« T'inquiète ! »
Lecture de Philippiens 4
4Réjouissez-vous en tout temps de tout ce que le Seigneur est pour vous. Oui, je le répète, soyez dans la joie. 5Faites-vous connaître par votre amabilité envers tous les hommes. Le Seigneur est proche. 6Ne vous mettez en souci pour rien, mais, en toute chose, exposez vos demandes à Dieu en lui adressant vos prières et vos supplications, tout en lui exprimant votre reconnaissance.7Alors la paix de Dieu, qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera votre cœur et votre pensée sous la protection de Jésus-Christ.
8Enfin, frères et sœurs, nourrissez vos pensées de tout ce qui est vrai, noble, juste, pur, digne d’amour ou d’approbation, de tout ce qui est vertueux et mérite louange.9Ce que vous avez appris et reçu de moi, ce que vous m’avez entendu dire et vu faire, mettez-le en pratique. Alors le Dieu qui donne la paix sera avec vous.
10Je me suis profondément réjoui, dans le Seigneur, en voyant que votre intérêt pour moi a pu finalement porter de nouveaux fruits. Car cette sollicitude à mon égard, vous l’éprouviez toujours, mais vous n’aviez pas eu l’occasion de la manifester.11Ce n’est pas le besoin qui me fait parler ainsi, car j’ai appris en toutes circonstances à être content avec ce que j’ai. 12Je sais vivre dans le dénuement, je sais aussi vivre dans l’abondance. C’est le secret que j’ai appris : m’accommoder à toutes les situations et toutes les circonstances, que je sois rassasié ou que j’aie faim, que je connaisse l’abondance ou que je sois dans le besoin. 13Je peux tout, grâce à celui qui me fortifie.
Prédication de Nel Berner : « T'inquiète! »
Prédication à écouter ici.
Dans notre quotidien, nous entendons souvent le familier "T'inquiètes ! Fais toi pas de souci ! "
Dans La Bible aussi, on trouve des n'aie pas peur par ci, et des ne crains rien par là.
On aimerait bien bénéficier de toutes les paroles bienfaisantes qu'on trouve dans la Bible. Surtout celle qui dit : "Ne vous inquiétez de rien ! "
Mais, ce n'est pas automatique de se défaire de la peur, bien au contraire !
La peur est innée, l'inquiétude, ça vient tout seul, pas besoin de passer commande… pas besoin de la déclencher, de la mettre en œuvre.
L'angoisse est parfois irrationnelle et donc elle n'est pas raisonnable.
C'est inconfortable, douloureux, culpabilisant, invalidant. Ca peut nous rendre malade.
Ce ne vous inquiétez de rien est difficile à appliquer,
surtout s'il est sorti de son contexte et
surtout si on souffre d'inquiétudes légitimes.
Dieu … prend notre inquiétude très au sérieux…
J'ai recensé les autres mentions de n'aie pas peur, ou de ne crains rien dans le texte biblique : environ 365.
Si je peux me permettre un anachronisme, ça fait quand même une mention pour chaque jour… Là, je percute, je me dis que Dieu … prend notre inquiétude très au sérieux…
La Bonne Nouvelle, c'est que Dieu ne nous demande jamais de faire quelque chose qui est au-dessus de nos moyens sans nous apporter son secours. Alors, il nous donne de suite après ne vous inquiétez de rien, une piste.
Le texte dit : "Faites connaître vos besoins": en d'autres termes, priez !
Mais pourquoi prier quand on peut s'inquiéter ?
J'ai été une angoissée chronique pendant près de 40 ans, et il m'a été impossible de ne plus m'inquiéter. Jusqu'au jour où je tombe sur une autre version de cette Parole, une transcription qui m'a donné un début d'interprétation :
Pourquoi prier quand on peut s'inquiéter ?
Quand Dieu dit, à travers Paul : "Faites part", faites connaître, verbalisez vos soucis.
Il parle de déléguer la charge inutile, le boulet de forçat que nous ne pouvons pas gérer.
Dieu, se chargeant de notre souci, peut investir notre esprit.
Libéré, débarrassé de ce fatras de crainte et de pesanteurs, on peut alors activer notre intelligence et notre créativité. On peut recevoir la paix qui dépasse tout ce qu'on peut comprendre ou imaginer.
L'inquiétude nous donne quelque chose à faire, mais ne nous mène nulle part.
D'abord, quand Dieu nous encourage à faire part de nos besoins , il nous invite à faire la part des choses entre un risque et un réel danger.
Il ne s'agit pas de renoncer aux évidences qui mènent à la prudence élémentaire ni de refouler son ressenti.
Mais Elle ne fait pas de nous quelqu'un de meilleur, un meilleur parent, un meilleur paroissien, un meilleur collaborateur.
S'inquiéter, ce n'est pas un synonyme de prendre soin.
Un parent qui s'inquiète outre mesure prend le risque de devenir contrôlant et étouffant. Donc si on vous dit que c'est normal de flipper, qu'une maman s'inquiète toujours pour ses enfants, je vous invite à ne pas vous laisser envahir par l'angoisse, ni à la justifier sous prétexte de responsabilité.
On se charge d'une responsabilité démesurée en pensant que que l'issue ne dépend que de nous, que notre inquiétude nous rend plus prudents ou prévenants
L'inquiétude permanente répond à notre besoin de contrôle, car nous essayons de mettre en place nos propres solutions avec nos propres ressources qui se révèlent la plupart du temps, insuffisantes.
Ensuite, Dieu ne promet pas de nous préserver des difficultés.
On peut être tenté de croire que, se recommandant à Dieu, tous nos problèmes seront réglés ?
