« En ce jour-là, dit l’Éternel, tu m’appelleras : « Mon époux », et tu ne m’appelleras plus : « Mon Baal ».
J’ôterai de ta bouche le nom des idoles de Baal ; et l’on ne se souviendra plus de ce nom.
En ce jour-là, je ferai pour vous une alliance avec les animaux des champs, les oiseaux du ciel et les reptiles de la terre.
Je ferai disparaître du pays les arcs, les épées, la guerre ; et les habitants y reposeront en sécurité.
Je ferai de toi mon épouse pour toujours ; tu seras ma fiancée dans la droiture et la justice, la bonté et la compassion.
Oui, je serai ton époux en toute fidélité, et tu connaîtras l’Éternel.
En ce jour-là, je répondrai, dit l’Éternel ; je répondrai aux cieux, et les cieux répondront à la terre.
La terre répondra à l’attente du froment, du vin et de l’huile, et ils répondront eux-mêmes aux vœux de Jizréel.
Alors je sèmerai pour moi Israël, dans ce pays, et je ferai miséricorde à Lo-Ruhama.
Je dirai à Lo-Ammi : « Tu es mon peuple », et il me répondra : « Tu es mon Dieu ». »
Osée, chapitre 2, versets 18 à 23
« Or j’estime que les souffrances du temps présent ne méritent pas d’être comparées à la gloire qui doit se révéler pour nous.
En effet, c’est avec un ardent désir que la création attend cette révélation des enfants de Dieu.
Car la création tout entière a été assujettie à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l’y a assujettie.
Elle espère être délivrée elle aussi de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu.
Or nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et qu’elle est comme en travail.
Il n’en est pas ainsi pour elle seulement ; mais nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes,
nous qui avons reçu les prémices de l’Esprit, et nous attendons l’adoption, c’est-à-dire la rédemption de notre corps. »
Lettre aux Romains, chapitre 8, versets 18 à 23
« C’est avec un ardent désir
que la création attend
cette révélation des enfants de Dieu. »
Frères et sœurs,
nous croyons que ce que la création attend de nous,
ce sont des mesures pour la protéger.
Des règlements.
Des normes.
Des lois.
Limiter les influences néfastes.
Définir des pourcentages de territoire
auxquels on ne touchera pas.
Toute une batterie juridique
pas toujours très bien perçue.
Comme si le bien-être de l’environnement
était en concurrence avec le nôtre.
Comme si le seul levier de l’écologie
était de nous limiter,
de nous brider,
de nous priver.
« C’est avec un ardent désir
que la création attend
cette révélation des enfants de Dieu. »
L’apôtre Paul nous dit
que ce que la création attend,
ce n’est pas la mise sous cloche de l’humanité,
mais la révélation des enfants de Dieu.
Arrêter de vivre au ras des pâquerettes
comme les publicitaires et les tribuns
nous y invitent.
Mais laisser l’Esprit du Christ
s’emparer de nous
et nous hisser à notre vraie stature.
Une issue non pas vers le bas
- la répression, les interdictions -,
mais vers le haut.
Un élan qui fait grandir.
Qui offre un horizon autrement plus stimulant
que les centres commerciaux
et les points Cumulus.
« En ce jour-là, dit l’Éternel,
tu m’appelleras : « Mon époux »,
et tu ne m’appelleras plus : « Mon Baal. » »
Au cœur de la foi,
au cœur de l’existence,
il y a, non pas un service rémunéré,
une prestation fournie en échange d’un geste accompli,
mais une relation intime.
Le monde de Baal se réduit à deux colonnes :
nos investissements d’un côté,
et le rendement obtenu de l’autre.
Cela va jusque dans les relations
où l’on dit que l’on a trop donné
par rapport à ce que l’on a reçu.
Le calcul.
La relation à laquelle nous sommes appelés par Dieu
est d’une tout autre nature :
les élans, et aussi la réceptivité, d’un cœur amoureux.
S’exclamer : « Mon mari ! », « Mon chéri ! »
Et en vibrer.
Non seulement quand il est là.
Mais aussi quand on l’attend.
Quand on est séparé pour un instant.
Les amoureux ne sont pas dans leur bulle,
comme on le dit parfois.
Leur cœur est au contraire incroyablement réceptif.
Dilaté.
Quand on est amoureux,
on perçoit avec une grande facilité
tout ce qu’il y a de beau autour de nous.
C’est comme une évidence
qui saute aux yeux.
La relation au bien-aimé n’est pas un aveuglement,
mais une ouverture.
Le monde tout entier devient plus proche, plus avenant.
Les couleurs plus vives, plus vivantes.
Parce que le cœur est transformé.
En tout on voit comme le reflet
de celui ou de celle que l’on aime.
C’est une autre relation qui s’installe.
Non plus le calcul, la distance, la froideur.
Mais l’émerveillement, la proximité, la générosité.
Parce que notre bien-aimé est proche et généreux.
Parce qu’il nous regarde avec émerveillement.
Une psychanalyste était épuisée
d’entendre depuis trois ans une personne lui raconter
toujours les mêmes souffrances, les mêmes révoltes.
