« Pâques, le passage de la mort à la vie, de la peur à la confiance » (07.04.24)

Marc 16 : La résurrection de Jésus est annoncée aux femmes

1Quand le jour du sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé achetèrent des huiles parfumées pour aller embaumer le corps de Jésus. 2Le dimanche de grand matin, au lever du soleil, elles se rendent au tombeau. 3Elles se disaient l'une à l'autre : « Qui roulera pour nous la pierre à l'entrée du tombeau ? » 4Mais quand elles lèvent les yeux, elles voient qu'on a déjà roulé la pierre, qui était très grande. 5Elles entrèrent alors dans le tombeau ; elles virent là un jeune homme, assis à droite, qui portait un vêtement blanc, et elles furent effrayées. 6Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ; il est ressuscité, il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé. 7Allez maintenant dire ceci à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit.” » 8Elles sortirent alors et s'enfuirent du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

Prédication : « Pâques, le passage de la mort à la vie, de la peur à la confiance »

Résumé : A Pâques, les femmes découvrent le tombeau vide. La résurrection ne se laisse voir qu’en creux, par le vide. Un vide qui est passage, de la mort à la vie, de la tristesse à la joie, de la peur à la foi. Un vide qui appelle aussi à quitter ses tombeaux pour se mettre en route vers la vie ! Mais le dernier verset souligne qu’il n’est pas si simple de vivre ce passage pour nous et d’en devenir témoins. Un appel à ne pas se laisser enfermer par nos peurs et à vivre avec confiance notre vie, dans la lumière du Ressuscité !

Prédication à écouter ici.

 

Chers frères et sœurs en Christ,

Qu’est-ce qui vous enferme ?

  • Ce qui vous enferme, cela peut être… « votre pire ennemi », ici dans Astérix mission Cléopâtre (« Ce tombeau sera votre tombeau ! »)
  • Ce qui vous enferme, cela peut être… « la police », même si vous avez juste perdu à shifumi : 
    • Bonjour, papiers 
    • Ciseaux, perdu
    • Pardon ?
    • Les ciseaux coupent le papier…
    • Jean-Luc embarque-moi ce guelu !
  • Ce qui enfermait, cela pouvait être…  « le coronavirus » (ça ne fait que 4 ans), quand en France même le Ressuscité avait besoin d’autorisation de sortie !
  • Ce qui enferme, cela peut être… « la pierre du tombeau », même si vous conviendrez qu’en fin de compte c’est parmi les 4 choses les plus inutiles au monde… et même cela peut être dangereux pour le lapin de Pâques…

Plus sérieusement, qu’est-ce qui nous enferme ?  La tristesse, la peur, les épreuves de la vie ? La mort, les deuils, la nostalgie ? Ou simplement… soi-même ?

Le récit de Pâques que nous venons d’entendre nous parle bien sûr d’enfermement. Jésus est enfermé au tombeau d’une pierre lourde et imposante, celle de la mort. 

Les 3 femmes qui se rendent au tombeau pour prendre soin du corps du Crucifié sont, elles aussi, enfermées. 

Enfermées, elles le sont d’abord dans leur deuil, comme prisonnières de la mort de Jésus. C’est cette mort qui leur bouche le passage, le présent et l’avenir. Elles ont la tête baissée, elles ne voient que leurs pieds en marchant. Un peu comme les pèlerins d’Emmaüs, elles sont enfermées dans la bulle de leur deuil. Et soudain, elles réussissent à en sortir, pour un bref instant. 4Mais quand elles lèvent les yeux, elles voient qu'on a déjà roulé la pierre, qui était très grande. Elles lèvent les yeux et là quelle surprise ! Lever les yeux leur permet de sortir de l’enfermement de la tristesse. Un pasteur disait : « chaque fois que je suis dans une dynamique de mort, je dois lever les yeux ! » 

Devant leurs yeux, le tombeau est vide. « Il n’est pas ici ! » La résurrection n’est pas décrite, seulement le tombeau vide. Tout ce qui se laisse voir de la résurrection, c’est le vide. C’est à partir de ce vide que les disciples sont invités à croire. La résurrection n’est pas un spectacle mais c’est un témoignage. Elle se transmet à travers le témoignage des hommes et des femmes. Ce vide, en quelque sorte, il renvoie à la vie. Comme une matrice en vue d’une vie nouvelle. 

Le Christ, lui est absent : « il n’est pas ici ». Il ne s’est pas laissé enfermer par la tombe et la mort. Il est Vivant, et sa vie ne se laisse jamais contenir. Il nous précède et nous attend, et se révèle dans l’inattendu, car Il est le « Tout Autre ».

