Toute larme sera asséchée (Zacharie 12,9-13,1)

2021-12-17

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Vibrante évocation que cet extrait plein d'une sorte de ferveur préchrétienne lu dans l'Eglise avec une forme d'avidité dont nous devrions nous garder. Il reste un sentiment familier, une émotion même, à trouver ici l'un de ces textes dont les premiers rédacteurs du Nouveau Testament seront friands et qui décrivent des figures d'un Dieu défiguré, des passages comme d'ombres où le salut de Dieu prend couleur de deuil, de rejet, de souffrance et de mort. Si le livre de Zacharie, comme d'autres écrits prophétiques, termine dans une sorte d'apothéose, celle-ci ne se produit pas seulement dans les hauteurs, mais s'introduit aussi dans un «bas lieu» où la gloire de Dieu passe. La mention de ce deuil, qui est célébré par chaque clan séparément, est frappante: elle semble faire référence à cette atteinte ajoutée de la mort qui laisse l'être dans la rupture du lien et la solitude, ressentie souvent aussi par nous-mêmes avec nos plus proches. Et c'est comme s'il fallait encore attendre, dans cette histoire du salut qui se fraie son chemin obscur, pour que de la mort même, saisie par le Christ, jaillisse au contraire, ultime retournement, la plus grande source de réconfort et de communion.

Alexandre Winter

Prière:  

Tu as visité, Seigneur, tout lieu de l'expérience humaine. Toute chose et tout être que tu touches sont transformés, car il n'y a rien qui échappe à ta gloire. Viens nous apprendre, encore, que l'on se laisse mieux trouver par toi dans la réalité de nos cris et de nos soupirs, quand ton Souffle devient le nôtre et défait la mort en vie.