Ce qu'il reste des mots (Zacharie 14,1-11)

2021-12-18

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Dans cette grandiose instauration de son règne, voilà Dieu qui mène campagne pour établir sa domination définitive contre tous ses ennemis. Si ce combat porte toutes les caractéristiques habituelles des guerres de tout temps dans ce monde avec son lot de violences et d'exactions, il est aussi lutte cosmique où les éléments mêmes – terre, ciel, air et eau – se retrouvent soumis à une toute-puissance qui ne laisse rien lui échapper. Que pouvons-nous recevoir de ce type de «mythologies», récits qui articulent les éléments fondamentaux d'une vision du monde et les organisent narrativement? N'avons-nous pas pris nos distances avec une approche religieuse quasi totalitaire? Il nous faut pourtant admettre que l’arrière-fond théologique des premiers auteurs chrétiens était largement constitué de ce type d'écrits, et la même ferveur eschatologique imprègne de nombreux textes du Nouveau Testament. Il nous reste alors le «pas critique» à faire, mouvement d'une pensée qui, s'écartant de tout effet écrasant, veut rendre compte d'une espérance: un Dieu vient, mystérieusement puissant et capable de nous ouvrir un avenir neuf, parce qu’il s’est rendu proche. Laissons-le venir et porter là où il vient paix et justice, en nous et autour de nous, devenant nous-mêmes les «nouvelles Jérusalem» qu’il visite.

Alexandre Winter

Prière:  

Seigneur, nous vivons dans l’espérance d’un règne de paix et de justice. Nous ne savons pas quand et comment il s’instaurera, mais savons que cet horizon est fondamental. Donne-nous d’en voir les premiers signes et si possible d’en être humblement les prémices.