Mais en fait, malgré les injonctions du jeune homme en blanc de ne pas être effrayées, les femmes restent quand même enfermées dans leur peur : elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. L’évangile s’arrête ici, les versets suivants ont été très probablement rajoutés dans un second temps. Les femmes sont restées enfermées dans leur peur. La peur, c’est le contraire de la foi. De la confiance. Elles n’arrivent pas à faire confiance. Nous aussi, bien souvent, nous nous laissons envahir par nos peurs, nous n’arrivons pas à faire confiance. Mais en fait, quand on y pense, leur réaction est juste normale. Qui n’aurait pas peur devant une telle nouvelle comme la Résurrection ? Oui chers frères et sœurs, cette nouvelle est tellement énorme qu’en fait elle devrait nous inquiéter. L’inquiétude montre qu’on ne prend cette nouvelle trop à la légère…

Si nous pouvons comprendre la peur des femmes, il reste cependant à savoir comment sortir de cet enfermement de la peur. Pour nous aussi, aujourd’hui, pour nous aussi qui recevons cette bonne nouvelle qu’une Vie nouvelle nous est offerte, se posent ces questions : comment quitter nos tombeaux ? comment se libérer de qui nous enferme ? Comment ne pas rester dans la peur ?

La réponse, c’est l’ange qui l’apporte avec ces mots si précieux : « 7Allez maintenant dire ceci à ses disciples et à Pierre : Il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. »

Allez : La première étapes, pour les femmes et pour nous, c’est d’abord de sortir de nos tombeaux. De relever la tête. Et se remettre en marche. Oui la résurrection c’est une dynamique de vie, à la fois puissance et mouvement. Mais pour la vivre, cette résurrection, c’est aussi un effort, celui de dire non à ce qui nous enferme, et surpasser nos peurs et nos tristesses, pour quitter nos tombeaux ! Laisser mourir ce qui vous enferme, même si cela fout les chocottes... 

Allez dire : La résurrection, en fait, n’est pas à voir, elle est à témoigner. Allez dire c’est d’abord faire confiance que le Ressuscité marche toujours avec moi, et me donnera la force nécessaire. Allez dire c’est oser dire des paroles de résurrection à celles et ceux qui nous entourent. 

Allez dire maintenant ! Ce n’est pas demain qu’il faut quitter tes tombeaux, c’est maintenant ! Ce n’est pas demain qu’il faut témoigner, c’est maintenant. Ce n’est pas demain qu’une vie nouvelle t’est offerte, c’est maintenant.

En Galilée : là où les disciples ont connu Jésus. Le Ressuscité va donc les retrouver dans leur pays, dans leur chez eux, dans leur quotidien. La Galilée, cela peut donc être aussi notre vie, dans le concret et l'ordinaire du quotidien, nous pouvons vivre la rencontre avec le Ressuscité, il nous y précède... C’est là, dans notre quotidien, là où se tissent nos relations, que le Christ ressuscité va révéler sa puissance de Vie, et transformer notre existence.

Comme il vous l’avait dit : en fin de compte, malgré les peurs qui peuvent être tenaces, ce texte nous invite à la confiance. Les femmes sont invitées à se mettre en route avec ce « allez maintenant dire » et ainsi elles sont renvoyées sur le chemin de vie. Elles sont invitées à le faire avec confiance, confiance dans les promesses du Christ ; « comme il vous l’a dit ». J’aime ce gospel “God is able” qui dit un peu la même chose :
 

God is able to do just what he said he would do
He's gonna fulfill every promise to you
Don't give up on God, cause He won't give up on you
He's able

Dieu est capable de faire exactement ce qu'il a dit qu'il ferait
Il va tenir toutes ses promesses
N'abandonne pas Dieu, car Lui il ne t'abandonnera pas
Il est capable

Ainsi Pâques, c’est d’abord le tombeau vide qui, comme une matrice, offre une autre vie. C’est un passage, comme l’est la fête juive de Pessah qui célèbre la libération d’esclavage du peuple juif. Passage de la servitude à la liberté pour la Pâque juive, passage de la mort à la vie, de la tristesse à la joie, de la peur à la confiance pour Pâques des chrétiens. Quelle bonne nouvelle que ce tombeau vide, chers frères et sœurs ! Car au fond, ce vide nous appelle aujourd’hui, nous aussi, à quitter nos tombeaux pour nous mettre en route vers une vie nouvelle ! Bien sûr, le dernier verset souligne qu’il n’est pas si simple de vivre ce passage de la peur à la confiance, et d’en devenir témoins. Mais ce récit pascal est bel et bien un appel à ne pas se laisser enfermer par nos peurs et à vivre avec confiance notre vie, dans la lumière du Ressuscité ! Comme ici ma belle-sœur dont je vous partage le post FB composé de quelques mots, si simples et pourtant si plein de résurrection :

Créer de l’espace
Avancer
Accueillir l’évolution
Retrouver le sourire
Vivre

Alors toi aussi, ma sœur, toi aussi mon frère, quitte tes tombeaux ! Laisse mourir ce qui doit mourir et reprends ta marche sur les chemins nouveaux ! Vis, avec la foi confiante que le Vivant t’y précède et t’attend ! 

Car Christ est ressuscité, 
Il est vraiment ressuscité ! 
Alléluia ! 

Amen

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