« Le Dieu des miracles compte sur toi ! »

Lecture de Jean 2,1-11 : le mariage à Cana

1Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana, en Galilée. La mère de Jésus était là, 
2et on avait aussi invité Jésus et ses disciples à ce mariage. 
3Le vin se mit à manquer. La mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont plus de vin. » 
4Mais Jésus lui répondit : « Que me veux-tu ? Mon heure n'est pas encore venue. » 
5La mère de Jésus dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. » 
6Il y avait là six jarres de pierre que les Juifs utilisaient pour leurs rites de purification. Chacune d'elles pouvait contenir une centaine de litres. 
7Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d'eau ces jarres. » Ils les remplirent à ras bord. 
8Alors Jésus leur dit : « Puisez maintenant de cette eau et portez-en au maître de la fête. » C'est ce qu'ils firent. 
9Le maître de la fête goûta l'eau changée en vin. Il ne savait pas d'où venait ce vin, mais les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient. Il appela donc le marié 
10et lui dit : « Tout le monde commence par offrir le meilleur vin, puis, quand les invités sont ivres, on sert le moins bon. Mais toi, tu as gardé le meilleur vin jusqu'à maintenant ! »
11Voilà le commencement des signes extraordinaires que fit Jésus. Cela eut lieu à Cana en Galilée ; il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. 

Prédication : « Le Dieu des miracles compte sur toi ! »

Version audio ici: https://anchor.fm/emlklsne/episodes/Le-Dieu-des-miracles-compte-sur-toi-e1pcjk0

Résumé : A Cana, le premier miracle (« signe ») de Jésus non seulement répond au manque par une inattendue abondance en Christ, joyeuse et festive, mais pointe également sur son besoin de serviteurs pour l’aider à réaliser – par sa puissance – des miracles. Il a besoin de toi à son service ! Servir, c’est utiliser ses dons avec humilité ! Et comme les serviteurs à Cana : remplir. Jusqu’au bord. Puis puiser. Porter. Faire goûter. Des actes à la portée de chacune, chacun. Pour tout ceci, le Dieu des miracles compte sur toi !

 

Chers frères et sœurs,

Ce matin, j’ai une question délicate à vous poser : Les miracles de Jésus vous y croyez ? et puis croyez-vous que vous puissiez faire des miracles ?

Bon quand je dis miracles, vous pensez bien sûr…

  • … à Jésus qui marche sur l’eau (et dans sa version moderne qui se fait narguer par un disciple : « Et ça, tu sais faire ? »)
  • à Jésus qui nourrit une foule juste avec 5 pains et 2 poissons (et dans sa version moderne qui se fait questionner par la foule : « Moi je ne mange pas ça, je suis végane… C’est bio ? le poissons a-t-il été testé pour le taux de mercure ? c’est du pain sans gluten ? »)
  • … à Jésus qui sauve et guérit tant de monde dans la Bible (et dans sa version moderne qui souhaite sauver la belle-mère de Pierre, à quoi le disciple répond : « euh… t’es sûr ? t’as pas des trucs plus urgents à faire ? guérir des aveugles ? soigner des lépreux ? »)

Le miracle de ce matin, outre le fait que vous êtes là, c’est celui bien connu des noces de Cana. Ce récit raconte le premier miracle, le premier signe de Jésus qui pointe vers le Royaume. Ce miracle, il nous parle en général assez bien, et les gens aiment bien faire de l’humour avec : « Si Jésus changeait l’eau en vin, tu m’étonnes que 12 mecs le suivaient partout ! » D’ailleurs on raconte même – légende urbaine – qu’un supermarché aurait fait cette blague sans le vouloir : « Jésus est passé par là »… (bon il paraît que cette blague, elle a pas supermarché)

Plus sérieusement, j’aime ce récit du premier « signe » de Cana, car il dit quelque chose de l’essentiel de ma foi en Jésus Christ, que je résumerais en 2 points :

  1. Un Dieu qui répond au manque de manière inattendue et abondante
  2. Un Dieu qui a besoin de nous, ses serviteurs, pour agir et faire des miracles

Pour ces deux axes, regardons le texte : 1Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana, en Galilée. La mère de Jésus était là, 2et on avait aussi invité Jésus et ses disciples à ce mariage. 3Le vin se mit à manquer. La mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont plus de vin. »

Tout commence par le manque. C’est le manque qui va ouvrir sur une possibilité de miracle. S’il n’y avait pas eu de manque, il n’y aurait pas de miracle. Sans le manque dans nos Églises, dans nos vies, il n’y aurait pas la place pour le miracle de la foi… Le manque, c’est comme j’aime à le dire l’essentielle case vide dans le jeu de nos existences. Vous connaissez ce jeu carré où l’on doit déplacer les pièces pour les remettre dans l’ordre. Sans le vide, sans la pièce qui manque, impossible de bouger, impossible de changer. Nous avons donc besoin du vide, du manque, pour laisser advenir, pourquoi pas, un miracle, en tout cas pour laisser pour laisser la place à Dieu.