Il peut arriver que Dieu règle son compte à notre difficulté, il le fait beaucoup, souvent.
Ce qui est promis dans ce texte, ce n'est pas l'absence de difficulté, mais c'est l'équipement pour traverser, surmonter, supporter.
A la fin du passage, il est dit "je puis tout par celui qui me fortifie".
Ce qui signifie en réalité : Je suis rendu capable de tout surmonter, et grâce à l'union avec le Seigneur Jésus qui me fortifie.
Pour pouvoir me défaire de l'inquiétude et faire confiance à Dieu, j'ai besoin de cultiver ma relation avec lui.
C'est un apprentissage : cela demande du temps, cela demande de répéter cette expérience et parfois, ça prend un update, comme ce matin.
Pour l'homme ou la femme inquiet(e), la question c'est non pas combien de confianceon a, mais en qui on la met.
Il s'agit de s'en remettre à Christ et se fonder sur Christ, tenir ferme en dépit de ce que les événements et les circonstances semblent signifier.
Dieu ne nous dit pas qu'il n'y a pas de soucis à se faire, il nous demande de ne pas alimenetr notre inquiétude
Et enfin, la plupart du temps, on s'inquiète à propos de choses qui finiront par ne pas arriver
Nous ne voyons qu'à court terme. Nous ne voyons qu'en partie la situation. Nous ne savons pas comment l'épreuve va se finir.
C'est Dieu qui voit déjà la situation globale slide 6 carte et boussole avec ses issues, ses solutions, et en tant qu'être humain, nous avons de la peine à intégrer ou à accepter cela.
La réalité nous paraît toujours telle que nous la percevons et non comme Dieu nous la décrirait. Nous sommes plus enclins à croire nos émotions que les promesses divines..
Si on en revient à ces quelques versets, on pourrait y voir une équation de développement personnel :
incitation à adopter une posture + actions à entreprendre → résultat.
Or on est bien au-delà d'une simple "zénitude" béate qui dépend de nos efforts et de nos lâcher prise, de nos disciplines humaines pour garder notre calme..
C'est une attitude spirituelle de toute notre vie, qui est fondée sur la fiabilité de Dieu, et sa capacité à agir dans notre âme et notre esprit.
C'est un engagement de tout notre être dans une relation de dépendance confiante.
Dans la promesse de Dieu en Philippiens 4, il y a une alliance
dans laquelle Dieu prend l'initiative,
de nous communiquer sa paix surnaturelle ( et même sa joie !). Ce n'est pas encore le bienfait ou la solution que nous attendons, mais c'est "la paix de Dieu
une paix qu'on ne peut pas imaginer,
Dieu gardera votre cœur et vos pensées, et les
maintiendra dans la communion et
sous la protection du Christ Jésus."
et nous accorde une part "à faire" pour nous permettre de nous engager à notre tour, une responsabilité qui est à notre portée, soit de renoncer à alimenter l'inquiétude
Conclusion
la Bonne Nouvelle, Ainsi la prière , ça change les choses et surtout et avant tout, ça me change, moi.
"Les soucis, c'est une conversation que vous avez avec vous même concernant tout ce que vous ne pouvez pas changer.
La prière, c'est une conversation avec Dieu concernant tout ce que Lui, peut changer."
Il n'est pas tant question de nous même que de Dieu.
"Paul, qui est en prison au moment où il écrit ce texte, tient à ce que nous sachions que ces emprisonnement et ces moments de pauvreté ne sont pas de vraies difficultés pour lui
En fait, ces situations sont devenues des occasions d'apprendre. Peu importe sa situation, il a appris le secret du contentement :
C'est une simple dépendance de celui qui le fortifie , le conduisant de l'humilité à l' espoir.
La connaissance de Jésus est toujours une rencontre personnelle profondément transformante "
Samuel : Ce que nous recevons dans la prière confiante et dépendante de Dieu, nous permet de retourner à notre quotidien pour l'habiter et le vivre autrement, c'est-à dire dans la paix surnaturelle.
Parce qu'une fois que la peur est contrée, il reste à solutionner le problème qui nous a jeté dans les inquiétudes.
Avec plus de 300 mentions bibliques du type " N'aie pas peur !", le renoncement à l'inquiétude constitue bien plus qu'une simple invitation divine à un confortable bien-être spirituel.
Le contenu des attitudes et actions à mettre en place n'a rien d'automatique et de méthode infaillible. Si c'est une décision à prendre, c'est aussi un processus à vivre, à apprendre, à mettre en place, qui sur la durée, peut devenir un mode de vie et un trait de caractère.
Une prière pour la route
Cette prière, c'est bien autre chose qu'une antidote magique à l'inquiétude : c'est entrer en partenariat avec Dieu pour recevoir la paix indépendante des circonstances, découlant de la confiance en Dieu.
Seigneur notre Père,
Je reconnais que je suis aux prises avec l'inquiétude.
Je choisis, de mettre ma foi en action, et de m'engager dans l'alliance divine de la paix que tu me proposes.
Je te remets ma tendance au contrôle, même involontaire, ma fausse croyance que je dois tout assumer, et l'exigence que tout se passe sans accroc, sans épreuve.
Je veux que tu me revêtes de la paix que tu as promise, puis je veux entrer en collaboration avec toi pour surmonter ce que je dois traverser.
Je te remets tous ceux pour qui je m'inquiète. Je veux engager mon cœur et leurs besoins dans ton pouvoir.
Seigneur, je prie de tout mon cœur que tu me délivre de la peur et que tu donnes un cœur pour la prière
Au nom de Jésus.