« La lumière brille dans l’obscurité, sauras-tu l’accueillir ? » (17.12.23)

Lecture de Jean 1,1-14: La Parole de lumière et de vie vient dans le monde

1Au commencement de toutes choses, la Parole existait ; la Parole était avec Dieu, elle était Dieu. 2Elle était donc avec Dieu au commencement. 3Tout est venu à l'existence par elle, et rien de ce qui est venu à l'existence n'est advenu sans elle. 4En elle se trouvait la vie et cette vie était la lumière pour les êtres humains. 5La lumière brille dans l'obscurité, et l'obscurité ne l'a pas arrêtée.  6Dieu envoya son messager, un homme appelé Jean. 

7Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient grâce à lui. 8Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. 9Cette lumière était la seule vraie lumière, celle qui vient dans le monde et qui éclaire tous les êtres humains.10La Parole était dans le monde et le monde est venu à l'existence par elle, et pourtant le monde ne l'a pas reconnue. 11Elle est venue dans son propre pays, mais les siens ne l'ont pas accueillie. 12Cependant, à tous ceux qui l'ont reçue et qui croient en elle, elle a permis de devenir enfants de Dieu. 
 

Prédication : « La lumière brille dans l’obscurité, sauras-tu l’accueillir ? »

Résumé : Malgré les obscurités du monde qui nous entoure, la lumière brille, celle de la Parole faite chair, cherchant à éclairer tous les être humains. Pourtant, cette bonne nouvelle de Noël est avant tout une question, pour ne pas dire un choix, qui est posée : cette lumière, le monde ne l’a pas reconnue, les siens ne l’ont pas accueillie, sauras-tu le faire ? Sauras-tu avec tes fêlures et tes charismes, en rendre témoignage, pour qu’elle brille encore davantage sur terre et fasse reculer les ténèbres ?

Ecoutez la prédication ici.

 

Chers frères et sœurs en Christ,

C’est quand la dernière fois que vous vous êtes sentis être dans les ténèbres ?

Les ténèbres… quand les plombs ont sauté, que vous n’arriviez plus à mettre la main sur votre natel-lampe de poche, qu’en galérant pour aller au tableau électrique vous avez marché sur un vieux jouet de votre fils et qu’ensuite vous avez oublié… qu’il y avait une porte ici ! Aouch !

Les ténèbres… quand vous avez reçu votre dernière facture d’électricité ? (car comme dit ce minion : quand j’étais petit, j’avais peur du noir, maintenant quand je vois ma facture d’électricité j’ai peur de la lumière)

Les ténèbres… quand vous avez eu un gros sentiment d’échec personnel, broyant du noir, et que votre belle-mère vous a lancé : « Si tu n’as jamais été une lumière, c’est parce que t’étais niais »…

Dans la littérature fantastique, le monde des ténèbres est omniprésent : il y a.. Dark Vador, du côté obscur de la force, Sauron dans le Seigneur des Anneaux, et Voldemort dans Harry Potter qui lui lance : « je pourrais te tuer, néanmoins… » ; « nez en moins ??? »

Dans notre monde à nous aussi, les ténèbres sont bien présentes. Guerres en Palestine ou en Ukraine, pour n’en nommer que deux. Le black Friday avec la folie consommatrice (« je ne sais pas ce que c’est mais c’est en solde ! »). La solitude, la dépression, le burnout, comme ici : « moi fatigué à cause de ma dépression, mais qui n’arrive pas à dormir à cause de mon anxiété ».

L’obscurité, elle est bien présente en ce mois de décembre. C’est même là où elle est littéralement la plus présente, où la nuit est la plus longue. Pour moi aussi, je dois vous le confier, cette semaine a été compliquée, pleine de ténèbres. Entre stress et inquiétudes, pas facile que ce mois de décembre si pluvieux. Pour Noël aussi peut surgir cette question : aurait-on laissé les ténèbres l’emporter en diluant le sens profond de Noël dans du consumérisme et de la surabondance ? (un temps)

L’autre jour, je me faisais cette réflexion : quand on est dans nos obscurités, quand on les sent tenaces, on est davantage sensible à la lumière. Dans mes obscurités, j’ai reçu par plusieurs d’entre vous, plusieurs petites lumières qui m’ont relevé, qui m’ont aidé à tenir bon. Comme les paroles du chant My everything que nous avons chanté tout l’heure:

You are my light that shines in the midst of darkness
Tu es ma lumière qui brille au milieu de l’obscurité
You are my help, you’re there, in times of trouble
Tu es mon aide, tu es là, dans les temps d’épreuve.