Et sa réponse au manque sera dans l’abondance la plus totale : 600 litres de vin, vous imaginez ? quelle marque de générosité de Dieu! L’organisateur du repas devait être inquiet du manque de vin. Quelqu’un va le voir et lui annonce qu’il a découvert 600 litres de bon vin. Quelle image de la grâce !

Puis sa mère dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. » C’est assez fou, cette réponse de Marie… Personnellement j’y vois la confiance inconditionnelle de la mère en son fils. Au fond, ici comme dès le départ avec le récit de l’annonciation, Marie incarne le visage de la foi.

Alors oui, Marie a confiance en son fils, mais si l’on regarde le texte, que fait-il ? Que fait Jésus ? Rien. Ou presque. En fait, il donne des instructions : « Remplissez », « puisez », portez-en », mais lui, il ne fait rien…Jésus n’impose pas les mains sur les jarres, il ne prononce pas une formule magique, il ne se lève même pas. Non, assis peinard à table, il explique comment faire. Mais lui ne fait rien. Il laisse la place aux serviteurs.

Et les serviteurs, modestes et anonymes, ils ne posent pas de questions, ils obéissent avec confiance. C’est par eux que le miracle se réalise. Parfois, en obéissant humblement au commandement de l’Evangile, je peux poser un signe, sans que je ne m’en rende compte. Le miracle, il ne relève pas de moi, et pourtant, c’est ma responsabilité que d’être un serviteur fidèle.

Oui je dois vous avouer que cela m’a vraiment touché quand j’ai remarqué cela : le miracle de Cana montre encore une fois que Jésus, le Christ, notre Seigneur, n’a pas d’autres mains que les nôtres pouragir sur terre et apporter le vin et la joie de la Bonne Nouvelle autour de nous. Car c’est bien cela qui est en jeu dans ce premier signe : le vin de la fête et la joie du partage. Alors oui, ce Dieu des miracles a besoin de serviteurs pour « faire », comme le dit Marie : « faites tout ce qu’il vous dira », agissez pour Lui selon sa Parole, pourrait-on dire.

Et que font les serviteurs dans le texte ? Regardons les verbes que j’ai soulignés : Remplir. Jusqu’au bord. Puis puiser. Porter. Faire goûter. Ce sont des actes à la portée de chacun, ce sont des actes qui peuvent, avec l’action de l’Esprit Saint, peut-être, ouvrir sur un miracle.

Car si, comme nous le chanterons tout à l’heure avec « I believe », notre Dieu est celui des miracles et des merveilles, tout-puissant, il a besoin de toi pour agir sur terre, pour « travailler à ses miracles », comme le dit le gospel « I know who I am » : I’m working in power, I’m working in miracles ! Oui souvent de manière inconsciente, juste en nous mettant à son service, nous pouvons contribuer à ce que des miracles, des signes, des merveilles, puissent illuminer la vie des gens, puissent apporter joie et fête quand pointe le manque. Comme à Cana.

Au fond, quels sont-ils, ces miracles de Dieu dans ma vie ? Les ai-je vus ?

Car oui, le merveilleux peut s’inviter dans nos vies, chers frères et sœurs, à commencer par ici et ce matin, ici à MLK, ici avec vous, comme à Cana, pour une fête avec Dieu. Pour cela, il faut avant tout être ouvert aux merveilles de Dieu, et reconnaître qu’au fond, le monde répond à des lois qu’on ne connaît pas totalement. Oui, soyons ouverts à l’extraordinaire et à l’inattendu de Dieu et émerveillons-nous…

Oui chers frères et sœurs, la bonne nouvelle de Cana, c’est que non seulement Jésus répond au manque par une inattendue abondance, joyeuse et festive (symbole de la grâce), mais le Christ pointe également sur son besoin de serviteurs pour l’aider à réaliser – par sa puissance – des miracles. Il a besoin de toi à son service ! Toi et tes charismes. Toi et tes forces. Servir, c’est utiliser ses dons avec humilité ! Et comme les serviteurs à Cana, agir simplement en mettant en pratique la Parole du Seigneur en lui faisant confiance : remplir. Puiser. Porter. Faire goûter. Des actes à la portée de chacune, chacun. Pour tout ceci, le Dieu des miracles compte sur toi !

« Ceux qui ne croient pas en l’impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui sont en train de le faire ». Et si, grâce à toi, par toi, en Christ l’impossible devenait possible ? T’y crois, toi ?

Parce qu’au fond, peut-être que la question n’est pas tellement « est-ce que je crois aux miracles ? » mais « est-ce que je crois suffisamment en moi pour me mettre à Son service pour qu’il puisse faire des miracles à travers moi ? » Dieu, lui, croit en toi.

Alors ensemble, chers frères et sœurs, faisons-le. Ici à MLK, remplissons, puisons, portons, faisons goûter, pour qu’advienne la joie et la fête des noces comme à Cana. Et laissons au Grand Patron le soin de faire le reste. Oui comme à Cana pêche et joie du gospel pour tous. Et ça, ce sera déjà un miracle.

Amen

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