Vos lieux de culte Église 29

« Crie ! » dit une voix.

« Que crierai-je ? » demande-t-on.

« Crie : Tous les mortels sont comme l’herbe ; toute leur grâce comme la fleur des champs.

L’herbe se dessèche ; la fleur se flétrit, quand le souffle de l’Éternel a passé sur elle.

Oui, le peuple est comme cette herbe ; l’herbe se dessèche, la fleur se flétrit ;

mais la parole de notre Dieu demeure éternellement. »

Ésaïe 40, 6-8

 

« Tous les mortels sont comme l’herbe ;

toute leur grâce comme la fleur des champs. »

 

L’automne le rappelle :

le temps s’écoule ; le temps s’en va.

C’est le cycle de la vie :

rien ne dure à jamais.

Les fleurs se fanent. Les arbres perdent leur feuillage.

 

Nos vies aussi sont limitées.

Même si, officiellement, on ne meurt plus de vieillesse,

on le sait bien :

avec les années, la fragilité se fait plus grande.

Jusqu’au moment où cela casse.

 

« Tous les mortels sont comme l’herbe ;

toute leur grâce comme la fleur des champs. »

 

Un Psaume dit :

« Les jours de nos années s’élèvent à soixante-dix ans

et, pour les plus robustes, à quatre-vingts […]

tout cela passe vite et nous nous envolons ! »

(Psaume 90, 10)

 

Ici-bas, rien ne dure.

Et nous voyons ce que nous aimons disparaître.

Nous voyons ceux que nous aimons s’en aller.

 

« Tu es poussière,

et tu retourneras à la poussière ! »,

dit le livre de la Genèse.

 

L’Ecclésiaste, lui, répète :

« Tout est vanité. »

« Tout part en fumée. »

 

Un constat bien douloureux

quand c’est notre cœur qui est touché :

ceux que nous aimions et qui nous aimaient ;

ceux qui nous portaient et nous faisaient nous sentir vivants.

 

On aimerait arrêter le temps.

Ou retourner en arrière

pour profiter plus pleinement

des beaux moments qui ne sont plus,

et nous en rassasier.

Nous y installer à demeure.

 

« L’herbe se dessèche ;

la fleur se flétrit. »

 

L’automne nous remplit de mélancolie.

 

Des couleurs éclatantes de l’été, si pleines de vie,

il ne reste que des souvenirs,

et quelques vestiges :

ces derniers pétales secs

qui tombent des fleurs fanées.

 

Et nous le savons, notre vie prend le même chemin.

Toujours plus de souvenirs

qui nous parlent de temps et de personnes

qui ne sont plus.

Toujours moins d’années devant nous

et de place dans notre cœur

pour des joies nouvelles,

de nouveaux souvenirs.

 

Oui,

« tous les mortels – et donc nous aussi - sont comme l’herbe ;

toute leur grâce comme la fleur des champs. »

 

Musique

 

« L’herbe se dessèche ;

la fleur se flétrit, quand le souffle de l’Éternel a passé sur elle.

Oui, le peuple est comme cette herbe ;

l’herbe se dessèche, la fleur se flétrit ;

mais la parole de notre Dieu demeure éternellement. »

 

« La parole de notre Dieu demeure éternellement. »

 

On le sait bien :

il y a des choses qui passent

et des choses qui durent.

Une fleur, c’est quelques semaines.

Un bloc de granit, des millénaires et des millénaires.

Un contraste spectaculaire.

 

Mais est-ce juste de cela qu’il est question ?

 

La parole de Dieu qui demeure éternellement,

ce n’est pas un monologue.

Elle s’adresse à quelqu’un.

Elle s’adresse à nous.

 

Oui, la parole de Dieu qui demeure éternellement,

c’est une déclaration d’amour.

Et c’est aussi une promesse.

« Tu as du prix à mes yeux… » (Ésaïe 43, 4)

« Je t’aime… » (Ésaïe 43, 4)

« Je serai avec toi et je te bénirai. » (Genèse 26, 3)

« Je te garderai partout où tu iras. » (Genèse 28, 15)

« Je ne t’abandonnerai pas. » (Hébreux 13, 5)

 

Le lac était là bien avant que nous ne naissions.

Et il sera là bien après que nous aurons quitté cette vie.

Et il en va de même du Chasseron.

 

La parole de Dieu qui demeure éternellement

n’est pas, elle, indifférente à notre passage.

Au contraire, elle s’est réjouie de notre venue.

Et elle nous sera toujours attachée, toujours fidèle,

bien après que nous serons tombés en poussière.

 

Il est bon de savoir que,

bien après que nous aurons nous-mêmes disparu,

il y aura toujours Quelqu’un

qui se souviendra de celles et ceux que nous avons aimés,

de celles et ceux qui nous ont quittés.

Qui les aimera d’un amour qui leur rendra,

qui nous rendra à tous, la vie.

 

Oui, il est bon de savoir

que Dieu a lié Sa grandeur et Son éternité

à notre vie si fugace.

Qu’Il a engagé Sa grandeur et Son éternité

pour que la mort ne puisse pas nous engloutir,

mais que cela ne soit qu’une étape sur notre chemin.

 

Un lien indestructible fait d’amour et de sollicitude

nous relie pour toujours à la lumière et à la vie.

Le Créateur de toute chose s’est donné pour nous,

et se donne toujours pour nous.

Afin que nous ayons la vie

et que nous l’ayons en abondance.

 

Bien sûr, l’automne est là qui emporte tout.

Mais, telle est notre foi,

ce n’est pas cela le dernier mot.

Grâce à la parole de Dieu qui demeure éternellement,

le printemps reviendra.

Nous pouvons en être sûrs.

 

Oui, l’automne est là qui emporte tout.

Mais Quelqu’un est là pour le traverser avec nous.

Et nous faire entrer là où il n’y a plus de deuil,

là où il n’y a plus de larmes,

là où il n’y a plus que la vie à jamais.

 

Le prophète le dit bien :

« L’herbe se dessèche, la fleur se flétrit ;

mais la parole de notre Dieu demeure éternellement. »

 

Amen