Prédication du 19.01.25 (MLK day)

1 Jean 4, 11-19 : Dieu est amour

₁₁Très chers amis, si c'est ainsi que Dieu nous a aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres ! ₁₂Personne n'a jamais vu Dieu. Or, si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son amour se manifeste parfaitement en nous.

₁₃Voici comment nous savons que nous demeurons en Dieu et qu'il demeure en nous : il nous a donné son Esprit. ₁₄Et nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé son Fils pour être le sauveur du monde. ₁₅Si une personne reconnaît que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en elle et elle demeure en Dieu. ₁₆Et nous, nous savons et nous croyons que Dieu nous aime.

Dieu est amour ; celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. ₁₇Ce que vise l'amour parfait pour nous, c'est que nous soyons pleins d'assurance au jour du jugement ; nous le serons parce que notre vie dans ce monde est semblable à celle de Jésus Christ. ₁₈Il n'y a pas de crainte dans l'amour ; l'amour parfait exclut la crainte. On craint quand on attend une punition et donc, celui qui craint n'aime pas de façon parfaite. ₁₉Quant à nous, nous aimons parce que Dieu nous a aimés le premier. 

Prédication : « Antidotes de la peur » (un sermon de MLK)

Résumé: Martin Luther King Jr nous parle de son époque troublée, traversée par la peur, comme aujourd’hui. Il donne 4 antidotes de la peur : Affronter nos peurs, Être courageux, Maîtriser la peur par l'amour, Être rempli de foi en Dieu. Un amour et une foi courageux qui ont changé le monde grâce aux actions de Jésus-Christ et qui ont également soutenu le travail acharné du pasteur King malgré toutes les peurs réelles qui auraient pu l’arrêter. Saurons-nous nous en inspirer ?

 

Prédication à écouter ici.

Chères frères et sœurs en Christ,

De quoi avez-vous peur ? Peur de tomber, d’être agressé·e, peur de perdre votre emploi, peur de la guerre, de la mort, peur d’une attaque terroriste, etc. ? 

Oui, ce sont là des réalités et des inquiétudes qui peuvent nous faire peur. Martin Luther King vivait lui aussi avec des réalités qui pouvaient faire peur à la plupart des gens.  Aujourd'hui, je vais partager des parties de son sermon intitulé « Antidotes for Fear » trouvé dans le recueil La force d’aimer, une prédication principalement baséd sur 1 Jean 4,18 : ₁₈Il n'y a pas de crainte dans l'amour ; l'amour parfait exclut la crainte. On craint quand on attend une punition et donc, celui qui craint n'aime pas de façon parfaite.

MLK est une personne inspirante, je trouve, en raison de sa vision, de son courage et de son leadership dans le mouvement des droits civiques, mais aussi en raison de sa foi chrétienne qui l'a poussé à lutter pour la justice. Bien sûr, le pasteur King a dû faire face au racisme, à l'injustice raciale, ainsi qu'à la peur et à la haine de la ségrégation. Dans les années 1950, le mouvement des droits civiques prenait de l’ampleur et à mesure qu’il s'exprimait plus souvent, King commença à ressentir les effets de ses paroles publiques sur une communauté remplie de peur et de haine. À deux reprises, des bombes ont été lancées sur le porche de sa maison, sa vie était menacée. Tout cela à cause de sa couleur de peau.

Alors, quand je me mets à sa place, je me demande si le pasteur King avait peur.

Car il y avait de quoi, avoir peur. La peur aurait pu le paralyser, l’obliger à se taire. Ou bien il aurait aussi pu continuer son activité de pasteur dans une église ou de professeur dans une université, sans faire de vague. Mais la peur n’a pas arrêté cet homme de foi et de conviction. Et alors, me direz-vous, quels étaient ses antidotes contre la peur ? La peur règne toujours autour de nous et en nous, aujourd’hui encore.

Dans son sermon « Antidotes de la peur », le pasteur King commence en présentant le problème de la peur :

En ces jours de bouleversements catastrophiques et d'incertitude calamiteuse, y a-t-il un seul homme qui ne se sente abattu et troublé par une peur paralysante qui, comme un chien hargneux, s'accroche à chacun de nos pas ? Partout hommes et femmes affrontent des peurs qui prennent souvent des déguisements étranges et se cachent sous des manteaux fort divers.

Il continue en énumérant un certain nombre de craintes ; les craintes concernant notre santé physique et notre bien-être. Il évoque nos phobies, nos peurs émotionnelles et mentales, nos peurs économiques, nos peurs religieuses, la peur de la bombe atomique et la peur de la mort. Mais le pasteur King nous met également au défi de voir à quel point la peur peut être saine. Il dit ceci : 

La peur est une force puissante de création. (…) La peur de l’obscurité a conduit à la découverte du secret de l’électricité. La peur de la souffrance a conduit au progrès merveilleux de la science médicale. La peur de l'ignorance fut l'une des raisons qui ont poussé l'homme à édifier de grandes institutions d'enseignement. La peur de la guerre fut l'une des forces qui firent naître les Nations Unies. En un sens donc, la peur est normale, nécessaire et créatrice.

