Pas touche (Jean 6,1-15)

2022-07-15

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Par deux fois, Jésus prend la fuite! La première fois, la foule le poursuit. Elle est intéressée par sa réussite comme guérisseur. Mais pour l’évangéliste Jean comme pour Jésus, ces guérisons ne sont qu’un signe qui dépasse l’acte thaumaturgique lui-même pour inviter à regarder plus loin: vers la manifestation d’une action qui vient de Dieu (voir le discours du ch. 5). Jésus quitte donc le lieu de la dernière guérison pour se retrouver sur la montagne, lieu, comme le Temple, de la manifestation divine (voir Moïse et Elie sur le Sinaï). Pourtant, la foule suit et se retrouve en manque de pain qu’un an de salaire ne suffira pas à combler (v. 7), pas plus qu’une reconnaissance magico-religieuse (vv. 14-15). C’est là que prend place la seconde fuite: alors que la foule reconnaît son action comme prophétique, Jésus se retire, seul, dans la montagne, soit dans la présence de son Père. C’est que la réponse au manque dépend d’une relation. Elle n’est pas un calcul d’aucune sorte, mais un don que l’on partage (les restes). Et dans ce cas, comme toujours d’ailleurs, pas possible d’instrumentaliser le donateur. Jésus refuse de réduire Dieu à un distributeur automatique de pain et/ou de réponses. Il nous invite à vivre la relation avec lui, simplement, dans le partage de ce que nous recevons de lui (voir aussi Ex 16).

Albert-Luc de Haller

Prière:  

Grâces te soient rendues, Seigneur, pour ta présence à nos côtés qui nous guide et nous soutient dans nos choix de vie, nous invite au partage et à l’espérance.