L’équation difficile (Marc 15,1-15)

2024-03-26

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Deuxième partie du diptyque (voir texte d’avant-hier) de procédure judiciaire, l’épisode chez Pilate oblige à changer de registre ou plutôt à regarder la pièce de l’autre côté: côté face, au sanhédrin, un procès lié à la foi en Dieu qui rejoint l’humain. Côté pile, dans le prétoire romain, une accusation politique autour du statut du roi des Juifs. Du Messie, on passe au concurrent de l’empereur romain. Pour Pilate, cette compréhension de la royauté n’est pas un risque pour l’Empire. Alors, diplomate, il propose un choix: Jésus, roi inoffensif ou Barabbas, émeutier soupçonné de meurtre. La décision tombe et Jésus est remis aux ordres des soldats chargés de l’exécution. Quand foi et politique se mêlent, les questions deviennent toujours plus difficiles, car il s’agit de mettre en œuvre des convictions personnelles. On pourrait d’ailleurs le dire de n’importe quelle idéologie à laquelle on se réfère. Ce récit nous invite donc à faire la part des choses et à rester attentifs quand il s’agit de mettre en œuvre des convictions profondes dans la vie en société. Mais la place de ce procès dans l’ensemble du récit de la Passion met l’accent aussi sur la montée de la tension des trois journées qui précèdent la Pâque. Le conflit atteint dorénavant l’ensemble de la société et les institutions civiles et religieuses qui la composent. Qu’on le veuille ou non, foi et politique sont liées, elles sont les lieux de notre vie.

Albert-Luc de Haller

Prière:  

Inspire, ô Dieu, ma vie. Par ton Esprit, guide mes choix et décisions et garde ouverts mon cœur et mon intelligence à ce que d’autres peuvent proposer.