Chers frères et sœurs, je crois fermement, Noël, c’est avant tout cela : une lumière qui brille au milieu de l’obscurité. C’est ce que nous dit l’évangéliste Jean, qui vous l’avez remarqué ne parle pas de nativité, de crèche ou de bergers, non pour lui l’essentiel c’est la lumière… Celle qui brille dans l’obscurité, et, première bonne nouvelle, « l’obscurité ne l’a pas arrêtée » (1,5). Une lumière qu’on n’arrête pas facilement, donc. Mais attention, ce n’est pas n’importe quelle lumière : « Cette lumière était la seule vraie lumière, celle qui vient dans le monde et qui éclaire tous les êtres humains. » Face aux fake news de toutes sortes, aux faux-prophètes de tous bords, l’évangéliste Jean nous rappelle que seul le Christ est la vraie lumière, une Lumière avec L majuscule, celui qui donne sens à notre vie. Et deuxième bonne nouvelle, Jean souligne par deux fois son universalité, son inclusivité : « elle veut éclairer tous les êtres humains ». Pas juste les respectables. Pas juste les charitables. Pas juste ceux qui sont dans la norme. Pas juste les exclus. Tous les êtres humains. Tous. Une lumière pour tous.

La lumière de Dieu vient donc à nous. A chacun de nous. A toi aussi mon frère, A toi aussi sœur. Cette lumière est pour toi. Mais si le désir de Dieu est d’illuminer chaque cœur, chaque personne, il n’en attend pas moins une réponse de notre part. Car cette réponse, l’indique le texte, ne va pas de soi. Cette lumière, le monde ne l’a pas reconnue ! Et les siens, non plus, même les siens, ne l’ont pas accueillie ! Au fond, Dieu accepte de ne pas être accueilli. Il est comme un mendiant qui reste à la porte de ma maison, en attendant que je lui ouvre pour le laisser entrer et faire sa demeure chez moi. Oui comme le disait Samuel jeudi à la prière, nous avons le choix. Celui d’accepter de recevoir la lumière, ou pas. Celui de la reconnaître, ou pas. Celui de l’accueillir, ou pas. Un choix à faire à Noël, bien sûr, mais aussi à refaire chaque jour : est-ce qu’aujourd’hui je vais ouvrir la porte de mon cœur à la lumière véritable qu’est le Christ ?

Cette semaine j’ai été touché par ce témoignage de Benjamin Pouzin, chanteur du groupe chrétien Glorious, qui disait ceci: « Le problème de Noël, c’est quand on n’a plus de place dans notre cœur, et qu’on est comme ces hôtels fermés auxquels ont été confrontés Joseph et Marie. Le vrai enjeu de Noël, c’est d’ouvrir nos portes au Christ, d’ouvrir notre porte à Joseph et Marie en leur disant : « venez ici, j’ai un peu de place, un peu de paille… Venez ici dans mon cœur, c’est pas super propre, c’est comme une étable, c’est pas parfait, ça sent même un peu mauvais, c’est parfois bien sombre, mais je vous accueille avec joie, vous êtes les bienvenus. Et Joseph et Marie restent. Et Jésus naît ici. Le vrai mystère de Noël c’est d’avoir et de garder une place pour Jésus. »

C’est beau. Et ce n’est pas autre chose que dit Jean l’évangéliste : « La Parole est devenue un homme et il a habité parmi nous » (1,14). Dieu se fait homme en Jésus de Nazareth et il vient habiter parmi nous et en nous. Quel bouleversement pour le monde ! Et quel cadeau pour nous ! Comme le disait Maude : « c’est trop le kiff de fêter Noël en croyant en Dieu ! » 

Oui chers frères et sœurs, c’est ici le véritable sens de la bonne nouvelle de Noël : Dieu veut venir habiter dans notre vie, non pas une vie idéale d’un palace 5 étoiles, mais il vient dans cette étable bien imparfaite et pleine de ténèbres qu’est notre cœur. Le laisserons-nous entrer ?

Accueillir la lumière, donc, mais aussi la faire rayonner en lui rendant témoignage. Oui le monde a vraiment besoin de témoins pour permettre que la lumière soit manifestée, afin que la lumière fasse reculer les ténèbres (un peu à l’image de Frodon et de sa lumière d’Eärendil). Faire reculer les ténèbres, moi ? en suis-je capable ? J’aime ce verset qui nous rappelle que Jean, le Baptiste, qui a rendu témoignage à la lumière, n’était pas la lumière. Bien souvent nous disons de nous-mêmes : je ne suis pas une lumière. Et c’est ici encore une bonne nouvelle de ce texte : pour rendre témoignage à la lumière, pas besoin d’être parfait, je suis invité simplement à laisser passer la lumière de Dieu à travers moi. Heureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière ! Oui avec tout mon être, mes fragilités et mes brisures, je peux rendre témoignage à cette Lumière qui se fait homme à Noël ! Quelle bonne nouvelle !

Oui chers frères et sœurs, voici le véritable enjeu de Noël : reconnaître et accueillir la Lumière de ce Dieu fait homme, qui vient habiter parmi nous et la transmettre plus loin. C’est cette question qui t’est posée, ce matin : cette lumière, vas-tu la reconnaître, vas-tu l’accueillir ? Vas-tu, avec tes fêlures et tes charismes, en rendre témoignage, pour qu’elle brille encore davantage sur terre et fasse reculer les ténèbres ?

Alors en cette période de Noël, malgré les ténèbres qui nous entourent et qui peuvent se montrer tenaces, la lumière brille, elle aussi de manière tenace. Qu’elle illumine ta vie et ouvre ton cœur à la gratitude et à la joie de Noël ! Car Jésus est venu par minou, chat alors, célébrons-le !

Amen.

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