« Quitter nos fausses sécurités » (02.11.24)

Marc 10 : Richesses et règne de Dieu

17Comme Jésus se mettait en route, un homme vint en courant, se jeta à genoux devant lui et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ? » 18Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, à part Dieu seul. 19Tu connais les commandements : “Tu ne commettras pas de meurtre ; tu ne commettras pas d'adultère ; tu ne voleras pas ; tu ne prononceras pas de faux témoignage contre quelqu'un ; tu ne feras de tort à personne ; tu respecteras ton père et ta mère.” » 20L'homme lui répondit : « Maître, j'ai mis en pratique tous ces commandements depuis ma jeunesse. » 21Jésus le regarda avec amour et lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne l'argent aux pauvres ; ainsi tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens et suis-moi. » 22Mais lui, à ces mots, s'assombrit et il s'en alla tout triste parce qu'il avait de grands biens.

23Jésus regarda ses disciples qui l'entouraient et leur dit : « Comme il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le règne de Dieu ! » 24Les disciples étaient troublés par ces paroles. Jésus leur dit encore : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le règne de Dieu ! 25Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille que pour une personne riche d'entrer dans le règne de Dieu. » 26De plus en plus étonnés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » 27Jésus les regarda et leur dit : « Pour les êtres humains, c'est impossible, mais non pour Dieu, car tout est possible pour Dieu. » 

Prédication : « Quitter nos fausses sécurités »

Résumé : Au jeune homme riche qui cherche à FAIRE juste, Jésus rappelle la radicalité de l’Evangile, en l’invitant se dé-FAIRE de ses biens matériels et LAISSER FAIRE Dieu dans nos vies. Quitter nos fausses sécurités (à la fois matérialistes et activistes) pour être, être un disciple en vivant réellement sous le régime de la grâce. Si difficile pour des humains, mais si libérateur. Et si nous essayions ?

Prédication à écouter ici.

 

Chers frères et sœurs en Christ,

Dans votre vie, qu’est-ce qui vous donne le sentiment d’être « en sécurité » ?

  • Un gilet jaune pour aller à l’école (c’est moche mais cela peut vous sauver la vie) ; d’ailleurs vous savez qu’est-ce qui est jaune et qui attend ? un gilet jaune (en panne). 
  • Ce qui vous donne le sentiment de sécurité, c’est… avoir beaucoup de caméras de surveillance chez soi.  Vous avez le modèle de Londres, celui de Paris ou celui… de Corse !
  • Ce qui vous donne le sentiment de sécurité, c’est d’avoir une maison et d’y mettre un nombre invraisemblable de verrous… on ne sait jamais !
  • Ou encore ce sont les agents de sécurité plutôt balèzes, par exemple en discothèque ou à l’aéroport. Ce qui me met en sécurité c’est de passer la sécurité, comme ici : on ne sait jamais…
  • Ce qui me donne le sentiment de sécurité, c’est d’avoir plein de mots de passe très compliqués sur internet, comme ici : « votre mot de passe doit contenir 1 majuscule, 1 chiffre une ponctuation, 4 symboles, 2 hiéroglyphes, 1 histoire, le dictionnaire pis 1 larme de sirène… » Rhaaaaa !

Plus sérieusement. Qu’est-ce qui me donne le sentiment de sécurité dans ma vie ? L’argent, d’en avoir beaucoup ? Ou d’avoir beaucoup… de choses, comme disait ma grand-mère qui a vécu la guerre, « la sécurité matérielle y rien de tel », au moins on est sûr de ne manquer de rien ! Ou alors c’est de faire ce qu’il faut, la sécurité dans l’activisme, genre une « to do list » que l’on peut cocher, ça rassure et donne le sentiment de sécurité !

Dans l’Évangile du jour, justement, le jeune homme riche dans sa vie se sent en sécurité. Il est jeune, riche, vertueux, il a tout pour lui. Et en plus, il a fait tout juste, il a coché toutes les cases de sa « to do List ». Non vraiment, il ne lui manque rien. A moins que… vraiment, il ne lui manque rien ?

Je ne suis pas si sûr… Car son agenouillement, peu habituel chez un homme respecté, montre que c’est aussi un homme qui est en recherche. Il est dans la maîtrise de sa vie, il veut être également dans la maîtrise de son salut. Ainsi il se prépare à faire ce qu’il faut pour cela. 

Oui il y a un fond d’insécurité dans les sécurités visibles du jeune homme riche, comme si au fond il cherchait un sens à sa vie. En fait ce jeune homme riche, il nous ressemble beaucoup. Il cherche à faire juste, en étant dans la maîtrise. Je ne sais pas vous, mais moi, je suis souvent comme ça…

Alors Jésus le regarde avec amour, car il sait que ce qu’il va dire est rude. Et il lui dit: « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne l'argent aux pauvres ; ainsi tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens et suis-moi. » Et le jeune homme s’en va tout triste. Rien ne nous dit, d’ailleurs, qu’il n’est pas revenu. Ou ce qui se passe après pour lui. Nous n’en savons rien.

