Vous avez dit prophète? (2 Chroniques 18,28-19,3)

2022-09-17

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Quoi de plus facile de dire l’avenir… a posteriori. Ce Michée en effet n’est pas celui du livre éponyme, mais celui du livre des Rois, écrit après l’exil à Babylone, alors qu’il n’y a plus de rois, ni au sud, ni au nord. C’est que Dieu n’abandonne que ceux qui l’abandonnent, affirme de bout en bout l’auteur des Chroniques. Mais que dire alors de tous ces croyants d’hier et d’aujourd’hui, pratiquants, vraiment justes et bons (il y en a!) que le malheur frappe quand même et que la vie broie? Comment croire que Dieu les a abandonnés? Les deux rois de ces deux royaumes, qui seront l’un comme l’autre dévastés, c’est pour la guerre qu’ils font alliance en mariant leurs enfants, pour la guerre encore qu’ils consultent «la parole du Seigneur» par le biais de prophètes. Mais de quel Seigneur s’agit-il? Celui qui s’est révélé à Moïse ou bien un dieu imaginé, que l’on invoque pour justifier les pires de nos actes? Est-ce «Je suis celui qui est, celui qui était, celui qui vient, le vivant» qui parle, ou bien la voix de ceux qui veulent pour la postérité justifier toujours plus fort leur violence, leur goût du sang et des richesses? La voilà, la seule parole de vérité du prophète, la leçon qu’il a tirée de l’histoire alors que la Parole de Dieu la souffle aux hommes depuis toute éternité: le cercle de la violence n’a aucune issue, pas même pour les rois.

Elisabeth Schenker

Prière:  

Eternel, toi qui conjugues en ton seul nom le verbe vivre et le verbe être, tu es celui qui inlassablement nous dit: «Choisis la vie!»