Vous l’avez peut-être remarqué, il y a deux types bien différents de fortes personnalités. Certains individus prennent toute la place, et c’est à peine si l’on ose respirer en leur présence. D’autres, par contre, créent comme de l’espace autour d’eux. Ils entrent dans une pièce. Et le monde semble plus vaste. Plus grand. Plus beau. L’air pur des montagnes.
Nous avons tous rencontré dans notre vie quelqu’un de tel qui, par son simple rayonnement, a éveillé en nous des envies, un potentiel dont nous n’avions pas conscience. Sa grandeur ne nous a pas écrasé. C’est tout le contraire : elle nous a grandi. Grâce à lui, nous nous découvrions, non pas fourmi, mais géant.
La Bible a une expression quelque peu malheureuse pour évoquer cela. Elle parle de la « crainte de Dieu ». Et l’on imagine tout de suite un surveillant brutal faisant régner la terreur. Alors que c’est de tout autre chose qu’il s’agit : ce professeur ou ce coach qui, par sa densité, nous a hissé à un niveau qui nous semblait inatteignable.
La crainte de Dieu, c’est ce « Wow ! » qui nous échappe devant un grand voyageur ou un champion qui nous révèlent que c’est possible, que la vie est bien plus riche que nous l’imaginions, et qu’il y a en nous des talents et une force que nous ne soupçonnions pas.
Quel dommage que tant de croyants aient été éduqués dans la peur de Dieu ! Et quel dommage aussi que, pour y remédier, on ait jeté le bébé avec l’eau du bain ! Renonçant à la grandeur de Dieu, comme si celle-ne pouvait que mutiler. Alors qu’elle nous entraîne dans son sillage et nous révèle que, nous aussi, nous sommes grands. Bien plus que nous le croyons.
Jean-Nicolas Fell, pasteur de l’EERV à Yverdon-Les-Bains