La semaine passée, nous avons été bombardés d’informations sur les records de température atteints dans différents pays. Un peu comme à une rencontre d’athlétisme : la réalité se réduisant à des mesures, à une série de chiffres.
Le réchauffement climatique est un fait indiscutable. Mais en faire un grand ogre qui va manger tout le monde, cela ne sert à rien. La panique n’est jamais bonne conseillère. Et pour avancer, il y a un autre chemin.
Dans le mot « écologie », « éco » veut dire « maison » ou « maisonnée ». Regarder le monde, non pas comme une divinité dangereuse à apaiser, mais comme une maison à habiter. Une maisonnée dont il faut prendre soin.
Bien sûr, ce n’est pas avec cela que l’on va faire les gros titres. Les médias aiment les oppositions, les affrontements, avec un gagnant et un perdant, un gentil et un méchant. La vie comme une grande bagarre.
Mais l’écologie, ce n’est pas un match de boxe. Il ne s’agit pas d’éviter d’être démoli en envoyant l’autre au tapis. Il s’agit plutôt de trouver une harmonie et de la développer. Comme quand deux musiciens se lancent dans un duo où l’écoute mutuelle permet une proximité toujours plus fine.
C’est une erreur de réduire la foi (et donc aussi la vie) à un face-à-face. Avec Dieu d’un côté et les humains de l’autre. En Jésus-Christ, Dieu a uni Sa divinité à notre humanité, de telle sorte que notre vie soit toujours un duo, avec de l’harmonie, et aussi parfois une audace stupéfiante.
Entre l’homme et la nature, c’est le même duo qui se joue, puisque tant de choses nous relient. Ne serait-ce que ce cœur qui bat dans notre poitrine. Ou encore ce souffle qui entre et qui sort de nos poumons.
Oui, une symbiose qui demande plus l’écoute que les grands cris. L’apaisement que l’excitation. Il n’y a pas une guerre à mener : il y a une maison à habiter. Entamer un duo en s’écoutant l’un l’autre. Et ainsi poser des bases solides pour découvrir de nouveaux chemins, de nouvelles sonorités.
Jean-Nicolas Fell
pasteur de l’EERV à Yverdon-Les-Bains