« Je construis une cathédrale ! » C’est ce que répondait un homme à ceux qui l’interrogeaient sur ce qu’il était en train de faire.
Il aurait, bien sûr, pu dire qu’il taillait des pierres, ou même simplement qu’il s’efforçait de gagner de l’argent pour faire vivre sa famille.
Mais cela aurait été manquer à l’essentiel. Garder le nez dans le guidon, au lieu de lever les yeux vers un horizon donneur de sens.
Car, construire une cathédrale, c’est quand même autre chose que juste tailler des pierres ! Et il vaut la peine de se poser la question : notre regard porte-t-il aussi loin ?
Beaucoup vous diront que, leur travail, c’est de passer la journée face à un écran, faire des téléphones, ou encore remplir des fichiers avec des informations en tous genres.
Mais pour quoi faire ? Cela, ils auraient de la peine à le dire. Ils n’ont pas l’impression de construire quoi que ce soit, de prendre part à un élan qui porte loin.
Il semblerait d’ailleurs que ce soit là la cause de bien des burn-out. Non pas tant la masse de travail à affronter, que le fait que l’on ne voit pas de vrai sens à ce qui occupe nos journées.
Le travail comme une contrainte, voire même comme une punition. À des lieues du geste de l’artisan qui façonne un objet et fait surgir quelque chose de beau. Ce geste qui fait écho à celui du Créateur qui a formé cette terre, et qui nous a aussi donné notre visage et notre cœur.
Cette grandeur, ne serait-il pas beau de la retrouver ? Vivre le travail comme une œuvre que l’on accomplit, et non pas juste comme une agitation qui nous accapare. Qu’il est triste de ne se voir que comme de simples employés. Alors que ce qui sommeille en nous et qui ne demande qu’à s’exprimer, c’est un bâtisseur de cathédrales.
Pasteur Jean-Nicolas Fell