Au fond, Jésus cherche à ouvrir les yeux du jeune homme avec cette radicalité de l’Evangile. L’important ce n’est pas uniquement ce que l’on fait – c’est déjà important puisque Jésus voit ce qu’a fait le jeune homme et on nous dit qu’il l’aime. Donc c’est important, ce que l’on fait, mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est d’abord de faire de la place. De se dé-faire, se dés-encombrer, pour laisser une place à Dieu dans notre vie, pour le laisser ensuite, Lui, agir dans nos existences. 

Donc ce que ce récit nous dit, c’est qu’avant de faire, il s’agit de commencer par se dé-faire de ce qui nous encombre, de faire de la place, puis de laisser faire Dieu dans notre vie. Oui chers frères et sœurs, soyons honnêtes, nous avons tous des choses qu’il nous faudrait enlever pour aller mieux dans nos vies, dans nos relations avec les autres et dans notre relation avec Dieu. Oui ce matin je te pose cette question : Qu’est-ce qui dans ta vie t’encombre, prend la place de Dieu et même t’asservit ?

Car au fond, c’est cela que désire Jésus, un peu comme un médecin : c’est d’aider le jeune homme riche à guérir. C’est comme s’il lui disait : « tu fais tout bien mais il y a cette petite maladie qui se niche dans ton cœur, tu es trop attaché à tes biens pour vraiment aimer Dieu et ton prochain de tout ton cœur. Alors pour t’aider à guérir de cela, vends ce que tu as, débarrasse-toi de ce qui t’enchaîne, et suis-moi ! »

Argh, ce qu’elle est dure à entendre, cette radicalité de l’Évangile, cette radicalité de l’appel à suivre le Christ. Car au fond, c’est cela dont parle Jésus : il s’agit pour le jeune homme riche, comme pour nous, de nous dessaisir de ce qui nous offre nos sentiments de (fausse) sécurité pour oser nous abandonner en Dieu avec une confiance totale. Mais c’est si difficile ! Voire carrément impossible. D’ailleurs Jésus ne dit-il pas : « Aux hommes, c'est impossible, mais car tout est possible pour Dieu. » ?

Comme il est difficile d’être détaché des biens matériels ! Nous mettons bien souvent notre sécurité dans les biens matériels au lieu de la mettre en Dieu. Bien sûr, nous avons besoin de nous nourrir, de nous vêtir et d’avoir un toit pour nous loger mais ces biens matériels ne m’encombrent-ils pas et l’énergie que je déploie à les obtenir ne m’empêche-t-elle pas de suivre le Christ dans ma vie ?

Alors… suis-je prêt à cet abandon ?

Le jeune homme riche de cette histoire biblique s’en allé tout triste, car il n’était pas prêt à cet abandon. Comment faire pour que ce matin, nous ne repartions pas « tout tristes » après ce culte, culpabilisés de ne pas faire assez bien ? Mais chers frères et sœurs, c’est précisément là que se trouve l’écueil de ce récit. N’oublions pas ce que j’ai dit avant : avec Dieu, il n’est pas question d’abord de faire, mais de se dé-faire pour recevoir sa grâce, puis de Le laisser-faire. Quitter nos sécurités humaines, matérielles et illusoires, donc, pour placer notre confiance, pleine et entière, en Dieu. C’est en lui qu’est notre sécurité. En Lui seul. Car comme nous l’avons chanté tout à l’heure : God is in control. Ne l’oublions pas avec nos pseudos sécurités humaines…

Car elle est bien là, la bonne nouvelle : l’amour inconditionnel de Dieu pour toi, la grâce infinie, tu peux la recevoir, pour autant que tu fasses de la place, que tu cherches à te défaire de ce qui te sépare de Dieu et que tu Le laisses faire dans ta vie. Tu n’as plus besoin de réfléchir à la façon dont tu peux faire passer un chameau par le trou d’une aiguille, mais tu peux simplement t’inscrire dans la confiance d’un Dieu capable de te sauver. Car le Royaume n’est pas quelque chose à acquérir à la force de son poignet, à posséder. Non il se reçoit « en héritage », dans l’allègement, dans l’abandon total. Voilà l’Evangile !

Ainsi, à ce jeune homme riche qui cherche à FAIRE juste, Jésus rappelle la radicalité de l’Evangile, en l’invitant se dé-FAIRE de ses biens matériels et LAISSER FAIRE Dieu dans nos vies. Quitter nos fausses sécurités (à la fois matérialistes et activistes) pour être, être un disciple en vivant réellement sous le régime de la grâce. Si difficile pour des humains, mais si libérateur. Et si nous essayions ?

Que le Dieu 3x saint,
Celui qui est aux commandes et qui contrôle ta vie
T’aide à vivre cet abandon en Lui pour le suivre,
Car c’est là que se trouve pour toi la vraie sécurité.
Amen.

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