King explique, en utilisant les serpents comme exemple, qu'il existe des peurs normales et des peurs anormales : la peur des serpents en Amazonie est une peur normale si vous vivez en Amazonie, mais la peur des serpents dans un appartement en ville sous votre lit est anormale.  Il résume ainsi : « la peur normale nous protège : la peur anormale nous paralyse. » C’est un sacré défi pour nous de réfléchir à la façon dont nos propres peurs sont aussi parfois saines. Le pasteur King suggère alors de ne pas essayer de nous débarrasser de nos peurs, mais de les maîtriser et pour cela il nous donne ces quatre antidotes à la peur :

1. Affronter nos peurs
2. Être courageux
3. Maîtriser la peur par l'amour
4. Être rempli de foi en Dieu

I          D’abord, nous devons affronter nos peurs et nous demander pourquoi nous avons peur. Beaucoup d’entre nous ont des peurs et beaucoup d’entre nous passent des années à trouver des moyens de les fuir, plutôt que de les affronter : 

Dans une certaine mesure, cette confrontation nous donnera prise sur elles. Nous ne serons jamais guéris de la peur en la fuyant ou en la réprimant : plus nous essayons d'ignorer ou de réprimer nos frayeurs, plus nous multiplions nos conflits intérieurs. En examinant carrément et honnêtement nos peurs, nous constatons que beaucoup d'entre elles sont des résidus d'un besoin ou d'une anxiété de l'enfance. 

Ainsi, King souligne que nous ne serons jamais guéris de nos peurs par la fuite, mais que la confrontation nous donnera le pouvoir de les vaincre.

II         Le deuxième antidote est de maîtriser notre peur en faisant preuve de courage. Le courage est le pouvoir de l'esprit de surmonter la peur, un courage que le pasteur King oppose à la lâcheté :

Le courage et la lâcheté sont antithétiques. Le premier est une résolution intérieure d'aller de l'avant malgré les obstacles et les situations qui nous effrayent ; la seconde est la soumission aux circonstances. Le courage engendre une affirmation de soi constructive ; la lâcheté produit une démission de soi destructive. Le courage fait face à la peur et ainsi la maîtrise ; la lâcheté refoule la peur et ainsi est dominée par elle. Nous devons sans arrêt construire des digues de courage pour repousser les vagues de la peur. 

III        Troisièmement, la peur est maîtrisée par l’amour. Le pasteur King se tourne vers son texte de 1 Jean 4:18 : « Il n'y a pas de crainte dans l'amour ; mais l’amour parfait chasse la peur », puis il explique la force de cet amour parfait. 

Le type d'amour qui a conduit le Christ à la croix et garde Paul serein dans les flots furieux de la persécution, n'est ni mou, ni anémique, ni sentimental. Un tel amour affronte le mal sans broncher et fait preuve d'une capacité infinie « d'encaisser », comme dit notre langage populaire. Un tel amour domine le monde, ne fût-ce que du haut d'une croix grossière, dressée vers le ciel.

Ainsi il conclut cette partie en disant que cette forme d’amour, la plus élevée, pourrait changer le monde :

Y a-t-il un remède à ces peurs ennuyeuses qui troublent nos vies personnelles ? Oui, un engagement profond et permanent dans la voie de l'amour. « L'amour parfait bannit la crainte. » Haine et amertume ne peuvent jamais guérir la maladie de la peur ; seul l'amour le peut. La haine paralyse la vie ; l'amour l'harmonise. La haine assombrit la vie ; l’amour l'illumine.

IV        Le dernier antidote contre la peur est celui de la foi. King croit que c’est la foi qui nous soutiendra et nous donnera la détermination intérieure de continuer. C’est notre foi qui nous donne des ressources spirituelles supplémentaires et puissantes à utiliser dans un monde rempli de peur. Il dit ceci :

« …Une foi religieuse positive n'offre pas l'illusion que nous serons exemptés de douleur et de souffrance, et elle ne nous imprègne pas non plus de l'idée que la vie est un pseudo-drame confortable sans souci. Au contraire, cela nous inculque l’équilibre intérieur nécessaire pour faire face aux tensions, aux fardeaux et aux peurs qui surviennent inévitablement et nous assure que l’univers est digne de confiance et que Dieu est concerné. »

Affronter ses peurs – Etre courageux – Maîtriser la peur par l’amour – Etre rempli de foi en Dieu. Dieu nous guidera, comme le dit MLK :

« Au-dessus de la multiplicité des temps se tient le Dieu unique et éternel, avec la sagesse pour nous guider, la force pour nous protéger et l'amour pour nous garder. Son amour sans limites nous soutient et nous contient, comme un puissant océan contient et soutient les minuscules gouttes de chaque vague. Avec une plénitude déferlante, il se dirige toujours vers nous, cherchant à remplir les petites criques et baies de nos vies de ressources illimitées. Tout homme qui trouve cette subsistance cosmique peut parcourir les routes de la vie sans la fatigue du pessimisme et le poids des peurs morbides. »

C’est ce genre d’amour et de foi courageux et parfaits qui ont changé le monde grâce aux actions de Jésus-Christ et qui ont également soutenu le travail acharné du pasteur King malgré toutes les peurs réelles qui auraient pu l’arrêter. Que ce même amour fasse de même pour vous, chers frères et sœurs. Puissions-nous unir nos voix et nos actions pour nous pencher sur la réalité de la communauté bien-aimée et sur la plénitude du rêve de Martin Luther King, avec confiance et foi. 

Car comme il le concluait lui-même : 

« Dieu prendra soin de vous. » : cette foi transforme les tourbillons du désespoir en une brise tiède et vivifiante d'espérance. II y a une génération, on trouvait couramment sur le mur des maisons de personnes pieuses cette devise qui doit être gravée sur nos cœurs : 

La peur a frappé à la porte. 
La Foi a répondu.
Il n'y avait personne.

Amen