prendre le temps de parler, d’échanger, de privilégier le savoir-être au savoir-faire.

Bernard Gobalet, diacre.

Pensée du jour

4e dimanche de l’Avent (Luc 1,57–66)

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