Une impasse.
Elle eut alors l’intuition
de porter son regard sur la personne elle-même,
et de ne plus porter attention
à ce qu’elle disait.
Et un très grand changement
survint dans les semaines qui suivirent.
Ce qui a suscité ce changement,
ce n’est pas une aide technique.
Des analyses.
Des conseils.
Mais une attention personnelle.
Juste une attention personnelle.
C’est de cela qu’il est question
dans le livre d’Osée,
quand Dieu dit :
« En ce jour-là, […],
tu m’appelleras : « Mon époux »,
et tu ne m’appelleras plus : « Mon Baal. » »
Dieu, non pas comme un commerçant,
comme un expert,
comme un consultant.
Mais comme un cœur attentif et attentionné.
Un cœur qui se réjouit.
Une présence.
Une proximité.
Une prévenance.
Une bienveillance.
Une chaleur.
Il est bon de se donner à tout cela.
Un rabbin hassidique chantait volontiers
cet hymne qu’il avait composé :
« Où que j’aille : c’est Toi !
Où que je sois : c’est Toi !
Seulement Toi,
rien que Toi,
toujours Toi
Toi !
Toi !
Toi !
Tout va-t-il bien ? C’est Toi !
Suis-je en douleur ? C’est Toi !
Seulement Toi,
rien que Toi,
toujours Toi
Toi !
Toi !
Toi !
Le ciel : c’est Toi ;
la terre : Toi !
En haut, c’est Toi !
En bas, c’est Toi !
Où que ce soit que je me tourne,
au bout de tout, c’est Toi !
Seulement Toi,
rien que Toi,
toujours Toi,
Toi !
Toi !
Toi ! »
Le monde, la nature,
non pas comme un espace neutre,
mais comme le jardin de mon Bien-aimé.
On habite alors la vie et la planète
d’une tout autre façon.
Rien à voir avec ce que proposent les médias,
les politiciens,
les publicitaires.
« C’est avec un ardent désir
que la création attend
cette révélation des enfants de Dieu. »
Nous nous voyons souvent
avant tout comme des citoyens,
des contribuables, des consommateurs.
Enfants de Dieu, c’est moins concret.
En tout cas, il le semble.
Et c’est là tout le défi :
être premièrement des enfants de Dieu.
Non pas juste des frères et des sœurs.
Mais des enfants de ce Père
qui nous entoure à chaque instant
de Sa présence, de Sa bienveillance,
et qui fait briller Sa lumière dans nos cœurs.
Voir ce monde,
non pas comme le lieu
d’un combat que nous devrions mener,
mais comme le palais
de ce Dieu qui nous aime
et qui nous tient dans ses bras.
Vivre ainsi chaque lieu, chaque instant, chaque chose,
avec la douceur et la confiance dans le cœur.
Parce que nous ne sommes jamais seuls.
Parce que nous ne sommes jamais perdus.
Parce que Quelqu’un nous aime.
Et tout reflète son amour.
La poétesse américaine Mary Oliver
donne une idée de ce que pourrait être une telle vie,
même si elle ne parle pas directement de Dieu.
Dans un poème qui s’intitule « Quand la mort viendra »,
elle dit ceci :
« Quand la mort viendra
avide comme l’ours en automne ;
quand la mort viendra
et sortira toutes les pièces brillantes de sa bourse
pour m’acheter,
puis que, d’un geste, elle la refermera ;
quand la mort viendra
comme la rougeole ;
quand la mort viendra
comme un iceberg entre les omoplates,
je veux passer la porte pleine de curiosité,
en me demandant :
mais comment sera-t-elle, cette cabane de ténèbres ?
Pour ça, je regarde tout comme un frère et une sœur,
et le temps, je le vois comme une simple idée,
et l’éternité comme une autre possibilité,
et je vois chaque vie comme une fleur,
aussi commune qu’une pâquerette,
et aussi singulière,
et chaque nom est une musique douce à ma bouche,
tendant, comme toute les musiques, vers le silence,
et chaque corps est un lion plein de courage,
et quelque chose de précieux pour la terre.
Quand ce sera fini,
je veux pouvoir dire que, toute ma vie,
je suis restée l’épouse de l’étonnement.
Et j’ai été le marié qui prend le monde entier dans ses bras.
Quand ce sera fini,
je ne veux pas me demander
si j’ai fait de ma vie quelque chose de particulier, et de réel.
Je ne veux pas me retrouver soupirant, effrayée
ou pleine de justifications.
Je ne veux pas finir après n’avoir fait que visiter ce monde. »
« C’est avec un ardent désir
que la création attend
cette révélation des enfants de Dieu. »
Ce que la création attend,
c’est que nous laissions nos cœurs
être réveillés par le cœur de Dieu.
Que nous nous laissions transformer
par ce regard amoureux qu’il porte sur nous.
Que nous devenions amoureux à notre tour
de ce monde, de cette nature,
qui est l’œuvre de Ses mains.
Et que nous permettions ainsi à tout ce qui vit de s’épanouir.
De prospérer.
Amen